NOTED’INTENTION « ZoĂ© (et maintenant les vivants) – titre provisoire, est mon deuxiĂšme projet d’écriture. AprĂšs 66 jours – monologue et seul en scĂšne sur le combat d’un jeune homme face au cancer – c’était logique de continuer Ă  Ă©crire sur le thĂšme de la rĂ©paration, c’était une Ă©vidence.Cette fois-ci, j’ai voulu parler du deuil.

Lundi 14 et mardi 15 novembre Ă  20h titre provisoire L’écriture de ThĂ©o Askolovitch Ă©volue entre humour et tragique. Il dĂ©crit la vie telle qu’il la connaĂźt, avec un sourire. AprĂšs 66 jours, monologue sur le combat d’un jeune homme face au cancer créé Ă  Théùtre Ouvert, ThĂ©o Askolovitch poursuit son travail sur le thĂšme de la rĂ©paration. ZoĂ© et maintenant les vivants aborde le sujet du deuil, de la relation que l’on entretient avec les mortes, et avec cellesceux qui restent. Dix ans aprĂšs la perte d’un ĂȘtre cher, le pĂšre, la fille et le fils nous racontent avec dĂ©licatesse les Ă©tapes de leur reconstruction. Ilelles se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’aprĂšs et dressent le portrait intime d’une famille qui rĂ©sonne en chacune de nous. EXTRAIT Au loin la voiture se gare et en sortent les personnes en charge de transporter le cercueil. Nola – Papa je crois qu’il y a un problĂšme. Lucien – Quoi ? Nola – Regarde la tombe, c’est normal qu’il y ait une Ă©norme croix dessus ? Temps, les trois se regardent. Lucien – Putain ils se sont trompĂ©s ces cons. Sacha – Mais attends on fait comment lĂ , parce que si mamie elle voit ça elle va mourir elle aussi ! Nola – Faut la faire enlever. Sacha – Ouais mais on va pas ramener un pied de biche au milieu de toutes ces familles en deuil quand mĂȘme ! Lucien – Si on met un grand drap sur le cercueil peut-ĂȘtre que la famille de maman le verra pas. Sacha – T’es sĂ©rieux lĂ  papa ? Lucien – Mais non
 un peu. Nola – Ah mais regardez, il y a une famille qui va vers le cercueil. Sacha – Oh putain c’est pas le nĂŽtre. NOTE D’INTENTION ZoĂ© et maintenant les vivants – titre provisoire, est mon deuxiĂšme projet d’écriture. AprĂšs 66 jours – monologue et seul en scĂšne sur le combat d’un jeune homme face au cancer – c’était logique de continuer Ă  Ă©crire sur le thĂšme de la rĂ©paration, c’était une Ă©vidence. Cette fois-ci, j’ai voulu parler du deuil. De la rĂ©surrection. J’ai dĂ©cidĂ© d’axer l’écriture sur trois personnages le pĂšre, la fille et le fils. Dix ans aprĂšs la perte d’un proche, une famille nous raconte les Ă©tapes de leur reconstruction. Ils retracent leur passĂ© et racontent leur prĂ©sent. Ils se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’aprĂšs. Ils se rappellent avec bonheur les souvenirs de celle qui leur a Ă©tĂ© enlevĂ©e. Ils racontent. À quel point passer de l’enfance Ă  l’ñge adulte peut-ĂȘtre brutal ? Les trois personnages sont liĂ©s par leur histoire, mais chacun se rĂ©pare diffĂ©remment avec ses souvenirs. Le deuil est une pĂ©riode de cicatrisation, de guĂ©rison, d’un retour Ă  la vie. J’ai voulu travailler autour du prisme de chaque personnage, comment une mĂȘme situation peut ĂȘtre vĂ©cue de diffĂ©rentes maniĂšres, comment la rĂ©alitĂ© de chacun peut ĂȘtre dissemblable ? Ce rĂ©cit est un puzzle. Dans cette piĂšce, il n’y aura pas de chronologie entre les scĂšnes. Ce seront des moments de vie, qui bout Ă  bout formeront une histoire. Le texte alternera des monologues intimes de chaque personnage, des scĂšnes de vie entre les trois protagonistes, qui confrontent des idĂ©es et des scĂšnes de flashbacks qui retracent des moments de leur passĂ©. J’ai pour habitude d’alterner dans l’écriture l’humour et le tragique ». Raconter la vie comme je la connais, avec un sourire. C’est comme cela, je pense, que ces histoires peuvent rĂ©sonner en chacun. Depuis quelques annĂ©es, je crois qu’inconsciemment je me dirige vers des projets qui parlent de la famille. La famille. C’est peut-ĂȘtre ce qu’il y a de plus important pour moi. Ce texte est une suite logique. J’ai poussĂ© le curseur un peu plus loin. ZoĂ© et maintenant les vivants – titre provisoire est mon deuxiĂšme texte mais aussi ma quatriĂšme mise en scĂšne. AprĂšs Deux FrĂšres, La Maladie de la famille M textes de Fausto Paravidino et 66 jours., je souhaite aussi me recentrer sur la mise en scĂšne, proposer une scĂ©nographie plus lĂ©chĂ©e aprĂšs le plateau nu de 66 jours, tout en gardant le texte et les acteurs au centre. Ce texte parlera de la relation qu’on entretient avec nos morts, et avec ceux qui restent. » – ThĂ©o Askolovitch Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. Texte et mise en espace ThĂ©o Askolovitch Avec Marilou Aussilloux, StĂ©phane CrĂ©pon, Olivier Sitruk À partir de 12 ans DurĂ©e 1h20 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€
Voicile solution du groupe 85 grille 3 Celui qui s’occupe et soigne les Ă©lĂ©phants. CORNAC. Le pĂšre c’était Lucien le fils c’était Sacha. Voici le solution du groupe 85 grille 3 Le pĂšre c’était Lucien le fils c’était Sacha. GUITRY. Sang de __ : insulte dans le monde de Harry Potter
Programme de la rĂ©trospective Dino Risi Le Klaxon du fanfaron est un texte de Marc-Édouard Nabe, publiĂ© dans le programme de la CinĂ©mathĂšque française, en mars 2003, Ă  l’occasion de la rĂ©trospective Dino Risi. — C’était une fĂȘte quand mon pĂšre m’emmenait voir un film italien, comme si nous allions au musĂ©e admirer un tableau de la Renaissance, sauf que lĂ , les tableaux n’étaient pas encore secs et qu’ils faisaient rire. La grande Ă©poque de la comĂ©die italienne m’a toujours rap­pelĂ© celle du quattrocento une bousculade de gĂ©nies pendant un temps donnĂ©, et puis plus rien. Au seul nom de Dino Risi, ce sont des flashs hilarants qui me revien­nent. Tous ses films sont avant tout des scĂšnes restĂ©es dans ma mĂ©moire comme si j’y avais assistĂ© en vrai... Sexe fou, Moi la femme, Les Monstres... Un mari est tellement plongĂ© dans sa tĂ©lĂ© qu’il ne s’aperçoit pas que sa femme couche avec son amant dans la piĂšce d’à cĂŽtĂ©... Un plouc s’amourache d’un travesti qui se trouve ĂȘtre son frĂšre... Un men­diant, pour ne pas perdre l’infirmitĂ© rentable de son compĂšre aveugle, ne lui dit pas qu’il pourrait guĂ©rir... Un ancien boxeur va en convaincre un autre qui s’était rangĂ© de remonter sur le ring celui-ci se retrouvera sur un fauteuil roulant, en train d’applaudir les cerf-volants sur la plage... Sono contento ! » Ça, des monstres ? Lorsqu’on est confrontĂ© plus tard aux vraies mons­truositĂ©s de la sociĂ©tĂ© de dĂ©composition, on se rend compte que les monstres de Risi sont des anges ! Sans scrupules devant la pauvretĂ©, la maladie, la vieillesse, les enfants, les femmes, les vieillards, et bien sĂ»r l’Église, la Police et la Justice, ils ont surtout une grĂące que ceux de la rĂ©alitĂ© » semblent se vanter pathĂ©tiquement d’ĂȘtre dĂ©pourvus. Il faut dire aussi qu’on rencontre rarement des escrocs, des menteurs et des tricheurs de la trempe de Vittorio Gassman, Alberto Sordi, Nino Manfredi, et Ugo Tognazzi ! Que serait Dino Risi sans ses quatre acteurs ? Ils en font des tonnes, mais ces tonnes ne pĂšsent rien. Quand j’avais seize ans, chaque apparition d’un de ces gĂ©ants sur un Ă©cran de cinĂ©ma Ă©tait un renforcement de ma joie de vivre. Voir Manfredi tomber amoureux d’une poule, ou Monica Vitti faire les yeux doux Ă  des hommes qui ne voient pas qu’elle est aveugle n’a pas Ă©tĂ© sans influence sur mon goĂ»t du mauvais goĂ»t. Ces sketches scabreux furent mes contes de fĂ©e. Je les racontais Ă  mon tour Ă  qui ne voulait pas les entendre. Le cinĂ©ma de Risi est grinçant, car on entend, de la salle, les rouages mal huilĂ©s des sentiments des protagonistes. Les hommes sont peut-ĂȘtre des monstres, mais les femmes sont des bombes. Mufles et pin-ups ! J’ai vĂ©cu ma pubertĂ© avec trois femmes Laura Antonelli, Agostina Belli et Ornella Muti... Comment souffrir ensuite ? Quand il quitte le conte cruel, Dino Risi se lance dans l’odyssĂ©e minable. Chaque Ă©popĂ©e est celle d’un humiliĂ© le petit journaliste d’Une vie difficile, le petit coiffeur de Fais-moi trĂšs mal mais couvre-moi de baisers ou le petit poissonnier de la CarriĂšre d'une femme de chambre sont des pĂ©quenots jaloux larguĂ©s par une stronza sexy qu'ils sont prĂȘts Ă  tout pour retrouver dans les cloaques de la sociĂ©tĂ©. Ils ont l’air complĂštement inconscients de ce qu’ils provoquent et se laissent bouffer par les circons­tances malencontreuses. Plus ils essaient d’arranger les choses, plus ça s’aggrave. Leur nature change au fur et Ă  mesure de leur voyage au pays du cynisme ambiant. Le timide devient goujat, l’idĂ©aliste combinard, le pathĂ©tique antipathique et vice versa... Les situations abracadabrantes ne se dĂ©nouent que par une ironie du sort, pour ne pas dire du sordide. Sordi, fils faux-cul, accompagne sa mĂšre Ă  l’asile en lui faisant croire Ă  une promenade champĂȘtre et l’abandonne aux infirmiĂšres Traitez-la comme une reine ! ». Manfredi finit par faire cocu un sourd-muet avant de lui rendre involontairement l’ouĂŻe et la parole grĂące Ă  une tentative ratĂ©e d’assassinat. C’est Tognazzi qui joue l’infirme aussitĂŽt guĂ©ri, et croyant Ă  un miracle, il entre dans les ordres pour faire voeu de silence ! ... Gass­man, accusĂ© en mal d’alibi, fait interner son vieux pĂšre qui refusait de se fendre d’un faux tĂ©moignage en sa faveur... ComĂ©dien cocaĂŻnomane, fasciste flamboyant, prophĂšte mĂ©diatique, archevĂȘque coquet ou riche automobiliste prenant des jeunes en stop pour mieux les insulter Gassman est tous les hommes. En aveugle outrageusement Ă  l’aise dans Parfum de femme un des cinq, six chefs-d’Ɠuvre de Risi, il est sublimement odieux. Et mĂȘme si on faisait semblant, le temps d’un texte, de l’ou­blier dans Le Fanfaron, on ne pourrait pas ĂŽter de ses tympans le son du Klaxon de la Lancia dĂ©capotable qu’il conduit Ă  toute berzingue sur les routes Ă©blouissantes de soleil de l’Italie de l’ñge d’or. Grandiose Gassman ! Dans Cher papa, il est un homme d’affaires salaud, mĂ©prisant, offensant. II terrorise tout le monde ses associĂ©s, sa famille, son personnel. Et trĂšs vite, on s’aperçoit que son entourage ne vaut pas mieux sa femme suicidaire, sa maĂźtresse intĂ©ressĂ©e, son majordome roublard, sa fille bouddhiste qui lui crache dessus, et surtout son fils. Petit bourgeois rĂ©voltĂ© », il traĂźne avec ses copains gauchistes dont le pĂšre apprend, en feuilletant rĂ©guliĂšrement son journal intime, qu’ils prĂ©parent un attentat contre un grand ponte infect du capitalisme dont le nom commence par un P »... P » comme papa », bien sĂ»r... C’est lors d’un voyage Ă  l’étranger que le cher papa se fait tirer dessus. Il revient Ă  Rome paralysĂ©, et volontairement muet, sans doute parce qu’il vaut mieux ĂȘtre muet que d’entendre tout ce que les pourris osent dire de lui. À la fin, le fils retrouve son pĂšre. Enfin, ils peuvent pleurer ensemble en silence ils se sont compris. C’est tout ce qu’ils avaient besoin d’ĂȘtre l’un Ă  l’autre indispensables. Le fils ne demandait qu’à pousser le fauteuil roulant de son pĂšre dĂ©truit, et le pĂšre ne demandait qu’à ĂȘtre poussĂ©, dĂ©truit, par son fils. Cher papa est un des plus durs Risi. Tous les dĂ©tails psychologiques sont oppressants par leur cruautĂ©. Les hippies baffrant, le gourou Ă©picurien, le psy croyant, la mondaine pute, le pĂšre plouc... Chaque per­sonnage est verrouillĂ© dans son Ă©goĂŻsme, et il n’a mĂȘme pas le droit d’en souffrir pour qu’on le plaigne. Aucune belle personne » chez Risi, tous sont de laides personnes »... Plus grand chose de rigolo Ă  peine le hold-up, vu comme une formalitĂ© bancaire, arrache-t-il un Ă©clat de rire. Le reste est sombre comme la vie, sombre comme la vĂ©ritĂ©. Rapt Ă  l’italienne est finalement l’histoire de la dĂ©chĂ©ance d’un con. Sa descente aux enfers n’est pas celle qu’on croit c’est dans les cercles infernaux de sa propre mĂ©diocritĂ© qu’il descend, Rapt Ă  l'Italienne, non plus, n’est pas un film comique. Risible, non ; risien », si. Des terroristes gauchistes ont pris en otage Mastroianni, un bourgeois industriel, et sa maĂźtresse. Ils fuient sous le regard ignoble des camĂ©ras de tĂ©lĂ©. Le cynisme est partout du cĂŽtĂ© des mĂ©dias, bien sĂ»r, et de la police, mais aussi dans la famille riche du raptĂ© du pĂšre au fils, en passant par la femme qui rechigne Ă  donner la rançon. Sans oublier les ravisseurs dont le gros chef finira par se taper la ravissante maĂźtresse de l’otage, ravie ! Tout est lĂ  pour qu’on prenne en pitiĂ©, sinon en considé­ration, la victime » qui multiplie les bourdes, mais c’est impossible, Mastroianni est non seulement trop bĂȘte, mais trop lĂąche, et de plus en plus, tout au long du film. Rapt Ă  l’italienne est finalement l’histoire de la dĂ©chĂ©ance d’un con. Sa descente aux enfers n’est pas celle qu’on croit c’est dans les cercles infernaux de sa propre mĂ©diocritĂ© qu’il descend, jusqu’à se faire canarder au milieu de ses kidnappeurs par des flics dĂ©guisĂ©s en curĂ©s accompagnant un faux enterrement ! Sauf que lui, personne ne le regarde, personne ne le photographie, il finit recroquevillĂ© contre une voiture, comme un fƓtus mort, encore plus minus que lorsqu’il vivait dans l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale... Plus on avance, moins il y a de choses drĂŽles dans les films de Dino Risi. Ses acteurs comiques tournent au poignant. La plus violente confrontation entre deux de ses monstres a lieu dix ans aprĂšs La Marche sur Rome, dans Au nom du peuple italien. Tognazzi est un petit juge zĂ©lĂ© incorruptible acharnĂ©, et Gassman un infect spĂ©culateur accusĂ© du meurtre d’une call-girl. Risi a donnĂ© lĂ  son Crime et ChĂątiment mĂȘme rapports ambigus entre les deux protagonistes qu’entre Raskolnikov et Porphyre chez DostoĂŻevski. Sur la plage sous la pluie, Gassman tombe dans le piĂšge de Tognazzi inventant, pour le confondre, de faux souvenirs d’enfance communs. ConvoquĂ© en plein bal masquĂ©, le capitaliste arrive dĂ©guisĂ© en centurion de pacotille dans le bureau du magistrat et dĂ©ploie un langage quasi-dalinien. Le ridicule bien rĂ©el de la situation annonce d’ailleurs l’hallucination finale du juge qui voit un Gassman aux cents visages se multiplier parmi les supporters enflammĂ©s d’un match de foot. Un rĂ©alisateur normal français, par exemple, une fois le spectateur ayant compris que l’industriel n’avait pas commis le meurtre, aurait Ă  coup sĂ»r donnĂ© un sursaut de morale au juge qui, s’apercevant qu’il devenait fou, aurait choisi de blanchir le non coupable. Ici, c’est le contraire Tognazzi hĂ©site, puis brĂ»le le journal intime de la victime qui prouvait l’innocence de Gassman. Son intĂ©gritĂ© se dĂ©sintĂšgre le fantasme de justice est plus fort que la vĂ©ritĂ©. Dans tous ces films, les fantasmes seront de plus en plus visibles. Âmes perdues, Dernier amour, Valse d’amour les titres des moins connus le soulignent. Risi fait ça trĂšs bien il accroche soudain aux regards songeurs de ses personnages des plans qui leur Ă©chappent. Ce ne sont pas des flash-backs, mais des absences prĂ©monitoires... La grande morbiditĂ© est dĂ©chirante. L’un des derniers Risi est ce FantĂŽme d’amour que j’ai vu dix fois au moins. CrĂ©pusculairement parfait. Avec la clarinette de Benny Goodman en prime... Ce film me bouleverse, je ne sais presque pas pourquoi. On est loin des poules, des trains, et autres monstres... Le monstre ici, c’est l’amour qui fait ressusciter les morts... II faut le voir en version française, parce que les acteurs se dou­blent eux-mĂȘmes, avec leur accent. Romy Schneider va bientĂŽt mourir, Mastroianni est de plus en plus voĂ»tĂ© ils sont splendides et comme perdus dans cette histoire qui les dĂ©passe un homme retrouve par hasard son grand amour d’il y a vingt ans, mais c’est devenu une petite vieille mĂ©connaissable, laide et malade Romy, grimĂ©e, magnifique. Il la revoit ensuite, belle et fragile, croit la voir se noyer sous ses yeux, veut la revoir. Tout est dans les visions de l’homme hallucinĂ© par son amour mort. Un fantĂŽme de femme miraculĂ©e par le dĂ©sir intact... Puissance du souve­nir qui par bouffĂ©es peut ramener la vie dans le prĂ©sent crevĂ© ! Le para­noĂŻaque dĂ©pressif a raison de la perdre pour ne plus la quitter, jamais. II n’aura plus peur d’avancer dans le brouillard de Pavie. II n’aura plus peur d’ĂȘtre hantĂ© par celle qui ne sera plus. Il n’aura plus peur de rien. C’est vachement bien comme on disait dans les annĂ©es 70 de revoir les films de Dino Risi tournĂ©s Ă  la fin du siĂšcle dernier, car ils ne parlent que de ce qui prĂ©occupe le dĂ©but de ce siĂšcle-ci la peur. Pas seulement celle du terrorisme, parfaitement compris, mais celle qui suinte de toutes les Ăąmes. Tout le monde a peur en 2003. Quand les films de Dino Risi sont sortis, ceux qui les comprenaient riaient jaune. Aujourd’hui, ils feront pleurer noir ceux qui vont les dĂ©couvrir. v mMarc-Édouard Nabe Livres Au rĂ©gal des vermines 1985 Zigzags 1986 Chacun mes goĂ»ts 1986 L’Âme de Billie Holiday 1986 Le Bonheur 1988 La Marseillaise 1989 Nabe’s Dream 1991 Rideau 1992 Visage de Turc en pleurs 1992 L’Âge du Christ 1992 Petits Riens sur presque tout 1992 Nuage 1993 Tohu-Bohu 1993 Lucette 1995 Inch’Allah 1996 Je suis mort 1998 Oui 1998 Non 1998 Loin des fleurs 1998 et autres contes 1999 Coups d’épĂ©e dans l’eau 1999 Kamikaze 2000 Une lueur d’espoir 2001 Alain Zannini 2002 Printemps de feu 2003 J’enfonce le clou 2004 Le Vingt-septiĂšme Livre 2009 L’Homme qui arrĂȘta d’écrire 2010 L’EnculĂ© 2011 Les Porcs, tome 1 2017 Aux Rats des pĂąquerettes 2019 Les Porcs, tome 2 2020 Presse L’ÉternitĂ© 1997 La VĂ©ritĂ© 2003 - 2004 Patience 2014 - ... Nabe’s News 2017 - ... Tracts Zidane la racaille 24 juillet 2006 Les Pieds-blancs 24 octobre 2006 Et Littell niqua Angot 23 novembre 2006 ReprĂ©sente-toi 1er mars 2007 La Bombe de DamoclĂšs 31 octobre 2007 Le ridicule tue 15 avril 2008 Sauver SinĂ© 20 septembre 2008 Enfin nĂšgre ! 20 janvier 2009 Textes non repris en volume La jambe 1986 Le courage de la fraĂźcheur 1996 La jungle de Bernstein 1997 Les tournesols de Dovjenko printemps 2000 Celui qui a dit merdre mai 2000 Mon meilleur ami juin 2000 Anthony Braxton Ă  l’instant mĂȘme juillet 2000 La mort de Polac automne 2000 L’athlĂšte de la larme 2001 Le Klaxon du fanfaron mars 2003 Le flou Baumann octobre 2003 Glauque Story novembre 2003 Je ne faisais pas bander Chanal novembre 2003 En 2003, le cinĂ©ma est mort dĂ©cembre 2003 L’Oiseau de Dieu mars 2005 Le temps de voir et d’aimer Sirk octobre 2005 Le HuitiĂšme ciel dĂ©cembre 2005 Le vingt-septiĂšme Chorus juillet 2006 Pastorius Ă  mort septembre 2007 Le cauchemar Duvivier mars 2010 L’Eunuque raide printemps 2014 Sur Nabe L’Affaire Zannini 2003 Morceaux choisis 2006 Personnages Georges Ibrahim Abdallah Albert Algoud François Angelier Christine Angot Thierry Ardisson Paco Balabanov Bernard Barrault Jean-Dominique Bauby Guy Bedos Nicolas Bedos FrĂ©dĂ©ric Beigbeder Georges-Marc Benamou Pierre BĂ©nichou Jackie Berroyer Jean-Paul Bertrand Patrick Besson Paul-Éric Blanrue François Boisrond Laurent Bosc GĂ©rard Bourgadier Anthony Braxton Lisa Bresner Renaud Camus Bertrand Cantat Carlos Catsap RenĂ© Caumer François Cavanna Pierre Chanal Jacques Chancel Professeur Choron Kenny Clarke Pierre ClĂ©menti Thomas Codaccioni Daniel Cohn-Bendit Lucien Combelle Marc Dachy Maurice G. Dantec Guy Debord Bruno Deniel-Laurent Lucette Destouches DieudonnĂ© Docteur Marty » Pierre Drieu la Rochelle Marc Dutroux RaffaĂ«l Énault Jean-Paul Enthoven Robert Faurisson Caroline Fourest Michel Fourniret Émilie FrĂšche Fred Bruno Gaccio Charles de Gaulle Dominique Gaultier GĂ©bĂ© François Gibault Franz-Olivier Giesbert Lucien Grand-Jouan Jean-Edern Hallier NaĂŻma Haoulia Jacques Henric HĂ©lĂšne Hottiaux Michel Houellebecq Fabienne Issartel Alexandre Jardin Herbert von Karajan Lee Konitz Salim LaĂŻbi Claude Lanzmann Jean-Pierre LĂ©aud Jean-Jacques LefrĂšre Bernard-Henri LĂ©vy Thierry LĂ©vy Édouard Limonov Jean-Pierre Lindenmeyer Yves Loffredo Eddy Louiss François L’Yvonnet Amandine Maudet Laure Merlin GĂ©rard Miller François Mitterrand Yann Moix Éric Naulleau Claude Nougaro Hector Obalk FrĂ©dĂ©ric Pajak Francis Paudras Jean-Jacques Pauvert Docteur Petiot Isidora Pezard Daniel Picouly Emmanuel Pierrat Pin-Up Bernard Pivot Edwy Plenel BenoĂźt Poelvoorde Michel Polac Tariq Ramadan Luis Rego François Rilhac Sonny Rollins Antoine Rosselet Liliane RovĂšre Laurent Ruquier LĂ©o Scheer Constantino Serra SinĂ© Philippe Sollers Alain Soral RaphaĂ«l Sorin Albert Spaggiari Morgan SportĂšs Dominique Strauss-Kahn Jean-François StĂ©venin FrĂ©dĂ©ric TaddeĂŻ Bertrand Tavernier Diane Tell Denis Tillinac Delfeil de Ton Jacques VergĂšs Audrey Vernon David Vesper Arnaud Viviant Philippe Vuillemin Marc Weitzmann Mae West Willem Georges Wolinski Sam Woodyard StĂ©phane Zagdanski Alexandre Zannini Marcel Zannini Paraskevi Zannini Suzanne Zannini Achille Zavatta Inspirations Arletty Antonin Artaud Albert Ayler Chet Baker Count Basie Jean-Michel Basquiat Oussama Ben Laden Georges Bernanos Henry Bernstein Art Blakey LĂ©on Bloy Constantin Brancusi Clifford Brown Louis-Ferdinand CĂ©line Maria Callas Charlie Chaplin JĂ©sus-Christ Paul Claudel Henri-Georges Clouzot Robert Crumb Ornette Coleman Salvador DalĂ­ Dante Alighieri Miles Davis Alain Delon Eric Dolphy Fiodor DostoĂŻevski Marcel Duchamp Duke Ellington Rainer Werner Fassbinder Fournier Slim Gaillard Mohandas Karamchand Gandhi Jean Genet Roger Gilbert-Lecomte Jean-Luc Godard Nicolas Gogol Freddie Green Che Guevara Sacha Guitry Mansur al-Hallaj Coleman Hawkins Jimi Hendrix Billie Holiday Harry Houdini Milt Jackson Ahmad Jamal James Joyce Franz Kafka Oum Kalthoum Elia Kazan Rahsaan Roland Kirk Akira Kurosawa Steve Lacy Comte de LautrĂ©amont D. 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Autres Bibliographie Citations ThĂšmes ClichĂ©s Études Émissions Expositions ProcĂšs
LucienBaroux voit le jour le 21 septembre 1888 Ă  Toulouse. NĂ© Marcel Ducros, il est reconnu par son pĂšre Jules Barou, commerçant, aprĂšs le mariage de celui-ci avec sa mĂšre en 1891. Il Ă©tudie dans la ville rose avant de monter Ă  Paris, au dĂ©but des annĂ©es 1910, poussĂ© par l’envie de faire du théùtre. Comme beaucoup de jeunes sans le sou, il pratique plusieurs petits mĂ©tiers
Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Sacha Guitry avait créé cette piĂšce, Deburau, au printemps 1918, Ă  Paris. Des obus tombaient sur la ville. Les comĂ©diens louaient donc encore ? Oui. Six mois plus tĂŽt ils jouaient aussi Ă  Petrograd, le soir de la prise du Palais d'Hiver. Les comĂ©diens vont au charbon quelles que soient les circonstances. Ils les vivent par d'autres moyens. Deburau, c'est d'abord un papier de famille, une lettre ouverte d'un fils Ă  son pĂšre. Le fils, Sacha, Ă©tait fĂąchĂ© avec le pĂšre, Lucien. Ils ne s'Ă©taient pas vus depuis des mois. Et comme Lucien avait appris Ă  Sacha le mĂ©tier de théùtre, Deburau est aussi, forcĂ©ment, une lettre ouverte au théùtre, aux acteurs. Guitry a pris pour modĂšle la vie du mime Deburau, de sa famille, de ses camarades du théùtre. Le bĂąti de la piĂšce est, comme souvent chez Guitry, trĂšs libre. Le cours de l'action, on dirait le vol d'un oiseau. C'est un art magique et courtois. Guitry a Ă©crit cela en vers, et comme il a pris les leçons de La Fontaine, ses vers sont aussi simple et dĂ©lurĂ©s que sa prose et plus drĂŽles, car Guitry emploie les nombres et les rimes plutĂŽt Ă  mettre des couleurs vives, des rires brefs, ou des petits coups de pied au derriĂšre des pensĂ©es graves. Guitry Jouait le mime Deburau, c'est-Ă -dire son propre rĂŽle, un peu dĂ©guisĂ© Guitry Ă©tait une prĂ©sence fabuleuse, envahissante, irrĂ©sistible. Il y avait, il y a peut-ĂȘtre encore, un disque Guitry disait la page oĂč Deburau raconte son enfance, c'Ă©tait beau comme un solo d'alto, trĂšs pur. Robert Hirsch, Ă  prĂ©sent, est admirable dans ce rĂŽle. Il a oubliĂ© exprĂšs la dĂ©sinvolture gĂ©niale et magicienne de Guitry. Hirsch est plutĂŽt crispĂ©, blĂȘme, sec, inquiet. Il dessine d'un trait Ă  peine marquĂ©, mais bouleversant, le lien passionnel du pĂšre et du fils et leur amour du théùtre. C'est trĂšs beau. Ce qui entoure Robert Hirsch, acteurs, dĂ©cors, mise en scĂšne, n'atteint pas les cimes, mais c'est presque mieux comme ça, c'est le sujet de la piĂšce, et puis il ne faut pas ĂȘtre trop difficile, car cette Ɠuvre de Guitry, si bien ranimĂ©e par Hirsch, rappelle un temps oĂč les spectateurs avaient tout de mĂȘme plus de chance, parce que des auteurs Ă©crivaient de vraies belles choses, intelligentes et Ă©mouvantes, parce que des acteurs jouaient avec talent, inspirĂ©s et sincĂšres. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
LePĂšre Était RĂ©alisateur, Le Fils Était Chanteur; Il Était Sans Doute Bien Plus Heureux Quand Il Était Cheval; Son Amant Était Divin, Mais Il Était TrĂšs BĂȘte; Selon Le DĂ©but, Il Était TrĂšs Accueillant Ou Elle Était Trop Accueillante; Il Était De Montmorency, Elle Était De Bretagne; Le PĂšre C'Ă©tait Lucien Le Fils C'Ă©tait Sacha
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MacaulayCulkin et Brenda Song viennent d'annoncer qu'ils ont donnĂ© naissance Ă  leur premier enfant et honnĂȘtement, je ne me suis jamais sentie aussi vieux. J'ai l'impression que c'Ă©tait hier que Maman J'ai RatĂ© l'Avion est sorti et a conquis le monde. Je me souviens avoir vu Macaulay Culkin partout avant qu'il ne se concentre sur ses

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Synonymespour la definition "Le pÚre, c'était Lucien, le fils, c'était Sacha" avec la liste des solutions classés par nombre de lettres Menu . Rechercher. Le pÚre, c'était Lucien, le fils, c'était Sacha. Synonymes de "Le pÚre, c'était Lucien, le fils, c'était Sacha" Définition ou synonyme. Nombre de lettres. Lettres connues et inconnues
Text Notes References About the author Full text Tu as consacrĂ© toute ta vie Ă  ton mĂ©tier,T’y donnant tout fus un modĂšle exemplaire,N’ayant jamais connu qu’un maĂźtre le Public,Et n’ayant eu qu’un but lui Ă  Pierrot le Sublime, in Deburau, Sacha Guitry 1AprĂšs s’ĂȘtre plu Ă  dramatiser les biographies de personnages historiques, Sacha Guitry met en scĂšne la monographie de certaines professions il dĂ©bute par celle de l’acteur avec Deburau 1918 et Le ComĂ©dien 1921. Deux piĂšces, deux mises en abĂźme oĂč Guitry s’attache Ă  porter Ă  la scĂšne les coulisses du théùtre 1 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia, mars 1938 ; article dĂ©coupĂ© par Sacha Guitry et annotĂ© ... 1924 est l’annĂ©e des Six personnages en quĂȘte d’auteur et, sauf erreur, 1925 est celle de la ComĂ©die du bonheur d’Evreinov. Si Sacha Guitry nĂ©glige la mode, il n’en baigne pas moins, et c’est Ă  sa louange, dans l’air du temps1. 2 Propos de Sacha Guitry rapportĂ©s par Lucien Dubech, Le Matin, 22 janvier 1921. 3 Sacha Guitry, Deburau, in Théùtre et théùtre je t’adore, Paris, Omnibus, 2005, acte I, p. 6 ... 2Par la traversĂ©e des apparences et le redoublement de l’illusion, s’élabore une vision d’un mĂ©tier magnifique et terrible »2, fait de bonheurs autant que de sacrifices. Dans la premiĂšre de ces piĂšces, Jean-Gaspard Deburau, acteur pantomime sans passion, sans parole et presque sans visage, qui dit tout, exprime tout, se moque de tout »3 renonce Ă  ses amours en mĂȘme temps qu’à la scĂšne en faisant un adieu pathĂ©tique Ă  son public, une fois la vieillesse venue ; dans la seconde, le ComĂ©dien sacrifie pour le théùtre une passion amoureuse, la femme aimĂ©e n’étant pas Ă  la hauteur de son rĂŽle. Dans les deux cas, l’art semble un sacerdoce mais aussi un mĂ©tier dont il conviendrait d’exposer la rĂ©alitĂ© aux spectateurs. C’est d’ailleurs en ces termes que Roland DorgelĂšs salue la premiĂšre du ComĂ©dien dans La Lanterne 4 Roland DorgelĂšs, La Lanterne, 22 janvier 1921. Vous ne savez pas, en somme, ce que c’est que la vie d’un homme de théùtre ; vous connaissez le cƓur des personnages qu’il a jouĂ©s, mais pas le sien ; vous croyez connaĂźtre sa vie privĂ©e quand on ne vous a livrĂ© que sa lĂ©gende ; et vous ignorez aussi ce que reprĂ©sente de patients efforts, de travail obstinĂ©, d’intrigues, la mise en scĂšne d’une piĂšce. Eh bien, allez au ComĂ©dien, vous saurez tout cela4. 3Le temps ayant fait son Ɠuvre, nous connaissons dĂ©sormais le sort de ces piĂšces qui furent le prĂ©texte de nombreuses reprises. Deburau fut la piĂšce fĂ©tiche de Sacha Guitry elle fut l’occasion de la rĂ©conciliation avec son pĂšre aprĂšs une brouille de treize ans, et c’est sous les traits de Deburau que Guitry fit ses adieux Ă  la scĂšne le 13 dĂ©cembre 1953, Ă  Bruxelles. DĂšs 1918, Sacha Guitry avait donc imaginĂ© la piĂšce des adieux, toute son Ɠuvre semblant le conduire Ă  un destin prĂ©alablement fixĂ© par l’écriture l’art conditionnerait l’existence mĂȘme en la devançant. Parcours similaire pour Le ComĂ©dien, piĂšce créée en 1921 au théùtre Édouard VII avec Lucien Guitry dans le rĂŽle titre, et reprise au théùtre de la Madeleine en 1938 par Sacha Guitry, l’ñge imposant naturellement d’incarner, aprĂšs son pĂšre, le rĂŽle d’un artiste sur le retour. Reprises qui, tels des cycles, laissent vivre l’Ɠuvre en transformant son sens, les Ă©poques et les interprĂštes ayant forcĂ©ment changĂ©. De ce tremblement, dĂ©coule la sĂ©duction 5 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia. Lucien Guitry avait créé le rĂŽle du ComĂ©dien. Sacha Guitry le reprend aujourd’hui et s’y impose avec autant d’autoritĂ© que son pĂšre ; l’avouerai-je ? J’y prĂ©fĂšre Sacha Ă  Lucien. Sacha entre sans rĂ©serve dans le personnage ; son pĂšre y montrait je ne sais quel dĂ©tachement un peu supĂ©rieur, un je ne sais quoi qui semblait dire Je condescends ». À la derniĂšre scĂšne seulement, l’intensitĂ© de ses silences exprimait la douleur et la lutte intĂ©rieure du vieil amant sacrifiant son jeune amour Ă  son art Ă©ternel avec une force communicative qui n’est ni dans les moyens ni dans les goĂ»ts de Sacha5. Projet de buste de Lucien Guitry, par Sacha Guitry 4Ces reprises dĂ©clenchent Ă©galement des modifications d’importance, comme le signale Sacha Guitry 6 Sacha Guitry, document dactylographiĂ© enregistrĂ© par Radio-Luxembourg le samedi 16 fĂ©vrie ... À sa crĂ©ation, Le ComĂ©dien Ă©tait une comĂ©die en quatre actes. La piĂšce est, aujourd’hui, prĂ©cĂ©dĂ©e d’un prologue. Ce prologue est le dernier acte d’une comĂ©die en trois actes – d’une fausse comĂ©die, si j’ose ainsi dire. Il existait, ce prologue, mais j’avais prĂ©fĂ©rĂ© le supprimer Ă  la reprĂ©sentation, car il semblait ĂȘtre la parodie, le pastiche d’un Ă©crivain dramatique qui vivait encore en 1921. Cet Ă©crivain n’est plus – et la crainte que je pouvais avoir de le dĂ©sobliger jadis n’ayant plus sa raison d’ĂȘtre Ă  prĂ©sent, nous jouerons pour la premiĂšre fois ce prologue, jeudi. [
] Pourtant, un mot encore que les personnes qui, Ă  la crĂ©ation, ont vu mon pĂšre dans le rĂŽle que je vais jouer me fassent la grĂące de rester sur leur impression6. 7 Le comĂ©dien et son musĂ©e », ComƓdia, janvier 1921. Cf. infra, Le musĂ©e du comĂ©d ... 5Quelles fonctions accorder Ă  ces reprises et variantes ? Inscrivant le théùtre – art de l’éphĂ©mĂšre – dans un continuum temporel, elles en appellent Ă  la mĂ©moire pour combattre l’oubli Sacha Guitry invite le spectateur Ă  la nostalgie en lui proposant de visiter le musĂ©e dĂ©diĂ© aux comĂ©diens pendant les entractes de la reprĂ©sentation, la robe de Sarah Bernhardt dans PhĂšdre, la couronne de Talma dans NĂ©ron, la collection de cannes de Lucien Guitry dans ses principaux rĂŽles Ă©tant quelques-unes des meilleures attractions7. D’oĂč la rĂ©action de Lucien Dubech dans Le Matin 8 Lucien Dubech, Le Matin, 1921, BnF, Fonds Guitry. La gloire des acteurs est Ă©clatante mais elle est viagĂšre. Quand nous voyons ces vieux acteurs se cramponner Ă  leurs rĂŽles et Ă  leur culture moyenne sur les grands comĂ©diens du passĂ©, c’est Ă  peine si quelques noms surnagent d’une mer aussi indiffĂ©rente que le LĂ©thĂ© pour toute l’AntiquitĂ© Roscius, puis plus rien jusqu’aux acteurs qui eurent la chance de rencontrer Racine ou MoliĂšre [
] Plus prĂšs de nous, en un siĂšcle, trois ou quatre noms Lekain, Clairon, Lecouvreur, Favart [
]. Au XIXe siĂšcle, Talma, Rachel, Mars LemaĂźtre, encore un ou deux, mais qui sait ce qu’ont Ă©tĂ© les comĂ©diens illustres de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente ? [
] Lucien Guitry peut bien reprĂ©senter Ă  notre Ă©poque le ComĂ©dien, comme Talma fut Ă  la sienne le TragĂ©dien8. 9 Le ComĂ©dien, film de 1948 ; Deburau, film de 1951. 10 Fragments notamment tirĂ©s de Si j’ai bonne mĂ©moire », Mon Portrait », Portraits et an ... 6Notons enfin les adaptations cinĂ©matographiques des deux Ɠuvres9, la mise en scĂšne engendrant sa propre relativitĂ© en entrant dans un jeu de traductions en boucle. DĂšs les premiĂšres images du ComĂ©dien, on est frappĂ© d’entendre des fragments tirĂ©s des notes et souvenirs de Sacha Guitry10 Ă  la place du prologue – pastiche d’un mĂ©lodrame – prĂ©vu pour le théùtre. Au lieu de cette critique d’un théùtre de convention sensible pour les seuls amateurs de théùtre, l’action dĂ©cline le portrait du pĂšre apparaissant dans ses rĂŽles les plus cĂ©lĂšbres, l’évocation construisant, sous des dehors lĂ©gers et sĂ©duisants, une petite thĂ©orie de l’art de l’acteur 11 Sacha Guitry, Théùtre
, t. II, p. 27-28. Le mĂ©tier de comĂ©dien est-il un mĂ©tier comme un autre ? Les comĂ©diens sont-ils des hommes comme les autres ? Eh bien, tout compte fait, non11. 12 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, acte III, p. 950. 13 C’est le cas de Lucien Guitry dans Le ComĂ©dien. 14 C’est le cas de Deburau. 7La premiĂšre diffĂ©rence tient au fait que si les autres prennent des mĂ©tiers, c’est le mĂ©tier qui prend le comĂ©dien »12. La biographie de l’acteur tĂ©moigne ensuite de sa prĂ©destination Ă©lĂšve mĂ©diocre13 ou honte de la troupe » d’un cirque ambulant14, l’enfant montre en revanche un intĂ©rĂȘt passionnĂ© pour la lecture ou la communication silencieuse, le travers initial se muant avec le temps en qualitĂ© incontestable. Vient ensuite le moment de la reconnaissance, la prĂ©disposition Ă©tant rĂ©vĂ©lĂ©e par un maĂźtre ou par le public, l’essentiel Ă©tant de se frotter Ă  la scĂšne sans refuser d’emprunter des chemins de traverse le ComĂ©dien dĂ©cline une offre de la ComĂ©die-Française et part neuf ans pour la Russie oĂč il fait applaudir le théùtre français ; le chagrin d’enfance de Deburau se transforme en gestuelle expressive. Dans les deux cas, le refus de tout acadĂ©misme renforce le talent artistique. Le comĂ©dien est d’abord un rebelle aux ordres de la famille et de la sociĂ©tĂ©, car il s’agit d’une vocation plus que d’un apprentissage 15 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
, p. 27-28. C’est un mĂ©tier pour lequel il faut ĂȘtre douĂ© ; on ne peut pas devenir un bon comĂ©dien Ă  force de travail, d’intelligence et de volontĂ©. On peut jouer la comĂ©die sans aucun don, mais on la joue mal. On fait mal semblant. Or, savoir faire semblant, cela ne s’apprend pas15. 8Si Deburau, rĂ©pondant ainsi Ă  l’insistance de son fils Charles, consent finalement Ă  lui donner une leçon de pantomime, c’est qu’il croit seulement aux vertus de l’hĂ©rĂ©ditĂ©, le fils remplaçant le pĂšre sans effacer son nom. Tous les acteurs du théùtre du Funambule veulent assister Ă  la derniĂšre classe du maĂźtre qui dĂ©livre les secrets de son art en ces termes il faut avoir le trac pour ĂȘtre artiste, jusqu’au moment de la loge ; puis masquer sa peur face au public. En scĂšne, le comĂ©dien doit ĂȘtre lĂ©ger, simple, charmant, jamais vulgaire, pas trop intelligent, c’est inutile. Il doit se souvenir 16 Sacha Guitry, Deburau , in Théùtre
, acte III, p. 688. que les professeurs sont tous mauvais et, quand on est douĂ©, qu’ils sont des criminels, car ils n’enseigneront jamais, hĂ©las ! que leurs dĂ©fauts. Tous les gestes sont bons quand ils sont naturels, ceux qu’on apprend sont toujours faux16. Dans Le MĂ©tier de comĂ©dien, Sacha Guitry rajoute 17 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
 Le comĂ©dien est un homme dont la fonction naturelle est d’ĂȘtre un autre homme pendant quatre heures, tous les jours. Jouer la comĂ©die, c’est mentir avec l’intention de tromper, c’est crĂ©er l’illusion d’une quantitĂ©, d’une infinitĂ© de sentiments divers qu’on n’éprouve pas et qu’il convient pourtant de faire partager17. 9Dans ces textes, Sacha Guitry se rĂ©fĂšre directement aux thĂ©ories de Diderot, les techniques de jeu visant Ă  exercer un effet sur la perception du spectateur sans identification de la part de l’acteur ni avec le caractĂšre du personnage ni avec la logique du comportement liĂ© Ă  son rĂŽle. C’est donc au spectateur qu’il revient de vivre l’action, l’acteur lui imposant, par sa technique, une relation d’identification. Car le public est l’ultime visĂ©e de l’acteur authentique qui doit se sacrifier Ă  son attente pour lui procurer du plaisir, dĂ»t-il lui-mĂȘme en souffrir. Tel est, en effet, le sens des paroles de Deburau lors de sa derniĂšre classe 18 Sacha Guitry, Deburau, acte IV, p. 693. Adore ton mĂ©tier, c’est le plus beau du monde ![
] Fais rire le public, dissipe son ennui,Et, s’il te mĂ©prise et t’oublieSitĂŽt qu’il a passĂ© la porte,Va, laisse-le, ça ne fait rien,On se souvientToujours si mal de ceux qui vous ont fait du bien18 ! 10C’est au docteur qu’il revient finalement de faire le panĂ©gyrique du mĂ©tier, l’un reconnaissant Ă  l’autre sa capacitĂ© Ă  soigner le public 19 Ibid., acte III, p. 678-679. Le docteur Et je respecte volontiersCeux-lĂ  qui font mĂ©tierDe distraire les autresEt de les amuser. [
] Celui qui fait sourire est un grand bienfaiteur !Il peut ce que jamais n’a pu faire un a sur nous un avantageIl peut, sans le vouloir, sans ĂȘtre intelligent,Il peut rendre le goĂ»t de la vie Ă  des gens19 ! 11De la mĂȘme façon, le ComĂ©dien s’interroge sur le public qui donne sens Ă  son mĂ©tier. S’il a l’occasion de parler Ă  douze cents personnes tous les soirs, comment lui rendre service » ? Faudrait-il, Ă  l’instar des naturalistes, lui dĂ©peindre les misĂšres de la vie ? 20 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte I, p. 910-911. Le comĂ©dien Pas du tout, justement. [
] Il ne suffit pas de montrer ce qui est laid, il faut aussi montrer ce qui est Beau ! Le Bonheur, l’Amour, la Gloire, la SantĂ©, la Peinture
 tout ce qui est beau et tout ce qui est accessible. [
] Savez-vous ce qu’est le public ? [
] C’est notre pays20. 12Le rĂŽle de l’acteur n’est donc qu’un outil, sa fonction vĂ©ritable Ă©tant d’instaurer un dialogue avec le public c’est ainsi qu’il doit contribuer, par-delĂ  les masques de son personnage, Ă  l’édification esthĂ©tique et morale des spectateurs. De la sorte, les comĂ©dies se font actes de foi. Si Guitry ne renonce Ă  aucune des observations comiques que le thĂšme lui offre – le directeur et l’argent, le comĂ©dien et sa vanitĂ©, la jalousie de ses partenaires –, le sujet mĂȘme de ses piĂšces est l’analyse des raisons profondes qui font qu’un comĂ©dien est un comĂ©dien, mais aussi de ce qu’il pourrait ĂȘtre si l’on admettait sa mission sociale. Son amour, dirait Guitry. * * * 13Le comĂ©dien est avant tout un analyste de l’amour. Mais il existe deux sortes d’amour l’amour apparent et somme toute superficiel, celui du ComĂ©dien pour Jacqueline Maillard par exemple, jeune femme qui se trompe en croyant aimer celui qu’elle admire sur les planches du théùtre, ou de Deburau pour Marie Duplessis, la Dame au CamĂ©lia. Et l’amour vĂ©ritable, inextinguible parce que dĂ©sincarnĂ© et idĂ©el celui de l’acteur pour le public. Dans les deux piĂšces, Deburau et le ComĂ©dien doivent renoncer aux amours trompeuses comme aux rĂȘves narcissiques pour devenir personne, c’est-Ă -dire tout le monde. S’il est alors impossible de faire la part du rĂŽle et de l’artiste, Sacha Guitry s’abĂźmant dans les ombres fantomatiques de Deburau ou du ComĂ©dien, c’est que le théùtre est sa vie comme sa vie est son théùtre. À ce prix seulement, le mensonge que suppose tout rĂŽle sera parachevĂ© car menĂ© Ă  ce point extrĂȘme oĂč l’acteur s’annule pour faire vivre un autre en lui-mĂȘme, pour l’amour du public. * * * 14Sacha Guitry a sans doute eu l’intuition de l’esthĂ©tique contemporaine de l’autofiction le premier, il renonce Ă  la notion d’emploi alors en vigueur dans le théùtre de boulevard, Ă  ces 21 Classification de Maurice Rostand pour auditions possibles, in ComƓdia, 22 janvier 1921, Bn ... grands premiers comiques, grands premiers rĂŽles, jeunes premiers et premiers rĂŽles, amoureux et amoureuses, confidents et manteaux, raisonneurs ou duettistes21 qui occupent les scĂšnes françaises de l’époque, pour imposer sa seule prĂ©sence 22 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte II, p. 933. Le comĂ©dien Savez-vous ce qu’est un artiste ? Un artiste, c’est un comĂ©dien qui n’a pas d’emploi dĂ©fini. [
] Un artiste n’a pas d’ñge
 il joue les vieillards quand il est jeune et les Ă©phĂšbes quand il est trop vieux pour jouer les hommes mĂ»rs22. 15Si le mĂ©tier de comĂ©dien est, selon les dires de Guitry, magnifique et terrible », c’est qu’il abolit dĂ©finitivement la notion d’intimitĂ©. DĂšs lors, tout ce qui est vĂ©cu par le comĂ©dien deviendra matĂ©riau pour la scĂšne, la vie se recyclant inĂ©vitablement dans l’art. Deburau est une part de l’enfance de Guitry, moment initiatique oĂč se joue de façon encore inconsciente le destin du futur homme de théùtre 23 Sacha Guitry, Cinquante ans d’occupations, p. 326-327. C’est Ă  Saint-PĂ©tersbourg, en 1890, que j’ai jouĂ© la comĂ©die pour la premiĂšre fois. JouĂ© n’est pas tout Ă  fait exact. En vĂ©ritĂ©, j’ai figurĂ© dans une pantomime en un acte que mon pĂšre avait faite en collaboration avec un grand comĂ©dien russe qui se nommait Davidof. Cette pantomime fut créée au Palais ImpĂ©rial, devant Alexandre III. Mon pĂšre y jouait le rĂŽle de Pierrot. Moi, j’étais Pierrot fils. [
] Lorsque, aprĂšs une interminable sĂ©paration de treize annĂ©es, mon pĂšre vint me voir jouer pour la premiĂšre fois, c’était au Vaudeville, et je jouais Deburau. Vingt-huit ans s’étaient Ă©coulĂ©s depuis l’époque de mes dĂ©buts Ă  Saint-PĂ©tersbourg – et je puis dire, en somme, qu’il ne m’avait pas vu jouer depuis le jour oĂč cette photographie avait Ă©tĂ© prise. Vingt-huit annĂ©es, et il me retrouvait en Pierrot ! Mais, ce jour-lĂ , c’était moi qui jouais le rĂŽle du pĂšre23. 16De mĂȘme, l’intrigue du ComĂ©dien est tout entiĂšre inspirĂ©e d’une lettre de Talma que Guitry conserve comme un document prĂ©cieux Je possĂšde une lettre de Talma des plus intĂ©ressantes. [
] L’actrice qui jouait avec lui Ă  Bruxelles ne pouvant pas l’accompagner de ville en ville, le directeur demandait Ă  Talma d’accepter une certaine demoiselle Bellanger, propre Ă  la remplacer dans les principaux rĂŽles fĂ©minins de son rĂ©pertoire. Mlle Bellanger n’avait pas de talent, et Talma le savait. Il aurait pu fort bien ne pas s’en soucier. Il aurait pu fort bien penser Moi seul, et c’est assez », ainsi que trop de grands acteurs le pensent et le disent. Talma n’était point de ceux-lĂ . Il Ă©crivit au directeur 24 Sacha Guitry, Du grand danger de ceux qui remplacent les autres », in Théùtre
, p ... Mon cher Ami,J’accepte volontiers votre proposition, et c’est avec plaisir que j’irai jouer tant Ă  Anvers qu’à LiĂšge et qu’à Namur, ainsi qu’à Charleroi. Mais je vais ĂȘtre irrĂ©ductible quant au choix que vous avez fait de Mlle Bellanger. C’est une personne ravissante, mais dont le jeu, hĂ©las ! est superficiel. Je vous prie instamment de ne pas me l’imposer pour jouer avec moi, car [
] cela me fatiguerait Ă©tĂ© en effet demander Ă  Talma d’interprĂ©ter deux rĂŽles, ce qui n’eĂ»t point manquĂ© de le fatiguer24. 25 Antoine, Un grand portrait d’acteur », chronique hebdomadaire de L’Information, 1921. 17Les pilotis de l’Ɠuvre sont restituĂ©s au grĂ© de notes fragmentaires concernant les souvenirs de Guitry ; la biographie Ă©tant constituĂ©e de scĂšnes Ă©minemment théùtrales, l’art sert d’abord Ă  lire sa propre vie ; toute piĂšce prend alors l’allure d’une confidence personnelle », comme le disait Antoine Ă  propos du ComĂ©dien25, la rĂ©alitĂ© de l’existence menant Ă  l’esquisse du portrait universel de l’acteur. * * * 26 Voir, par exemple, Ă  ce sujet, la critique de Pierre Mille, dans La Renaissance, fĂ© ... 27 Pornographie provisoire », ComƓdia, fĂ©vrier 1921. 18On a souvent reprochĂ© Ă  Guitry de se mettre » dans ses ouvrages26, certains allant jusqu’à parler de pornographie provisoire », le ComĂ©dien cĂ©dant aux avances d’une jeune Ă©tourdie sous le regard bienveillant de son oncle, triste reprĂ©sentant de notre morale finissante, de notre morale passive »27, d’autres saluant cette incorporation inĂ©dite de l’homme et de l’Ɠuvre. Il semblerait plutĂŽt que le prĂ©tendu narcissisme de Guitry soit un malentendu, l’artiste sacrifiant son ego dans la pratique du théùtre et se travestissant toujours pour s’engloutir et se perdre dans la multiplication des rĂŽles. Si la thĂ©matique de la surface et des profondeurs engendre une incessante dialectique dans l’Ɠuvre de Guitry – les coulisses enseignant plus que la scĂšne et les masques plus que la rĂ©alitĂ© – c’est que l’acteur, forcĂ©ment rebelle aux rĂšgles habituelles du monde, masque sa tristesse d’une mĂ©lancolique Ă©lĂ©gance. Sans rĂŽle et sans amour, l’acteur n’est plus personne telle est la premiĂšre leçon de Deburau et du ComĂ©dien. Mais c’est sans doute que, pour ĂȘtre un grand artiste, il fallait dĂ©jĂ  n’ĂȘtre rien. D’oĂč la nostalgie du ComĂ©dien aprĂšs la derniĂšre, sorte de condamnation au vide aprĂšs l’illusion du masque 28 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien », in Théùtre
, acte I, p. 908. L’habilleuseVous aimez ça, vous regarder dans la glace, hein ?Le comĂ©dienCe n’est pas moi que je regarde
 ce sont les autres !L’habilleuseQuels autres ?Le comĂ©dienCeux que je joue
L’habilleuseOui, mais comme celui-lĂ , vous ne le jouerez plus
Le comĂ©dienJustement, je lui dis Adieu28. 19En conclusion, il semblerait que la traversĂ©e des apparences, si souvent symbolisĂ©e par des scĂšnes de vanitĂ© face au miroir dans l’Ɠuvre de Guitry, soit l’illusion suprĂȘme Ă  laquelle le bon acteur aurait renoncĂ© n’étant rien que les autres, sous le masque, il s’adresse Ă  la communautĂ© des hommes en traitant lĂ©gĂšrement de sujets sĂ©rieux. Avec Lucien Guitry et Yvonne Printemps Top of page Notes 1 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia, mars 1938 ; article dĂ©coupĂ© par Sacha Guitry et annotĂ© par ses soins de la sorte VoilĂ  une critique qui me paraĂźt assez indĂ©pendante », archives Guitry, BnF. 2 Propos de Sacha Guitry rapportĂ©s par Lucien Dubech, Le Matin, 22 janvier 1921. 3 Sacha Guitry, Deburau, in Théùtre et théùtre je t’adore, Paris, Omnibus, 2005, acte I, p. 612. 4 Roland DorgelĂšs, La Lanterne, 22 janvier 1921. 5 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia. 6 Sacha Guitry, document dactylographiĂ© enregistrĂ© par Radio-Luxembourg le samedi 16 fĂ©vrier 1938, BnF, Fonds Guitry. 7 Le comĂ©dien et son musĂ©e », ComƓdia, janvier 1921. Cf. infra, Le musĂ©e du comĂ©dien ». 8 Lucien Dubech, Le Matin, 1921, BnF, Fonds Guitry. 9 Le ComĂ©dien, film de 1948 ; Deburau, film de 1951. 10 Fragments notamment tirĂ©s de Si j’ai bonne mĂ©moire », Mon Portrait », Portraits et anecdotes », dans Cinquante ans d’occupations. 11 Sacha Guitry, Théùtre
, t. II, p. 27-28. 12 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, acte III, p. 950. 13 C’est le cas de Lucien Guitry dans Le ComĂ©dien. 14 C’est le cas de Deburau. 15 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
, p. 27-28. 16 Sacha Guitry, Deburau , in Théùtre
, acte III, p. 688. 17 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
 18 Sacha Guitry, Deburau, acte IV, p. 693. 19 Ibid., acte III, p. 678-679. 20 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte I, p. 910-911. 21 Classification de Maurice Rostand pour auditions possibles, in ComƓdia, 22 janvier 1921, BnF, Fonds Guitry. 22 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte II, p. 933. 23 Sacha Guitry, Cinquante ans d’occupations, p. 326-327. 24 Sacha Guitry, Du grand danger de ceux qui remplacent les autres », in Théùtre
, p. 55-56. 25 Antoine, Un grand portrait d’acteur », chronique hebdomadaire de L’Information, 1921. 26 Voir, par exemple, Ă  ce sujet, la critique de Pierre Mille, dans La Renaissance, fĂ©vrier 1921. 27 Pornographie provisoire », ComƓdia, fĂ©vrier 1921. 28 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien », in Théùtre
, acte I, p. of page References Bibliographical reference Sophie Lucet, “Portrait de l’artiste en rebelle Le ComĂ©dien, Deburau”, Double jeu, 3 2006, 123-134. Electronic reference Sophie Lucet, “Portrait de l’artiste en rebelle Le ComĂ©dien, Deburau”, Double jeu [Online], 3 2006, Online since 06 July 2018, connection on 27 August 2022. URL DOI of page About the author Sophie LucetMaĂźtre de confĂ©rences en Études thĂ©atrales Ă  l’universitĂ© de Caen this author Published in Double jeu, 1 2003 Entretien avec Philippe CaubĂšre Published in Double jeu, 1 2003 Entretien avec ValĂ©rie DrĂ©ville Published in Double jeu, 1 2003 Quelqu’un va venir, de Jon Fosse Published in Double jeu, 6 2009 Top of page Bourbe: Sang de __ : insulte dans le monde de Harry Potter; Guitry : Le pĂšre, c’était Lucien, le fils, c’était Sacha; FrĂ©mir : Presque bouillir; Grenat : Pierre fine en gĂ©nĂ©ral rouge; Oxford : CĂ©lĂšbre ville universitaire britannique; Hammam : Etablissement oĂč l’on fait des bains de vapeur; Paname : Nom argot de Paris
"La solitude c'est aprĂšs, oui c'est aprĂšs/Quand les soleils artificiels se sont fanĂ©s" chantait, en 1976, Claude François , personnage pas exempt de fĂȘlures auquel rendent cette annĂ©e hommage Florent Emilio Siri et JĂ©rĂ©mie Renier Ă  travers le film Cloclo . En 1976, quelques mois aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©branlĂ©e par le suicide de son ami et protĂ©gĂ© Mike Brant, Dalida chantait J'attendrai et son "coeur si lourd", au faĂźte de sa gloire et de son rayonnement. En apparence, du moins... Car, intĂ©rieurement, la diva solaire venue d'Egypte se morfondait et devait bien se reconnaĂźtre dans la chanson de Cloclo, elle qui a aussi chantĂ© ces rideaux qui tombent, ces projecteurs qui s'Ă©teignent, ce sentiment d'abandon... Un mal-ĂȘtre intime traitĂ© irrĂ©mĂ©diablement aux barbituriques Dalida se suicide Ă  54 ans dans la nuit du 2 au 3 mai 1987 dans sa maison de Montmartre, rue d'Orchampt dans le XVIIIe arrondissement. 20 ans aprĂšs une premiĂšre tentative qui a Ă©chouĂ© mais l'a Ă©loignĂ©e des mois durant de la scĂšne. Elle qui chantait, vĂ©ritable impĂ©ratrice Ă  laquelle on n'aurait rien refusĂ©, "je veux mourir sur scĂšne ... sans la moindre peine ... et en chantant jusqu'au bout", s'est Ă©clipsĂ©e en douce, sans prĂ©venir personne. Ou presque. Elle laisse une lettre Ă  son frĂšre Orlando, une autre Ă  son dernier compagnon François Naudy, et, Ă  ses fans, ce mot terrible qui appartient Ă  la lĂ©gende "La vie m'est insupportable, pardonnez-moi. Dalida." Des photos intimes et sa lettre d'adieu... "Laissez-moi pleurer", chantait-elle aussi, crĂ©pusculaire, pour la bande originale du film Ă©gyptien de Youssef Chahine Le SixiĂšme Jour, qu'elle avait tournĂ© en 1986 - une chanson qu'on la voit interprĂ©ter dans des images du journal d'Antenne 2 JT2 que lui consacra au lendemain de sa mort Claude SĂ©rillon, disponibles sur le site de l'INA . BientĂŽt 25 ans aprĂšs le suicide de Dalida, Paris-Match, dans son Ă©dition aujourd'hui en kiosques, lui rend hommage au travers de photos inĂ©dites confiĂ©es par Orlando on voit tour Ă  tour Dalida plus glamour que jamais Ă  50 ans dans une robe faite d'un chĂąle dans sa villa corse de San Giorgio, heureuse comme une fillette Ă  dos d'Ăąne Ă  Porto-Vecchio Ă  44 ans, en pleine sĂ©ance de yoga Ă  37 ans, sur son premier bateau au large de Cannes Ă  32 ans, sur la plage de Saint-Tropez avec Brigitte Bardot en 1970 ou encore Ă  NoĂ«l 1979 en famille... Et aussi, dans des clichĂ©s de ses trois amoureux suicidĂ©s Lucien Morisse, son pygmalion devenu son mari en 1961 et qui mit fin Ă  ses jours en 1970 alors qu'ils Ă©taient restĂ©s en bons termes ; Luigi Tenco, dont elle trouve le corps, une balle dans la tĂȘte, aprĂšs sa participation au Festival de SanRemo 1967 et alors qu'ils avaient prĂ©vu de se marier suicide qui entraĂźnera la tentative de Dalida quelques jours plus tard pour rejoindre Luigi dans l'au-delĂ , mise en Ă©chec par une femme de chambre de l'hĂŽtel Prince de Galles Ă  Paris, inquiĂ©tĂ©e par le silence dans la chambre occupĂ©e par une certaine Iolanda Gigliotti - nom de jeune fille de Dalida ; le playboy Richard Chanfray, dit le comte de Saint-Germain, qu'elle aima et qui l'aima de 1972 Ă  1981, et qui se suicida Ă  l'Ă©tĂ© 1983 avec sa compagne d'alors. Des photos inĂ©dites, enfin, dont fait partie le message de mort qu'elle laissa... "Ce sentiment d'abandon a façonnĂ© son destin" Cet album de Dalida intime, extrĂȘmement touchant, s'accompagne de quelques confidences non moins Ă©mouvantes d'Orlando "Elle Ă©tait Ă©mouvante, ma soeur, et trĂšs sincĂšre. Sous ses dehors de femme fatale, de diva lointaine, Iolanda Ă©tait un ĂȘtre humble, presque effacĂ©. Elle souffrait d'un sentiment d'abandon qui a gĂąchĂ© sa vie amoureuse ... Ce sentiment d'abandon a façonnĂ© son destin", rappelle d'emblĂ©e le producteur de 75 ans, qui s'occupe aujourd'hui d'entretenir la mĂ©moire de celle qu'il appelle "Dali" et se fĂ©licite de voir que les jeunes gĂ©nĂ©rations y sont sensibles. Il rappelle aussi combien la mort prĂ©maturĂ©e de leur pĂšre italien Ă  la LibĂ©ration, aprĂšs quatre annĂ©es passĂ©es dans les camps, a marquĂ© la jeune Iolanda, alors ĂągĂ©e de 12 ans et qui "a reportĂ© tout son amour sur leur mĂšre". Racontant cette Dalida inconnue du grand public qui l'idolĂątrait, celle des dimanches entre copains, "en tenue trĂšs dĂ©contractĂ©e, pas maquillĂ©e, pantalon, petit pull et ballerines", il se souvient de l'isolement dans lequel elle s'est progressivement enfermĂ©e, ces rĂ©unions conviviales se rarĂ©fiant "Vous vous occupez de ma carriĂšre, je m'occupe de ma vie", rĂ©pondait-elle aux reproches qu'on lui faisait Ă  ce sujet. "Lucien, c'Ă©tait le pĂšre de substitution. Luigi, l'amour fou et le drame. Richard, celui avec qui elle a Ă©tĂ© le plus heureuse." InterrogĂ© sur la vie amoureuse dĂ©sastreuse de sa soeur, qui avait par ailleurs dĂ» renoncer Ă  devenir maman aprĂšs un avortement qui l'avait rendue stĂ©rile elle Ă©tait tombĂ©e enceinte d'un Ă©tudiant romain, Ă©voquĂ© par la chanson Il venait d'avoir 18 ans, Ă  la fin des annĂ©es 1960, aprĂšs sa premiĂšre tentative de suicide, il analyse "Dali avait une Ăąme de bon samaritain avec les hommes. Elle les aimait fragiles, Ă©corchĂ©s, avec un mal-ĂȘtre, en Ă©cho au sien, peut-ĂȘtre. Elle pensait pouvoir les changer, les aider. Mais, aprĂšs l'exaltation des premiers moments..." A la question de Paris-Match "Qui a-t-elle aimĂ© le plus, selon vous ?", et alors qu'on aurait pu attendre "Luigi Tenco" comme rĂ©ponse, Orlando rĂ©plique "C'est avec Richard Anfray qu'elle a Ă©tĂ© le plus heureuse ... Dali Ă©tait lucide, sans illusions, dĂšs le dĂ©part. Il l'amusait. Mais il s'est Ă©garĂ© et... Lucien Morisse a signĂ© sa naissance artistique ..., il a Ă©tĂ© aussi le pĂšre de substition puis l'ami fidĂšle. C'est le seul homme qu'elle a regrettĂ© d'avoir quittĂ©. Luigi Tenco, c'Ă©tait l'amour fou et le drame." Cherchant un dĂ©clencheur au geste dĂ©sespĂ©rĂ© de sa soeur, Orlando a cette belle formule, digne de la tragĂ©die de Dalida, diva irrĂ©sistible mais femme inassouvie "Les dĂ©ceptions amoureuses ? Le manque d'enfants ? La peur de vieillir ? Les hommes de sa vie n'ont cessĂ© d'aimer Dalida, alors que c'Ă©tait Iolanda qui avait besoin d'amour." Hommage et photos inĂ©dites Ă  retrouver dans le dossier exceptionnel de l'Ă©dition courante de Paris-Match.
3Le temps ayant fait son Ɠuvre, nous connaissons dĂ©sormais le sort de ces piĂšces qui furent le prĂ©texte de nombreuses reprises. Deburau fut la piĂšce fĂ©tiche de Sacha Guitry : elle fut l’occasion de la rĂ©conciliation avec son pĂšre aprĂšs une brouille de treize ans, et c’est sous les traits de Deburau que Guitry fit ses adieux Ă  la scĂšne le 13 dĂ©cembre 1953, Ă  Bruxelles.
RETOUR CINEMA, TÉLÉVISION, 
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 â–ș Jean Guitry 1884 – 1920 Lucien Guitry et ses deux fils Sacha Ă  Gauche, Jean Ă  droite. ComĂ©dien dont le talent ne put jamais Ă©galer celui de son pĂšre et de son frĂšre, mais aussi journaliste, il pĂ©rit dans un accident de voiture prĂšs de Trouville. D’abord inhumĂ© au cimetiĂšre de Passy, il rejoignit la sĂ©pulture familiale de Montmartre aprĂšs le dĂ©cĂšs de son pĂšre. A partir de 1932, Sacha vĂ©cut avec Jacqueline Delubac qu’il Ă©pousa en 1935. Elle joua vingt-trois piĂšces de son mari, dont dix crĂ©ations. D'autre part, elle interprĂ©tera onze de ses films. SĂ©parĂ©s en 1938, leur divorce fut prononcĂ© en 1939. AssociĂ©e aux rĂ©ussites de Giutry, elle ne retrouva plus aucun rĂŽle digne de son talent. A partir de 1955, elle se consacra Ă  la peinture et surtout Ă  la vie mondaine. Sa fin fut moins glamour un livreur de pizzas la renversa rue de Rivoli. Elle mourut des suites de cet accident. Elle repose avec son second Ă©poux, le joaillier Myran Eknayan 1892-1985. â–ș GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville 1914 – 1963 CimetiĂšre de Saint-Just-en-ChaussĂ©e Oise Sa carriĂšre d’actrice dĂ©colla grĂące Ă  son mariage avec Guitry, en 1939, dont elle crĂ©a cinq piĂšces et fut prĂ©sente dans cinq de ses films. SĂ©parĂ©s en 1944, leur divorce fut prononcĂ© en 1949. SĂ©parĂ© en 1944, le couple divorça en 1949. PrivĂ©e de son mentor, elle dĂ©serta les Ă©crans et Ă©crivit un livre Sacha Guitry, mon mari» 1959, EmportĂ©e par un cancer de la gorge, elle fut inhumĂ©e dans sa commune de naissance. â–ș Lana Marconi 1917- 1990CimetiĂšre de Montmartre, 1Ăšre division Paris Il lui avait dĂ©clarĂ© Les autres furent mes Ă©pouses vous serez ma veuve. Ces belles mains fermeront mes yeux et ouvriront mes tiroirs. »Vivant avec Guitry depuis 1945, elle l’épousa 1949 Ă  Paris. Elle crĂ©a sept de ses piĂšces. Seul rĂ©alisateur avec lequel elle travailla, elle est prĂ©sente dans la douzaine de films qu’il tourna Ă  partir de 1948. Lana, effectivement veuve de Sacha, a l'honneur d'ĂȘtre la seule femme a partager l'Ă©ternitĂ© des Guitry. GUITRY Sacha 1885 – 24 juillet 1957CimetiĂšre de Montmartre, 1Ăšre division Paris Artiste dont le timbre et la diction Ă©taient extraordinaires, homme d’esprit dont les bons mots envahissent les dictionnaires de citations, son style souvent lĂ©ger ne fut jamais superficiel et resta ancrĂ© dans la rĂ©alitĂ©. Il voulait saisir la vie dans ce qu’elle a de capricieux, pĂ©tulant, fugace et alĂ©atoire. A ce titre, il est une rĂ©fĂ©rence incontournable. Boudant le cinĂ©ma auquel il reprochait de ne pas avoir la mĂȘme puissance que le théùtre, il franchit nĂ©anmoins et vraiment le pas en 1935 avec Pasteur, biographie du savant. Et il suffit de voir Le Roman d’un tricheur Ă  l’origine une de ses piĂšces pour constater qu’il Ă©tait bien l’un des grands rĂ©alisateurs de son Ă©poque. ElĂ©gance, dĂ©sinvolture, maĂźtrise et innovation sont autant de ses qualitĂ©s que l’on retrouve jusque dans ses gĂ©nĂ©riques. PassionnĂ© d’histoire, il inventa aussi les grandes revues historiques qui font dĂ©filer des personnages illustres Remontons les Champs-ElysĂ©es 1938, Le destin fabuleux de DĂ©sirĂ© Clary 1941, etc. A l’apogĂ©e de sa carriĂšre pendant la seconde Guerre mondiale, il fut arrĂȘtĂ© Ă  la LibĂ©ration de Paris par un groupe de rĂ©sistants qui lui reprochait son attitude ambigĂŒe Ă  l'Ă©gard de l'occupant allemand. IncarcĂ©rĂ© pendant deux mois sans inculpation, les accusations de ses dĂ©tracteurs ne pouvant ĂȘtre prouvĂ©es, son dossier fut classĂ© suivi d’un non lieu-lieu 1947. Cette mĂ©saventure lui fit dire La LibĂ©ration ? Je peux dire que j'en ai Ă©tĂ© le premier prĂ©venu. » Il se justifia par la suite dans Le Diable boiteux 1948, magnifique portrait de Talleyrand. AprĂšs une disgrĂące momentanĂ©e, grĂące au soutien de ses amis, il devint finalement le cinĂ©aste officiel de la IVe RĂ©publique avec de grosses machines comme Si Versailles m’était contĂ©, NapolĂ©on et Si Paris m’était contĂ© avec toujours de fastueuses distributions servant toujours, et encore, son esprit et son ironie Ă  dĂ©faut d’exactitude historique. Mais on peut aussi leur prĂ©fĂ©rer quelques Ă©blouissantes pochades La Poison, AdhĂ©mar, etc. Est-ce par jalousie, il fut souvent l’objet de mĂ©disances et entretint des relations difficiles avec la critique. Mais alors que Nouvelle Vague fut d’une virulence inouĂŻe avec des rĂ©alisateurs du passĂ©, elle rĂ©habilita Guitry, vĂ©ritable auteur complet » Ă  ses yeux. Quand l’éternel et gĂ©nial cabotin tira sa rĂ©vĂ©rence, comme une ultime reprĂ©sentation, son public, une foule immense, se pressa sur les trottoirs et se bouscula au cimetiĂšre de Montmartre pour lui rendre un ultime hommage. Avec lui reposent Actrice, elle fut d'abord la maĂźtresse de Lucien Guitry qui eut la malheur de ne lui accorder qu'un petit rĂŽle quand il dirigeait le théùtre de la Renaissance. Pour se venger, dans les coulisses, elle sĂ©duisit Sacha de sept ans son cadet. Lucien eut beau entrer dans une rage folle, Sacha l’épousa en 1907. Elle crĂ©a dix-neuf piĂšces de son mari et reprit Nono en 1910. SĂ©parĂ©s en 1917, leur divorce fut prononcĂ© en 1918. Elle mourut Ă  Saint-Jean-Cap-Ferrat oĂč elle fut inhumĂ©e. Les femmes de Sacha Guitry, incorrigible sĂ©ducteur aux nombreuses liaisons. Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on s'ennuie Ă  Londres un dimanche ! Je m'y Ă©tais rendu le samedi, c'Ă©tait dĂ©jĂ  intolĂ©rable, le dimanche, c'Ă©tait impossible, et le lundi je trouvai enfin quelque chose Ă  faire je me mariai. » Il le fit cinq fois. RETOUR THÉÂTRE RETOUR THÉÂTRE â–ș Jacqueline Delubac 1907 – 14 octobre 1997CimetiĂšre de Garches Hauts-de-Seine Enfant du théùtre autant par sa mĂšre que son pĂšre, Lucien Guitry, Sacha Alexandre se lança trĂšs tĂŽt dans l’écriture prolifique de piĂšces de théùtre dans lesquelles il se mit en scĂšne. Auteur et acteur brillant, ce que ses Ă©tudes mĂ©diocres ne laissaient pas entrevoir, Sacha signa une Ɠuvre colossale qui lui apporta le succĂšs et la gloire Ă  la mesure de son immense talent. Certaines de ses piĂšces sont restĂ©es comme des classiques de théùtre français. â–ș Dramaturge, acteur, metteur en scĂšne, rĂ©alisateur et scĂ©nariste français â–ș Charlotte LysĂšs 1877 – 1956CimetiĂšre de Saint-Jean-Cap-Ferrat Alpes-Maritimes TOMBES ET SEPULTURES DANS LES CIMETIERES ET AUTRES LIEUX DerniĂšre mise Ă  jourau 22 juin 2021 TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX par Marie-Christine PĂ©nin Pour s'abonner Ă  la Newsletter CLIQUER sur "Contact" en prĂ©cisant bien le sujet et votre adresse LIEUX D'INHUMATIONSEN LIGNEancien cimetiĂšre rĂ©volutionnaireancien cimetiĂšre rĂ©volutionnairedisparuCimetiĂšre Ste-Catherine 75disparudisparue COPYRIGHT 2010 - 2022 - TOUS DROITS RÉSERVÉS - Ce site est propriĂ©taire exclusif de sa structure, de son contenu textuel et des photos signĂ©es MCP. Sauf accord du propriĂ©taire du site, toute reproduction, mĂȘme partielle, Ă  titre commercial est interdite. 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Ondit souvent que Guitry Ă©tait misogyne et mĂȘme si nombre de ses rĂ©pliques Ă  propos des femmes Ă©taient aussi violentes que bien Ă©crites, c’était un homme fou des femmes qui se maria cinq fois. C’est de tout cela qu’il est question dans ce livre mais aussi de son enfance et de la jalousie de son pĂšre, Lucien, qui fut lui-mĂȘme comĂ©dien cĂ©lĂšbre et coureur de jupons.
ï»żAccueil ‱Ajouter une dĂ©finition ‱Dictionnaire ‱CODYCROSS ‱Contact ‱Anagramme Le pĂšre, c'Ă©tait Lucien, le fils, c'Ă©tait Sacha — Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s Recherche - Solution Recherche - DĂ©finition © 2018-2019 Politique des cookies. Filsde l’un des comĂ©diens les plus en vue de la Belle Epoque, Lucien Guitry, le petit Sacha a grandi entre prĂ©cepteurs particuliers et avant-garde. Les amis de son pĂšre s’appelle en effet Vuillard, Monet, Courteline, Toulouse-Lautrec, Lartigue sans oublier la grande Sarah Bernhardt. On comprend dĂšs lors que Sacha Guitry ait voulu
Sacha Guitry aimait les femmes, Ă  sa maniĂšre. Mais ce natif de Saint-Petersbourg entretenait une relation particuliĂšre avec Paris. Françis Huster, l'un de ses plus fidĂšles admirateurs, le raconte au JDD. Paris Ă©tait "sa maĂźtresse", dans la profession, ne semble mieux connaĂźtre Guitry que Francis Huster CrĂ©dit de la photo Carlos Munoz YagĂŒe pour le JDDC'est l'un des plus grands projets de sa carriĂšre. "Un tournant dans ma vie", avoue-t-il, enthousiaste. Le 14 janvier prochain, Francis Huster commencera Ă  filmer le remake de Umberto D, le chef-d'oeuvre nĂ©orĂ©aliste de Vittorio De Sica. Un film monstre pour lequel il s'apprĂȘte Ă  diriger plus d'une cinquantaine de comĂ©diens. Parmi eux, Jean-Paul Belmondo, qui signera lĂ  son grand retour Ă  l'Ă©cran. C'est peu de dire qu'Huster manque de temps. Hier en repĂ©rage, aujourd'hui en rendez-vous avec ses acteurs. Demain, camĂ©ra Ă  la main. Il a pourtant rĂ©pondu prĂ©sent dĂšs qu'il s'est agi d'Ă©voquer Sacha Guitry 1885-1957. Ces deux-lĂ  ne se sont bien sĂ»r jamais trouvĂ©s en prĂ©sence l'un de l'autre. Et pourtant, nul, dans la profession, ne semble mieux connaĂźtre Guitry que Francis Huster. "Je l'ai rencontrĂ© trois fois, confie-t-il. A la tĂ©lĂ©vision, tout d'abord oĂč ses films ont bercĂ© mon enfance. Et j'ai Ă©tĂ© bouleversĂ© parla puissance de ce monstre sacrĂ© qui portait en lui une Ă©poque disparue." Arletty, avec laquelle Huster - une fois adulte - passait des aprĂšs-midi entiers, lui a ensuite prĂ©sentĂ© l'homme. "Avec elle, j'ai dĂ©couvert Sacha l'insolent, le libertin, le rĂ©voltĂ©, mais aussi le fils Ă  jamais orphelin de Lucien Guitry." Enfin, François Truffaut lui a rĂ©vĂ©lĂ© le cinĂ©aste extraordinaire qu'il Ă©tait. Depuis, Francis Huster a multipliĂ© les occasions de retrouver son hĂ©ros. Il lui a consacrĂ© un ouvrage, mis en scĂšne et jouĂ© plusieurs de ses piĂšces."La France Ă©tait sa femme. La Ville LumiĂšre, sa maĂźtresse"Aussi faut-il prendre le temps de l'Ă©couter Ă©voquer Guitry. Sa voix, chaude, fougueuse, si particuliĂšre, charrie toute l'histoire du théùtre pour raconter - au final - Paris dans ce que la ville a de plus beau. Ou de plus odieux. Au fil de cette balade, le comĂ©dien ravive la Belle Epoque, rallume la flamme des AnnĂ©es folles, se cabre pour Ă©voquer l'Ă©puration. "Sans Paris, il n'y a pas de Sacha ", prĂ©cise-t-il. "La France Ă©tait sa femme. La Ville LumiĂšre, sa maĂźtresse. Ils entretenaient une relation saisonniĂšre. Et comme toujours entre deux amants, il s'est lassĂ© et elle a fini par le tromper. "Une liaison exceptionnellement retracĂ©e par Francis Huster, avec une force vibrante et une passion Allais et Renard au 26, place VendĂŽme"NĂ© Ă  Saint-PĂ©tersbourg en 1885, Sacha est arrivĂ© en France avec sa mĂšre lorsque ses parents se sont sĂ©parĂ©s en 1889. Cela n'a pas empĂȘchĂ© son pĂšre, Lucien, de le kidnapper pour le ramener avec lui en Russie en 1890. De retour Ă  Paris un an plus tard, ce dernier s'installe au 26 de la place VendĂŽme oĂč Sacha passe une partie de son enfance entourĂ© d'Alphonse Allais, de Feydeau, de Jules Renard ou de Tristan Bernard, les amis de son pĂšre. Tous lui ont transmis un sens de l'humour juif, une certaine forme de distanciation face aux Ă©vĂ©nements les plus durs. C'est probablement ce qui lui a permis de tenir pendant l'Ă©puration. Si Lucien Guitry Ă©tait considĂ©rĂ© comme le plus grand acteur de son temps, Sacha n'a pas Ă©tĂ© un fils Ă  papa pour autant. Au contraire. Lucien portait si haut le flambeau du théùtre qu'il n'a jamais osĂ© aller sur le mĂȘme territoire que lui. Du coup, il a Ă©tĂ© amputĂ© de tous les grands rĂŽles du classique. Cela lui a coĂ»tĂ© dix ans de sa vie. Et lorsqu'il s'est brouillĂ© avec son pĂšre, il a dĂ» repartir de zĂ©ro. Mais c'est probablement ce qui lui a sauvĂ© la vie."Le 26 de la place VendĂŽme est aujourd'hui occupĂ© par des mariage Ă  la mairie du 16e"Sacha a Ă©pousĂ© Yvonne Printemps Ă  la mairie du 16e. Cette derniĂšre a beaucoup fait pour le rabibocher avec son pĂšre. Les deux hommes s'Ă©taient fĂąchĂ©s Ă  cause d'une femme Charlotte LysĂšs, qui avait d'abord eu Lucien pour amant, avant d'Ă©pouser Sacha. Et avec quelle insolence ! Non content de convoler avec la maĂźtresse de son pĂšre, ce dernier prenait en plus Sarah Bernhardt - le tĂ©moin du mariage de ses parents -, et Feydeau - l'ami de Lucien -, pour tĂ©moins. Avec Charlotte, Sacha a Ă©pousĂ© une mĂšre ; avec Yvonne Printemps, une femme ; avec Jacqueline Delubac, une amie ; avec GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville, une petite fille ; avec Lana Marconi, une Ă©pouse. Mais il n'a jamais trouvĂ© la femme de sa vie. Je crois que c'Ă©tait Arletty. Elle Ă©tait probablement celle Ă  laquelle il Ă©tait le plus attachĂ©. ?J'allais pas Ă©pouser Sacha Guitry, il s'Ă©tait Ă©pousĂ© lui-mĂȘme?, me disait-elle. C'est pourtant elle qui correspondait le mieux Ă  son insolence. Leur couple a manquĂ© Ă  l'histoire du théùtre. On dit souvent que Guitry est misogyne. C'est n'importe quoi. Dans ses piĂšces, c'est l'homme qui trompe, pas la femme. Il Ă©tait fou des femmes. Elles n'ont malheureusement jamais Ă©tĂ© folles de lui. Peut-ĂȘtre parce qu'il n'a jamais su les entendre, mĂȘme s'il savait leur parler."71, avenue Henri-Martin, insolence dans les théùtres privĂ©s"Sacha a dĂ©butĂ© au Théùtre Antoine. Il Ă©tait Ă  l'Edouard-VII comme chez lui. A la Madeleine, il a Ă©tĂ© trahi par Yvonne Printemps. Le Théùtre des Mathurins a, un temps, portĂ© son nom. Les VariĂ©tĂ©s ont Ă©tĂ© sa derniĂšre maison. La vraie demeure de Sacha Guitry se trouvait sur ces scĂšnes privĂ©es parisiennes oĂč il a inventĂ© le théùtre moderne. Avec lui c'en est terminĂ© des longues tirades et des textes ampoulĂ©s. Place Ă  un théùtre neuf, frais, avec de vraies rĂ©pliques portĂ©es par une rĂ©volte Ă  la MoliĂšre, une insolence Ă  la Beaumarchais, une audace Ă  la Feydeau. Ses piĂšces dĂ©cortiquent et attaquent le Paris bourgeois de son Ă©poque. Dans cent ans, je suis sĂ»r qu'on les mettra en scĂšne de façon plus Ăąpre, plus sĂšche, plus proche de la cruautĂ©. Jouer du Guitry est bien plus difficile qu'on ne le croit car il est impossible de tricher. Certes, les acteurs sont rois chez lui. Et il leur offre des rĂŽles sublimes. Mais ce ne sont pas forcĂ©ment des personnages. D'oĂč l'importance de ne pas imiter Guitry. Encore moins de s'imiter soi-mĂȘme. Les Brasseur pĂšre et fils y parviennent Ă  merveille aujourd'hui sur la scĂšne du Théùtre Edouard-VII. Tout comme Jean Piat ou Pierre Arditi."Le Théùtre Edouard-VII, 10, place Edouard-VII, 9e, prĂ©sente "Mon pĂšre avait raison", de Sacha Guitry. Mise en scĂšne de Bernard Théùtre Antoine, 218, bd de Strasbourg, Paris 10e, prĂ©sentera, Ă  compter du 25 janvier, "Le dieu du carnage", de Yasmina consĂ©cration au cinĂ©ma Le Marignan"La premiĂšre du Roman d'un tricheur a eu lieu au Marignan en septembre 1936. Un triomphe. Le cinĂ©ma reprĂ©sente pour Guitry la vengeance du cancre. PlutĂŽt que de se plier aux rĂšgles du 7e art, il les a rĂ©inventĂ©es, en inaugurant la voix off, le flash-back, la prĂ©dominance de l'auteur. Il imagine des gĂ©nĂ©riques inĂ©dits, tourne en extĂ©rieur bien avant la nouvelle vague, rĂ©ussit des cadrages Ă©poustouflants et parvient Ă  nous faire croire Ă  l'impossible. Quant Ă  sa direction d'acteurs, elle est magistrale. Beaucoup ont tournĂ© avec lui. Mais Michel Simon est Ă  mes yeux celui qui a le mieux compris son univers. Tous deux partagent une mĂȘme insolence farouche. Et une mĂȘme perversitĂ©. Il y a chez l'un comme chez l'autre un cĂŽtĂ© ?je ne suis pas ce que vous croyez?. Autant le théùtre de Guitry est profondĂ©ment ancrĂ© dans les AnnĂ©es folles, autant son cinĂ©ma est fondĂ© sur l'universel. Il est mĂȘme politique. La poison est un film gĂ©nial contre la peine de mort."CinĂ©ma Gaumont Champs-ElysĂ©es, 27, avenue des Champs-ElysĂ©es, Paris mains des rĂ©sistants, rue de Grenelle"Le 23 aoĂ»t 1944, des ?rĂ©sistants? sont venus chercher Sacha Guitry chez lui pour l'interroger Ă  la mairie du 7e avant de l'envoyer Ă  la prison de Fresnes. Tout Ă©tait parti d'un article du magazine Life dĂ©nonçant des collaborateurs auxquels il avait Ă©tĂ© inclus. Son chemin de croix s'est achevĂ© en octobre par un non-lieu. Guitry Ă©tait alors le plus grand. Comme Zidane aujourd'hui. Si la guerre Ă©clatait et que Zidane n'entrait pas en RĂ©sistance, on le lui ferait payer de la mĂȘme maniĂšre. Guitry avait pourtant Ă©tĂ© le seul Ă  refuser d'ĂȘtre jouĂ© en Allemagne. Avec Arletty, il a tout fait pour sauver Tristan Bernard et bien d'autres de la dĂ©portation avant d'ĂȘtre trahi par certains qu'il avait aidĂ©s. Certes, Jean Gabin, Claude Dauphin ou Jean Marais se sont engagĂ©s. Guitry, pour qui j'ai un profond respect, n'est pas un hĂ©ros. Juste un homme. Et il a pensĂ© que le meilleur moyen de rĂ©sister, c'Ă©tait de continuer son art. MoliĂšre, Racine et Corneille n'avaient pas fait autre chose en leur temps."Mairie du 7e, 116, rue de Grenelle, rĂŽle au 18, avenue ElysĂ©e-Reclus"Cet hĂŽtel particulier avait Ă©tĂ© construit en 1910 pour Lucien Guitry. Il y a habitĂ© jusqu'Ă  sa mort en 1925, date Ă  laquelle Sacha s'y est installĂ©. A compter de ce jour, il a jouĂ© le rĂŽle de son pĂšre, endossant le personnage de Lucien jusqu'Ă  la fin de sa vie. C'est ce dernier qui collectionnait les ?uvres d'art comme les maĂźtresses. C'est encore lui qui couchait avec ses partenaires, dĂ©pensait un fric considĂ©rable quitte Ă  se couvrir de dettes. Jouant ce rĂŽle-lĂ , Sacha ne pouvait ĂȘtre pĂšre lui-mĂȘme. C'est pour cela qu'il n'a jamais eu d'enfants. A mes yeux, sa vraie maison n'est pas lĂ  mais dans les théùtres privĂ©s parisiens. Ce sont des lieux sacrĂ©s."L'hĂŽtel particulier de Sacha Guitry a Ă©tĂ© dĂ©truit et remplacĂ© par un JDD papier
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IlĂ©tait fils d'un ĂȘtre d'exception, adulĂ©, autour de qui l'on avait créé une cour, et cette cour s'Ă©tait reportĂ©e sur lui, en pire et par flatterie pour le pĂšre ! Il vivait dans un autre monde et, le jour oĂč il s'est trouvĂ© en face de la vie rĂ©elle — c'Ă©tait malheureusement l'aspect mĂ©chant de la vie qui se prĂ©sentait Ă  lui ! —, il en a Ă©tĂ© profondĂ©ment marquĂ©.
Il y a 80 ans aujourd’hui, c’était au tour d’un pionnier du cinĂ©ma parlant de nous quitter dans la misĂšre, comme beaucoup d’autres l’on songe Ă  Georges MĂ©liĂšs et Emile Cohl disparus la mĂȘme annĂ©e Auguste Baron. * Nous vous proposons donc d’abord l’article paru dans Pour Vous “Une visite au “pĂšre” français du parlant” par Jean Portail en 1931 Ă  une Ă©poque oĂč Baron, oubliĂ©, venait d’ĂȘtre redĂ©couvert. Puis, nous vous proposons plusieurs articles nĂ©crologiques paru dans Paris Soir et Le Figaro. Ă  la suite de la mort d’Auguste Baron le 31 mai 1938. * Finalement, pour mieux vous aider Ă  cerner qui Ă©tait Auguste Baron, nous vous proposons l’article “Auguste Baron, le 3 avril 1896, inventait le graphonoscope »” paru dans Le Petit Journal en 1938, suivi de “Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant” paru dans Le Figaro en 1937, et pour finir “L’inventeur du cinĂ©ma parlĂ©, M, Auguste Baron, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans, a-t-il trouvĂ© le cinĂ©ma en relief ?” paru en 1933 dans l’Intransigeant. * Pour clore cet hommage, nous aimerions signaler que Auguste Baron fĂ»t Ă©galement honorĂ© dans un article de CinĂ©magazine, datant de juin 1933 “Le CinĂ©ma parlant est nĂ© avec ce siĂšcle” et dont nous aimerions citer le dernier paragraphe Bien sĂ»r, nous ne prĂ©tendons pas que Baron ait créé de toutes piĂšces le cinĂ©ma parlant de nos jours. D’autres sont venus aprĂšs lui qui, s’inspirant de ses travaux et s’aidant des dĂ©couvertes incessantes du progrĂšs, ont peu Ă  peu créé cet enregistrement du son sur film dont la perfection technique tient aujourd’hui du prodige. Mais n’est-il pas Ă©crit quelque part qu’il est nĂ©cessaire de dissocier pour inventer ? C’est pourquoi il Ă©tait juste de fouiller le passĂ© afin de rendre hommage Ă  l’innovateur, au prĂ©curseur vĂ©ritable du cinĂ©ma parlant que demeure Auguste Baron, et de lui apporter publiquement l’assurance de notre souvenir Ă©mu et de notre admiration reconnaissante. » Celui qui a Ă©crit ces lignes Ă©tait
 Marcel CarnĂ©. * Bonne lecture ! Une visite au “pĂšre” français du parlant paru dans Pour Vous du 14 avril 1931 Pour Vous du 14 avril 1931 On ne dispute plus Ă  M. Auguste Baron la paternitĂ© du premier film parlant. Son brevet, qui date du 3 avril 1896, est antĂ©rieur de plus d’un lustre Ă  tout autre. Mais la science n’enrichit pas toujours son homme. Du moins, si M. Auguste Baron a gagnĂ© beaucoup d’argent, sa façon poĂ©tique de comprendre la vie ne lui a-t-elle pas permis d’amasser, pour le moment de la retraite, ces fonds sans lesquels il n’est pas de vĂ©ritable indĂ©pendance. M. Auguste Baron est pensionnaire de l’Institution Gaglignani, Ă  Neuilly-sur-seine. C’est lĂ  que j’ai Ă©tĂ© le voir un de ces derniers jours de printemps qui faisaient de la belle demeure Ă  pelouses et Ă  larges allĂ©es de gravier, une maniĂšre de gai chĂąteau. AprĂšs un escalier
 puis un couloir
 et un autre couloir cirĂ©s Ă  Ă©blouir, et ailĂ©s, ça et lĂ , d’une blanche cornette de religieuse de Saint-Vincent-de-Paul, j’arrive au petit appartement que le savant occupe avec sa femme. Il est seul. Mme Baron est prise au dehors, quotidiennement, jusqu’au soir, par ses leçons de piano. L’inventeur — qui a juste, ce jour-lĂ , soixante-seize ans — est aux trois-quarts aveugle un Ɠil complĂštement Ă©teint, l’autre si affaibli qu’il ne distingue pas si un nouveau venu, chez lui, est homme ou femme. Mais l’esprit a gardĂ© toute sa vive souplesse. — Ah ! ah ! vous venez pour le parlant
 Mon Dieu oui ! J’en suis le pĂšre. Ce fut Ă  la suite d’un pari. Un de mes amis, le professeur Marey, de l’Institut, m’avait mis au dĂ©fi. Je m’occupais dĂ©jĂ  de cinĂ©ma. Il y a une chose Ă  laquelle vous n’arriverez jamais, me dit M. Marey, c’est Ă  synchroniser l’image et le son
 ». J’affirmai que si, et je poussai mes recherches dans cette voie. Il me fallut tout inventer la perforeuse servant au repĂ©rage, une camĂ©ra — comme on dit maintenant — une camĂ©ra spĂ©ciale, un phonographe tout aussi spĂ©cial — et il me fallut aller chercher en Angleterre, Ă  la maison Blair, des pellicules d’une longueur suffisante
 Enfin, aprĂšs un labeur de sept ans, en 1899, je fis, au professeur Marey et Ă  quelques autres personnalitĂ©s, la prĂ©sentation du premier film parlant avec synchronisme parfait de l’image et du son. — Pourquoi n’avoir pas industrialisĂ© votre dĂ©couverte ? — A cette Ă©poque, on ne connaissait pas le disque. J’employais le rouleau de cire qui ne permettait pas les duplicata
 A chaque fois que j’eusse vendu le mĂȘme film, il m’eĂ»t fallu faire revenir les acteurs
 — Tout de mĂȘme
 un nabab commanditaire n’eĂ»t-il pu vous fournir les moyens de poursuivre vos recherches jusqu’au point oĂč il vous serait devenu possible d’en tirer un profit commercial ? — J’ai trouvĂ© ce nabab, me dit M. Baron. M. X
 me proposa de monter pour moi une usine en Angleterre. II devait m’envoyer un ingĂ©nieur — un ingĂ©nieur anglais de tout repos — auquel j’exposerais sans restrictions mes rĂ©sultats. Vous comprenez il s’agissait de dĂ©voiler tous mes secrets. Mais il Ă©tait juste d’offrir Ă  M. X
 toutes certitudes scientifiques. Donc, un jour, on vint me prĂ©venir, dans les ateliers de mon usine d’AsniĂšres, qu’un monsieur, envoyĂ© par M. X
, m’attendait au salon. Je pensai Ă  l’ingĂ©nieur anglais. Quelle stupĂ©faction de reconnaĂźtre — en mon visiteur — un de mes concurrents ! Par chance, je l’avais vu, Ă  une rĂ©union. Mais
 mais
 m’écriai-je
 vous ĂȘtes M. Z
? » Il bredouilla une explication. Sur ces entrefaites arriva M. X
 — mon nabab ! — qui crut que j’avais donnĂ© dans le piĂšge. Je les mis tous deux Ă  la porte. Je l’avais Ă©chappĂ© belle ! Pour Vous du 14 avril 1931 — Il paraĂźt que l’on vous doit une quantitĂ© d’autres inventions? — Quelques-unes, en effet, rĂ©pond avec un sourire mon interlocuteur. Et, ses mains d’aveugle ayant atteint des feuilles dactylographiĂ©es, il les pousse vers moi. — Tenez ! voici une petite liste ! Et je parcours cet alignement de brevets ! Ce magazine suffirait juste Ă  l’énumĂ©ration ! Appareils pour les techniciens
 appareils d’usage courant comme la machine Ă  trancher, peser et marquer automatiquement le poids et le prix de chaque produit dĂ©coupĂ© en tranches variables suivant l’épaisseur demandĂ©e
 Auguste Baron a quasi tout inventĂ© ! Rien que pendant la pĂ©riode de guerre, il a pris soixantequatre brevets
 et les dieux du carnage seuls savent combien nous sommes redevables Ă  son lance-projectile pour obus, par exemple
 Mon regard tombe sur la boutonniĂšre du vieux savant aveugle. Il a la rosette de l’Instruction publique. Il n’a pas la lĂ©gion d’honneur ! — Je suis proposĂ© depuis 1900, me dit-il doucement. Jean Portail * Auguste BARON avait inventĂ© en 1897 le cinĂ©ma parlant IL VIENT DE MOURIR AVEUGLE ET PAUVRE paru dans Paris-Soir du 05 juin 1938 Paris-Soir du 05 juin 1938 RuinĂ© par ses inventions, il vivait retirĂ© Ă  Neuilly et pour lui permettre de continuer ses recherches, sa femme donna longtemps des leçons de piano. Auguste Baron, l’inventeur du cinĂ©ma parlant, vient de mourir. Le savant a rendu le dernier soupir dans la trĂšs modeste chambre de l’Institut Galignani, Ă  Neuilly, oĂč il vivait depuis dix ans, d’une demi-charitĂ©. Il venait d’entrer dans sa 83e annĂ©e, et sa compagne, presque aussi ĂągĂ©e que lui, sa fille, l’entourĂšrent de soins affectueux jusqu’à sa derniĂšre minute. Mais si dure avait Ă©tĂ© la vie de l’inventeur, si affreuses ses derniĂšres dĂ©convenues, que les efforts des deux femmes eurent peine Ă  adoucir l’amertume de ses derniers jours. Le graphophonoscope C’est le 3 avril 1896 qu’Auguste Baron prenait un premier brevet concernant une prise de vue et une prise de son simultanĂ©es. Il avait créé les appareils de toutes piĂšces. Il gardait prĂ©cieusement le secret de ses cylindres de cire vierge, oĂč il inscrivait les sons et qui se dĂ©roulaient en mĂȘme temps que le film. Il espĂ©rait industrialiser sa dĂ©couverte qui, dĂšs les premiĂšres prĂ©sentations, eut un succĂšs considĂ©rable. Il avait nommĂ© son invention le graphophonoscope. Le professeur Marey, de l’Institut, fut le premier Ă  s’émerveiller lorsqu’Auguste Baron lui prĂ©senta Le Songe d’Athalie » oĂč brillait l’acteur Lagrange. Les recherches avaient coĂ»tĂ© francs d’avant guerre. Mais les rĂ©sultats, par un de ces tours de passe-passe frĂ©quents dans la vie des inventeurs, furent, pour Auguste Baron, dĂ©sastreux. Si l’industrie s’empara de son invention, lui ne toucha jamais un franc de bĂ©nĂ©fice. La photographie aĂ©rienne automatique Cependant, la passion de la science l’emportait Ă  tel point que le savant continua ses recherches. Il avait rencontrĂ© une admirable compagne, qui l’aidait de toutes ses forces, s’associant mĂȘme Ă  ses travaux. Il trouva diverses applications mĂ©caniques et optiques, pendant la guerre, il risqua maintes fois sa vie pour mettre au point le multirama » un appareil photographique qui, placĂ© Ă  bord d’un avion, prend les reliefs d’un terrain par une suite de clichĂ©s. Il inventa le graphorama, ou appareil photographique automatique aĂ©rien qui peut reproduire sans changer de pellicule jusqu’à 100 kilomĂštres de terrain. Enfin, un appareil de son invention, placĂ© au centre de la Concorde put prendre sur une seule photo une vue circulaire de la place. Auguste Baron avait travaillĂ© de tout son cƓur, dĂ©pensant sa patience et ses forces. Lorsque la guerre fut terminĂ©e, il demanda, bien timidement, si l’on ne pourrait pas rĂ©munĂ©rer ses services. Vous avez eu l’honneur de servir le pays », lui fut-il rĂ©pondu. Et Auguste Baron n’insista pas, il se retira sous sa tente, pauvre, les yeux usĂ©s par les lumiĂšres expĂ©rimentales. Il n’avait mĂȘme pas pu obtenir, alors qu’il grimpait dans les zincs » de la guerre pour mettre au point ses appareils, que sa femme et ses enfants fussent assurĂ©s de l’avenir en cas d’accident. Paris-Soir du 05 juin 1938 Aveugle ! En 1920, le malheureux savant est las de lutter. Le labeur incessant, la lumiĂšre primitive des studios affaiblissent sa vue. Et puis son moral est atteint tout un drame encore difficile Ă  Ă©voquer se noue autour de ses inventions, que l’on copie, que l’on exploite. Il a enfantĂ©, d’autres rĂ©alisent sans aucun profit pour lui. Il rĂ©clame, proteste, mais il est ruinĂ© ; il lui faudrait entamer des procĂšs, mais il n’a pas d’argent. A la fin de l’annĂ©e, Auguste Baron commence Ă  ne plus voir ; bientĂŽt il est complĂštement aveugle. Finis les travaux, les recherches ; l’usine, le laboratoire doivent fermer leurs portes. L’argent des inventions qui servait Ă  payer les Ă©tudes d’une autre idĂ©e ne rentre plus. C’est la gĂȘne qui devient vite voisine de la misĂšre. Il faut abandonner la vie indĂ©pendante, la maison de retraite pour vieux savants de Neuilly, Ɠuvre philanthropique, lui ouvre grandes ses portes. L’AcadĂ©mie des Sciences accorde Ă  Auguste Baron la pension la plus forte francs par an. Il a vĂ©cu dans ce coin paisible de Neuilly jusqu’au 1er juin 1938. Sa femme donna longtemps des leçons de piano pour apporter quelques douceurs Ă  l’homme qui terminait sa vie dans les tĂ©nĂšbres. Gloire tardive Documents en main, il y a 7 ans, persuadĂ© de servir une cause juste, j’ai dĂ©clenchĂ©, aidĂ© de M. Maurice d’Occagne et de Jean-JosĂ© Frappa, une campagne de presse pour rendre Ă  Baron la place qui lui revenait dans la crĂ©ation du cinĂ©ma parlant. Hommages tardifs, M. Mario Roustan, alors ministre de l’Instruction publique, fit dĂ©cerner la LĂ©gion d’honneur au vieux savant de 77 ans. Des fĂȘtes furent organisĂ©es et le roi des Belges lui accorda la croix de LĂ©opold. La figure aux yeux vides de l’inventeur rayonnait d’un beau sourire retrouvĂ©. On ouvrit une souscription en son honneur. On recueillit francs
 Et M et Mme Baron durent demeurer Ă  l’Institut Galignani de Neuilly. Ce regain d’actualitĂ© avait donnĂ© un coup de fouet au courage du vieil inventeur ; la reconnaissance un peu tardive du monde avait provoquĂ© un vif rĂ©veil de son esprit. Il voulut inventer Ă  nouveau, bien qu’il fĂ»t aveugle. Sa fille, Mme Gaudin, sous sa dictĂ©e, traça des plans, clarifia les explications de son pĂšre ; Baron tenta de crĂ©er un appareil pour prendre directement les films en relief qu’il projetait sans le secours d’aucune lunette intermĂ©diaire. Mourir pour la science Les pauvres billets de mille recueillis devaient servir, comme me disait Mme Baron pour assurer notre derniĂšre demeure ». La passion de l’inventeur reprit le dessus ; l’argent, de la souscription fut englouti pour prendre Ă  nouveau des brevets pour construire l’appareil qui devait ĂȘtre le couronnement de sa vie. HĂ©las, il ne voyait plus, les dĂ©tails lui Ă©chappaient ; il ne trouva pas le technicien qui aurait pu remplacer sa vue. Il s’énerva, les idĂ©es sombres envahirent Ă  nouveau son cerveau et le calvaire du savant incompris reprit. Il est mort sans avoir pu mettre la main dĂ©finitive Ă  cette invention Ă  laquelle il donna ses derniĂšres forces. Il est mort de la science, comme il a vĂ©cu pour elle. Pierre Fontaine * Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant, est mort paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 AprĂšs Emile Cohl, inventeur du dessin animĂ©, aprĂšs Georges MeliĂšs, fondateur de l’industrie et du spectacle cinĂ©matographiques, voici que disparaĂźt Auguste Baron prĂ©curseur incontestĂ© du cinĂ©ma parlant. C’est Ă  Neuilly, dans une maison de retraite gĂ©rĂ©e par l’Assistance publique, oĂč sa vaillante compagne, ĂągĂ©e elle-mĂȘme de soixante-quinze ans, venait le voir chaque jour, que s’est Ă©teint le grand savant. Il s’y trouvait hospitalisĂ© depuis 1935, aprĂšs avoir Ă©tĂ© terrassĂ© par une congestion cĂ©rĂ©brale qui l’avait rendu aveugle et paralysĂ©. Il avait conservĂ© toute sa luciditĂ©, mais seul son esprit continuait Ă  vivre. Fils d’un professeur de phrenologie, Auguste Baron s’est attachĂ©, il y a plus de quarante ans, peu de temps aprĂšs l’invention du cinĂ©ma, Ă  l’étude d’un appareil dit graphonoscope », qui n’est autre que l’ancĂȘtre du cinĂ©ma parlant actuel. Mais le septiĂšme art n’est pas le seul domaine qui lui soit redevable de son perfectionnement technique. La marine, l’aviation, l’armĂ©e en gĂ©nĂ©ral, furent dotĂ©es par Auguste Baron de maints et prĂ©cieux appareils photographiques ou autres. Comme tous les savants, il eut Ă  lutter pour mener Ă  bien son Ɠuvre. Comme d’autres, il fut pillĂ© et comme d’autres aussi, il vit ses inventions profiter Ă  ceux qui les industrialisaient, tandis qu’il demeurait l’humble et infatigable chercheur. Auguste Baron meurt Ă  quatre-vingt-deux ans, lĂ©guant Ă  sa veuve, dont le dĂ©vouement ne s’est jamais relĂąchĂ©, des parchemins qui attestent qu’il fut l’un des piliers du magistral Ă©difice cinĂ©matographique, un nom qui restera peut-ĂȘtre ignorĂ© des millions de spectateurs de l’écran, et, dans un Ă©crin, une croix de la LĂ©gion d’honneur. Julien-J. London paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 Auguste Baron, le 3 avril 1896, inventait le graphonoscope ». LE CINEMA PARLANT paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 Dans ce bureau encombrĂ© de plans et photos d’appareils radiologiques, l’ingĂ©nieur Camille Baron me tend quatre feuillets dactylographiques qui portent comme titre TRAVAUX DE L’INGENIEUR AUGUSTE BARON, CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR, CHEVALIER DE L’ORDRE DE LEOPOLD 1er. » Une centaine d’inventions des plus diverses, les unes brevetĂ©es, les autres brevetĂ©es et exposĂ©es au Conservatoire des Arts et MĂ©tiers, figurent sur ces quatre petites feuilles de papier lĂ©ger qui relatent l’aventure, l’effort et la puissance imaginative d’un grand savant qui a sacrifiĂ© son bien-ĂȘtre et sa vie Ă  la science. C’est Auguste Baron, l’inventeur du cinĂ©ma parlant
 — Mon pĂšre est mort il y a quelques jours, Ă  l’Institut Galiniani, Ă  Neuilly, une maison de retraite pour vieillards, oĂč l’avaient fait entrer M. Louis LumiĂšre et la SociĂ©tĂ© Amis de la Science. AprĂšs soixante annĂ©es de lutte, il est mort lĂ , 84 ans, aveugle, pauvre, tragiquement blessĂ© par l’incomprĂ©hension et la mauvaise volontĂ© des hommes. Chasseur d’Afrique et cinĂ©aste ! — A la fin du siĂšcle dernier, l’idĂ©e du cinĂ©ma Ă©tait dans l’air », Mon pĂšre, Ă©lĂšve aux Arts et MĂ©tiers d’Angers, n’ayant pu continuer ses Ă©tudes pour des raisons de famille, s’engage Ă  19 ans, en 1872, dans les chasseurs d’Afrique, pour cinq ans. Son service terminĂ©, il vient Ă  Paris, s’adonne Ă  la musique et, pour gagner sa vie, devint dessinateur-graveur. C’est l’époque oĂč la photogravure fait son apparition ; il s’en occupe. C’est l’époque oĂč Etienne-Jules Marey, professeur au CollĂšge de France, obtient un grand succĂšs avec son Ă©tude sur le Mouvement et ses images mouvantes, obtenues grĂące Ă  une boite munie de fentes ». C’est le fusil » photographique avec lequel Marey photographie les bonds des biches. » Mon pĂšre connait les travaux de Marey et aprĂšs une longue conversation avec un ami, Auguste Baron se demande tout Ă  coup Pourquoi ne travaillerais-je pas cette question des images mouvantes ? » » Ainsi, par un enchaĂźnement logique, l’ancien Ă©lĂšve des Arts et MĂ©tiers d’Angers, l’ancien chasseur d’Afrique se lance Ă  corps perdu dans le cinĂ©ma. » Mais il ignore si d’autres se sont attaquĂ©s aux mĂȘmes recherches, et, les premiers, les frĂšres LumiĂšre dĂ©posent le brevet français du cinĂ©ma muet. DĂ©jĂ , on projette de courtes bandes dans la cave du Grand CafĂ©, sur les Boulevards. La lumiĂšre et le son » Cependant, Edison vient d’inventer son phonographe Ă  rouleau. AprĂšs une nouvelle conversation et discussion avec un ami, Auguste Baron pense aussitĂŽt Ă  la jonction lumiĂšre et son. Il commence ses recherches, et bientĂŽt, le 3 avril 1896 exactement, il prend le premier brevet sur le GRAPHONOSCOPE, synchronisme entre le son et le mouvement. » Auguste Baron rĂ©alise cette invention Ă  l’aide de la cellule photoĂ©lectrique dĂ©jĂ  dĂ©couverte ; » En 1898 enfin, Baron prend le brevet dĂ©finitif, allemand et amĂ©ricain, qui protĂšge son importante dĂ©couverte. — Et le cinĂ©ma parlant n’est apparu que trente ans aprĂšs ? — Parce que les brevets allemand et amĂ©ricain couvraient le graphonoscope pendant 20 ans, au bout desquels, d’ailleurs, mon pĂšre a fait renouveler les brevets pour dix ans. Mais il Ă©tait trop pauvre pour les renouveler une seconde fois, et Ă  la date exacte de l’expiration des brevets, le cinĂ©ma parlant fait son entrĂ©e dans le monde. » » NĂ©anmoins, Auguste Baron, poursuit ses travaux sur le cinĂ©ma jusqu’en 1900. Dans les annĂ©es 1904 -1905, il installe mĂȘme un cinĂ©ma dans une des salles du Petit Journal. En 1905, il Ă©quipe encore un camion sonore brevet anglais pour cinĂ© et publicitĂ© » Ă  la campagne. La voiture effectue des tournĂ©es, puis disparaĂźt
 Raison finances ! Elles, toujours elles, qui harcĂšlent cet homme de laboratoire qu’était Auguste Baron. homme de laboratoire — Quelle fut la rĂ©action de votre pĂšre, lors de l’avĂšnement du film parlant ? — Il Ă©tait Ă  moitiĂ© aveugle, les yeux brĂ»lĂ©s par les lampes Ă  arc et les lampes radio-electriques. Il avança sa main devant ses yeux mourants comme pour les protĂ©ger Ça y est, dit-il, ils ont utilisĂ© mes travaux. » Et il n’en parla plus jamais. — votre pĂšre n’était soutenu par personne ? — Au temps de ses recherches, les instituts, les laboratoires officiels Ă©taient encore en majeure partie, Ă  crĂ©er, et les chercheurs n’avaient le loisir que de travailler Ă  leurs frais. » Un premier commanditaire, un petit hĂ©ritage et la dot de ma mĂšre permettent Ă  Auguste Baron d’inventer le graphonoscope. Un deuxiĂšme commanditaire subvient aux frais des brevets. C’est tout. “Pour moi, une chose inventĂ©e est finie” avait coutume de dire Baron. » NĂ©anmoins, dĂ©sireux d’assurer l’avenir de sa compagne et de ses deux enfants, le savant se laissait Ă  nouveau entraĂźner dans des Ă©chafaudages commerciaux qui tous, tour Ă  tour, s’écroulĂšrent. — Le graphonoscope est son invention la plus importante ? Servir le pays — Oui, Ă©coeurĂ© par le cinĂ©ma, mon pĂšre se tourna vers l’aviation. C’est l’époque des frĂšres Wright. Baron rĂ©alise toute une sĂ©rie de perfectionnements et d’inventions dans ce domaine aero-cinema, planeur, appareil indiquant automatiquement le sens de direction de l’avion 1910, etc. » Puis, c’est la guerre. Baron se dĂ©voue corps et Ăąme Ă  la France. » SexagĂ©naire, il n’hĂ©site pas Ă  grimper dans les avions pour mettre au point sa nouvelle invention, le “multirama”, un appareil photographique, qui, placĂ© Ă  bord d’un avion, prend les reliefs d’un terrain, par une suite de clichĂ©s, sans dĂ©formation. Puis, le “graphorama”, encore un appareil photographique, mais automatique, qui permettait de photographier des bandes de terrain d’une longueur approchant les 100 kilomĂštres. Plus besoin de photographe Ă  bord. Le pilote dĂ©clenchait l’appareil et se contentait de voler en direction. » A la mĂȘme Ă©poque, Auguste Baron trouve un systĂšme permettant de photographier selon un angle de 360 degrĂ©s, c’est-Ă -dire rĂ©alisant la prise de vue circulaire. Un tel appareil, placĂ© sur la colonne VendĂŽme, photographierait toute la place, en une seule opĂ©ration. » N’ayant pas d’argent, ces inventions n’entrĂšrent jamais dans le commerce. AprĂšs la guerre, Auguste Baron s’adressa aux pouvoirs publics, demandant une aide pour les services rendus. Vous ayez eu l’honneur de servir le pays », lui fut-il rĂ©pondu. Et Baron avait perfectionnĂ© les armes automatiques, trouvĂ© la mitrailleuse Ă  canons multiples, un appareil de visĂ©e pour avions, etc., etc. paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 Mais Auguste Baron a trop luttĂ©. Il a donnĂ© trop de ses forces aux autres. En 1922, sa vue commence Ă  dĂ©croĂźtre. Ses yeux sont brĂ»lĂ©s par les lampes violentes du laboratoire. L’inventeur prend peur. Il craint pour son travail, pour sa famille. Il est las. Il a perdu sa belle confiance dans l’humanitĂ©. L’annĂ©e suivante, il est terrassĂ© par une attaque d’apoplexie. Madame Baron, Ă  peine moins ĂągĂ©e que lui, subvient alors aux frais du mĂ©nage. L’admirable et dĂ©vouĂ© compagne du savant donnera des leçons de piano jusqu’en 1935. C’est elle qui fait vire la famille. Auguste Baron est maintenant Ă  moitiĂ© aveugle et ne voit plus que la diffĂ©rence entre le jour et la nuit. Il souffre moralement, atrocement. Plus jamais il ne prononce les mots de “recherche, invention”. Je ne vois plus » En 1929, il entre Ă  la maison de retraite pour services rendus Ă  la science. Enfin, on veut bien le reconnaitre ! L’Inventeur du cinĂ©ma parlant est maintenant ĂągĂ© de 77 ans. Des amis font une campagne de presse en sa faveur, et ce n’est qu’en 1931 que ce grand Français est dĂ©corĂ© de la LĂ©gion d’honneur et de l’Ordre de LĂ©opold 1er. Bruxelles le fĂȘte comme il n’a jamais Ă©tĂ© fĂȘtĂ© en France. Cette distinction Ă©claire sa vieillesse
 Auguste Baron a retrouvĂ© son beau courage. Encore une fois, il se met au travail, reprend une idĂ©e qui lui est chĂšre le cinĂ©ma en relief, visible Ă  l’Ɠil nu, sans ces accessoires dont on munit les spectateurs du relief, les lunettes. Il raconte ses idĂ©es Ă  son fils et Ă  sa fille, Mme Gaudin. Mme Gaudin dessine inlassablement, sous la direction de son pĂšre. Mais lui, le grand aveugle, ne peut plus voir les plans qui s’élaborent, ne peut plus rectifier une erreur de tracĂ©. DĂ©sespĂ©rĂ©, il abandonne. Je ne vois plus », dit-il, pour exprimer sa douleur. Le projet reste Ă  l’état embryonnaire. Quelques mois plus tard, Auguste Baron, l’Inventeur du cinĂ©ma parlant, l’homme dont une grande partie des Ɠuvres est exposĂ©e au Conservatoire des Arts et MĂ©tiers, le constructeur d’une centaine d’appareils inĂ©dits, est mort du sacrifice qu’il avait fait Ă  la science, Ă  son idĂ©al. — Mon pĂšre est mort comme Forest, me dit l’IngĂ©nieur Camille Baron, son fils. Comme Forest, l’inventeur du moteur Ă  explosion, il est mort dans le plus complet dĂ©nouement. » Hugues Nonn Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant paru dans Le Figaro du 26 novembre 1937 paru dans Le Figaro du 26 novembre 1937 Brevet 3 avril 1896 Auguste Baron et Bruneau ” SystĂšme d’appareil servant, Ă  enregistrer et Ă  reproduire, simultanĂ©ment les scĂšnes animĂ©es et les sons. » Brevet 4 avril 1898 Auguste Baron SystĂšme d’appareil perfectionnĂ© pour enregistrer et reproduire simultanĂ©ment les scĂšnes animĂ©es et les sons qui les accompagnent. » Brevet 16 novembre 1899 Auguste Baron SystĂšme d’appareil pour projections panoramiques circulaires animĂ©es en couleurs et parlantes, dit “cinĂ©matorama parlant”. Neuilly, boulevard Bineau. La Maison de retraite Galignani, administrĂ©e par l’Assistance publique, dernier refuge d’artistes, de poĂštes, d’inventeurs et d’un grand savant Auguste Baron, le plus mĂ©connu, le plus oubliĂ© peut-ĂȘtre de tous les pionniers du cinĂ©ma. ComplĂštement aveugle, Ă  demi-sourd, impotent, Baron a 82 ans. Mais est-il aveu plus pĂ©nible que celui d’une Ă©pouse admirable Mon mari est mort en 1935, d’une congestion cĂ©rĂ©brale. » Quoi de plus Ă©mouvant, sinon ces yeux qui vivent encore, qui vous fixent irrĂ©sistiblement, implacablement, et qui ne voient plus. L’histoire du cinĂ©ma devient l’histoire de la dĂ©tresse humaine. Cohl dans un asile, MĂ©liĂšs Ă  Orly, MĂ©liĂšs, gravement malade depuis quelques jours et contre lequel on veut commettre un geste inqualifiable, en rĂ©duisant Ă  cinq cents francs une mensualitĂ© avec laquelle trois ĂȘtres doivent vivre et se nourrir, tant de misĂšre, tant d’ingratitude ne suffisaient pas, voici maintenant Auguste Baron. Fils d’un professeur de phrĂ©nologie au MusĂ©um, dont les disciples furent Chevreul et Charcot, Auguste Baron vit ses Ă©tudes interrompues par la guerre de 1870 et obtint de son pĂšre qui lui rĂ©vĂ©la la photographie l’autorisation de s’engager au premier rĂ©giment de chasseurs d’Afrique. Et dĂ©jĂ  l’adversitĂ©, il ne revient que pour voir mourir son pĂšre et trouver les collections, la bibliothĂšque, les travaux de celui-ci dispersĂ©s. L’inventeur se rĂ©vĂšle avec les annĂ©es. Il installe un laboratoire dans son pavillon de Courbevoie, Ă©tudie les propriĂ©tĂ©s, rĂ©cemment dĂ©couvertes, du sĂ©lĂ©nium, met au point le procĂ©dĂ© photographique au collodion, est chargĂ© de l’installation Ă©lectrique au Casino de Paris, des premiers kinetoscopes d’Edison. Alors naĂźt dans son esprit l’idĂ©e d’un appareil qu’il baptise graphonoscope, capable de projeter devant toute une salle, sur un Ă©cran visible de chacun des spectateurs, des scĂšnes animĂ©es accompagnĂ©es de sons, paroles, bruits, etc., avec entre eux un synchronisme absolu, de façon Ă  obtenir une reprĂ©sentation fidĂšle de la vie. Il voit le professeur Marey, de l’Institut, initiateur de la photographie du mouvement, qui ne lui cache pas les difficultĂ©s Ă  vaincre. Qu’importe Baron tient le pari. — C’est ainsi, nous dit-il, que j’installai, Ă  AsniĂšres, une usine spĂ©cialement Ă©quipĂ©e oĂč, pendant sept ans, je travaillai Ă  la rĂ©ussite du problĂšme du synchronisme. Je me procurai, en Angleterre, auprĂšs de la maison Blair, les bandes pelliculaires nĂ©gatives d’une longueur de 100 ou 200 mĂštres que la France ne fabriquait pas encore. Entre temps, comme la lumiĂšre Ă©lectrique n’existait pas en banlieue, je perfectionnai, pour mes propres besoins, l’éclairage Ă  l’acĂ©tylĂšne. Je prends mon premier brevet en 1896, le perfectionne deux ans plus tard et, aprĂšs avoir vu Ă©chouer les conversations engagĂ©es avec Dufayel pour l’exploitation commerciale de mes procĂ©dĂ©s Ă  la veille de l’Exposition, je prĂ©sente le rĂ©sultat de mes efforts devant Marey et de nombreuses personnalitĂ©s scientifiques. Le programme comprenait plusieurs films Mme Baron commentant le film parlant cent pour cent, Lagrange, des Théùtres Parisiens, dans Le Songe d’Athalie, film parlant 100 pour cent ; Guillier, piston-solo de Lamoureux, dans un air variĂ©, film sonore musical ; Mlle Duval, danseuse Ă©toile de la GaĂźtĂ©-Lyrique, dans une de ses variations ; Mlle Robin et M. FĂ©rouelle, de l’OpĂ©ra ; Ouvrard pĂšre, enfin, en pantalon rouge. Chaque audition durait dix minutes environ. Lorsque je voulus rendre mon invention exploitable, je me heurtai Ă  des difficultĂ©s insurmontables pour l’époque. En effet, mon phono ne pouvait employer que des rouleaux de cire vierge de 30 cm de diamĂštre et d’une longueur double, dont il Ă©tait impossible de tirer des duplicata, ce qui forçait Ă  recommencer entiĂšrement film et inscription. DĂšs lors, je renonçai pour me consacrer Ă  la direction d’une usine de films muets. — Quel Ă©tait exactement votre procĂ©dĂ© ? Il se composait de deux parties bien distinctes un cinĂ©matographe enregistreur et reproducteur du mouvement, et un phonographe enregistreur et reproducteur des sons rĂ©unis par un moteur Ă  courant continu de mon invention qui les rendait solidaires et synchrones. Il y a de cela prĂšs de quarante ans ! Le gĂ©nie inventif de Baron devait continuer Ă  faire merveille. Tour Ă  tour naissent, en 1910, l’anĂ©mo-boussole, appareil de direction Ă  bord des avions, en 1911, le graphorama », pour la photographie automatique aĂ©rienne Ă  bande pelliculaire de longueur indĂ©terminĂ©e, en 1912, le multirama », qui rendit de prĂ©cieux services pendant la guerre. En 1917, il invente le revolver de poitrine ». Celui-ci est volĂ© dans des conditions restĂ©es jusqu’ici mystĂ©rieuses, en dĂ©pit des recherches. Qu’il nous suffise de dire que l’on devait en trouver plusieurs modĂšles sur des cadavres allemands au Chemin des Dames. En 1930, aveugle, se consacrant nĂ©anmoins Ă  l’étude du cinĂ©ma en relief, Baron entre Ă  la Maison Galignani. Il reçoit, l’annĂ©e suivante, la croix de la LĂ©gion d’honneur. Cette croix fut plus qu’une rĂ©compense elle marque la date Ă  laquelle Auguste Baron, prĂ©curseur du film parlant, disparut du nombre des vivants. AndrĂ© Robert * Une rĂ©volution au cinĂ©ma ? L’inventeur du cinĂ©ma parlĂ©, M, Auguste Baron, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans, a-t-il trouvĂ© le cinĂ©ma en relief ? paru dans l’Intransigeant du 12 octobre 1933 paru dans l’Intransigeant du 12 octobre 1933 Telle est la nouvelle qui va, parait-il, tout comme la venue du cinĂ©ma parlant, bouleverser l’industrie cinĂ©matographique. Cette recherche, sur laquelle se penchent depuis bien longtemps des savants sans y trouver de solution pratique, est dĂ©sormais brevetĂ©e au nom du vieil inventeur, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans. Tout comme le cinĂ©ma muet de LumiĂšre, tout comme le cinĂ©ma parlant de Baron, c’est une nouvelle invention française qui pourrait donner un autre aspect Ă  l’industrie du film ; on en verra une rĂ©alisation prochaine. Cette trouvaille, qui couronnera, la carriĂšre du vieil inventeur, est presque une rĂ©alisation dramatique. Songez un peu ; un inventeur aveugle a pu rĂ©aliser, malgrĂ© sa terrible infirmitĂ©, un chef d’Ɠuvre de prĂ©cision
 justement relatif Ă  la vue ! Auguste Baron, inconnu du public, fut rĂ©vĂ©lĂ© pour la premiĂšre fois par l’Intransigeant il n’est pas inutile d’en rappeler les circonstances pour comprendre comment l’invention du film en relief fut rĂ©alisĂ©e. Au hasard d’une enquĂȘte, j’appris l’existence de l’inventeur, ruinĂ© par ses inventions, ĂągĂ©, recueilli par la maison Galignani pour savants pauvres Ă  Neuilly. Il me fit voir ses brevets, son fameux parchemin amĂ©ricain datant de 1896 ; il n’y avait pas de doute, j’étais, en face du prĂ©curseur du cinĂ©ma parlant. Ce n’était pas un inventeur » comme il en existe beaucoup ; plus de 40 brevets Ă  son actif dans tous les domaines scientifiques et industriels dont la photographie automatique panoramique, terrestre et aĂ©rienne et la cinĂ©matographie parlante et sonore n’avaient pas enrichi leur pĂšre », un inventeur n’étant pas nĂ©cessairement, un commerçant. L’article de l’Intransigeant vint comme une bombe. Les reporters et les photographes de tous pays accoururent Ă  Neuilly ; une tardive LĂ©gion d’Honneur lui fut remise par Jean JosĂ© Frappa. Auguste Baron, fĂȘtĂ©, invitĂ©, conduit son admirable Ă©pouse Ă  cheveux blancs, reprit goĂ»t au cinĂ©ma pour -lequel il s’était ruinĂ© sans aucun profit. En dĂ©cembre dernier, invitĂ© Ă  Bruxelles par le ComitĂ© de la Presse cinĂ©matographique belge, beaucoup de gens vinrent l’entretenir des choses de la cinĂ©matographie. L’un d’entre eux lui expliqua que l’on pourrait photographier en relief grĂące Ă  l’emploi de deux clichĂ©s pris Ă  une certaine distance, loin de l’autre ; chaque spectateur devait, pour obtenir le relief, regarder l’écran avec des lunettes Ă  verres colorĂ©s. C’était peut-ĂȘtre le dixiĂšme inventeur qui venait l’entretenir d’un appareil basĂ© sur la thĂ©orie du stĂ©rĂ©oscope. Devant ce dispositif peu pratique et non commercial, donc non viable, Auguste Baron songea au relief en partant, d’une base diffĂ©rent. Certes, il n’était pas le premier qui s’attaquait au problĂšme ; jusqu’à ce jour, le principe admis Ă©tait le double clichĂ© pris sous des angles diffĂ©rents et l’utilisation par les spectateurs de lunettes, Le dispositif trouvĂ© par l’inventeur est loin de toutes ces thĂ©ories et s’appelle helio-glyptographe » ou plus simplement Glyptographe » ; Il n’emploie qu’un seul clichĂ© et rĂ©ussit Ă  obtenir, pour la projection cinĂ©matographique ou pour la photographie ordinaire, des Ă©preuves donnant d’une façon scientifique la sensation du relief des personnes et des objets, sans exagĂ©ration suivant la stricte rĂ©alitĂ©, par un procĂ©dĂ© inconnu Ă  ce jour. Ce dispositif, brevetĂ© depuis peu de temps — 7 septembre 1933 — aurait un autre avantage ; en plus du relief donnĂ© par lui, il ne nĂ©cessiterait que relativement peu de changement aux appareils de prise de vues cinĂ©matographiques de n’importe quel constructeur et aucune modification aux machines Ă  tirer, Ă  dĂ©velopper, Ă  la prise de son, etc. Cette invention renouvellera l’art photographique et enlĂšvera aux photographies actuelles l’aspect de planitude qu’elles avaient jusqu’à prĂ©sent. Le cĂŽtĂ© dramatique de l’invention rĂ©side en la cĂ©citĂ© de l’inventeur. Lorsque l’idĂ©e germa en son cerveau, il se souvint du rĂ©sultat photographique obtenu par son appareil Graphorama” brevetĂ© en 1912, et dans lequel il se servait d’un dispositif alors non employĂ©. Son cerveau construisit la machine ; pour la rĂ©aliser, sa fille, ancienne Ă©lĂšve des Arts DĂ©coratifs mais n’ayant jamais fait de dessin industriel, lui vint en aide. Travail de patience, mais grĂące Ă  une vive comprĂ©hension de “l’aide » et de Mme Baron qui rĂ©digea le mĂ©moire en six semaines, tout Ă©tait au point et brevetĂ©. Les ingĂ©nieurs consultĂ©s furent Ă©merveillĂ©s de cette conception de machine nouvelle et pratique. Le cinĂ©ma et la photographie “plats » auraient vĂ©cu grĂące au gĂ©nie d’un Français qui, aprĂšs le cinĂ©ma parlant, donnait le jour, en France, Ă  la solution d’un problĂšme depuis longtemps cherchĂ©. Sans en montrer aucune vanitĂ©, on peut dire qu l’Intransigeant, en tirant de l’oubli l’inventeur, a sa petite part dans le retour Ă  l’activitĂ© cinĂ©matographique d’Auguste Baron, chercheur infatigable, auteur de nombreuses inventions dont plusieurs sont exposĂ©es aux Arts et MĂ©tiers, aveugle et ĂągĂ© de 78 ans. Pierre Fontaine * paru dans Le Petit Journal du 15 octobre 1933 Source / BibliothĂšque nationale de France Sauf Pour Vous BibliothĂšque numĂ©rique de la CinĂ©mathĂšque de Toulouse Pour en savoir plus Sur le blog Plateau hassard, la page concernant Gaumont, le cinĂ©ma parlant et Auguste Baron. Sur le site de la revue 1895 “Le centenaire d’une rencontre Auguste Baron et la synchronisation du son et de l’image animĂ©e“ 162Likes, 8 Comments - malo (@malaurymlg) on Instagram: “C'Ă©tait Ă©crit  Tu vas ĂȘtre le pĂšre de mon fils et j'en suis tellement fiĂšre. Je t'aime du plus” Dans ta peau Sybille a perdu son amour et le leader de son groupe de musique. Perdu au sens littĂ©ral il s’est Ă©vaporĂ© sans laisser de trace, comme le chanteur Alain Kan en 1990. Face Ă  cette disparition, Sybille loue un appartement pour s’y enfermer. Ce lieu va agir comme un rĂ©vĂ©lateur depuis qu’elle est enfant, elle entend une voix au fond d’elle qu’elle a toujours cherchĂ© Ă  faire taire. Cette voix va prendre les commandes de sa vie. Conte fantastique Ă©crit avec l’auteur-compositeur Romain Tiriakian, Dans ta peau aborde la longue quĂȘte pour trouver sa voix/e. Celle au fond de sa gorge et celle dans laquelle on s’embarque. Cette piĂšce charrie aussi l’histoire des crĂ©atrices qui se sont fait passer pour un autre quand il Ă©tait impossible de signer de leur nom. C’est l’histoire d’un travestissement, des masques que l’on doit mettre pour se rĂ©vĂ©ler. NOTE D’INTENTION À l’heure oĂč les artistes sont encouragĂ©s Ă  nous ouvrir une fenĂȘtre sur leur intimitĂ©, souvent factice et bĂątie de toutes piĂšces par des agences de com, on peut questionner le pouvoir d’attraction de l’anonymat, du sans visage qui finalement en devient mille. Comme dans Dorian Gray, le roman fantastique d’Oscar Wilde, il y a dans cette histoire un prix Ă  payer pour entrer dans la lumiĂšre. Sybille fait une sorte de pacte, une nuit. Elle laisse la place Ă  son autre elle » sans savoir si elle pourra le contrĂŽler. Et immanquablement elle se laissera dĂ©passer et devra ĂŽter son masque pour ne pas ĂȘtre aspirĂ©e. » – Julie MĂ©nard EXTRAIT Aveugle, j’ écoute pour la première fois ma respiration Et suis frappée par une conviction Implacable Quelque chose doit se passer Ou cesser Et tout m’ apparaît clair soudain dans le noir Mille possibilités en un instant Et pourtant je n’en vois que deux En finir pour de bon Ou continuer Mais sans moi M’en sortir de moi Changer d’enveloppe Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. DurĂ©e estimĂ©e 1h30 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Ahouvi Vendredi 16 dĂ©cembre Ă  19h30 À la suite d’une relation intense, Ă  la fois paradis sensuel et tombeau tĂ©nĂ©breux, IL est Ă  bout, il ne peut plus, il coule, il cherche une nouvelle forme de vie en quĂȘte de libertĂ©. ELLE nous raconte leur histoire, depuis le premier jour, comme si le pouvoir de celle-ci lui permettait de la garder Ă  l’abri d’une nouvelle tant redoutĂ©e. Au centre de leur vie conjugale, il y a le fruit de la rĂ©colte – le chien, le dĂ©ni. C’est par cette prĂ©sence animale que la tragĂ©die nous engloutit, que l’histoire se fond. Ahouvi, en hĂ©breu, veut dire mon amour ». Ahouvi est une histoire d’amour entre un Français et une IraĂ©lienne, la sĂ©paration d’un couple face Ă  la violence et la destruction, mais aussi face Ă  la beautĂ© d’un champ de bataille. Ce texte est un hommage, un hymne Ă  la vie et un oratorio de la douleur. NOTE D’INTENTION À l’ñge de 18 ans, 4 mois avant de commencer mon service militaire comme soldat israĂ©lien Ă  Gaza, j’ai créé ma premiĂšre piĂšce, Sous le ciel bleu et des nuages blancs. 24 mois plus tard, j’ai dĂ©sertĂ© le service militaire, et entachĂ© Ă  jamais ma citoyennetĂ© israĂ©lienne. C’était le dĂ©but d’une recherche, d’un voyage, d’un questionnement autour de mon rĂŽle comme occupant, comme un juif israĂ©lien conscient de sa responsabilitĂ©. Je ne suis pas lĂ -bas. Mais l’espace est toujours vivant dans mon corps. J’habite en France depuis presque 9 ans quand je commence Ă  Ă©crire Ahouvi au dĂ©but de l’étĂ© 2021. J’ai en tĂȘte mon projet d’écriture Adesh, nouveau volet du travail artistique que je mĂšne autour de mon identitĂ© israĂ©lienne et de la relation avec mon pays. Dans cet opus j’aborde le conflit israĂ©loarabe vu depuis lĂ -haut, vu par les oiseaux de la Cisjordanie oĂč j’ai sĂ©journĂ© pendant 2 mois en rĂ©sidence de recherche. Mais pendant ce travail d’écriture, pendant ce dialogue intime et intĂ©rieur, alimentĂ© par l’inquiĂ©tude que je ressens face Ă  la montĂ©e du nationalisme en France, les choses ont radicalement changĂ© pour moi en tant qu’auteur je veux rester en France, je veux parler d’amour, de l’amour que j’ai pour la France et de l’inquiĂ©tude que je ressens pour l’avenir de ce pays. C’est ici que je me sens plus libre, plus fragile, plus vivant. Ce pays est mon refuge mais j’ai peur de ne plus pouvoir rester ici. Je ne vois plus la France avec les mĂȘmes yeux, avec le mĂȘme regard, que quand je suis arrivĂ©. Je ne sais pas oĂč elle est. Je la cherche. J’ai besoin de parler d’amour parce que je suis encore ici. J’ai besoin de parler d’amour pour me prĂ©parer au moment oĂč l’on se sĂ©parera, au moment oĂč rien ne sera plus pareil. C’est le temps du mythe qui rejoint la rĂ©alitĂ©. Cet Ă©tĂ© j’ai dĂ©cidĂ© de m’écouter, j’ai Ă©crit et terminĂ© le texte de Ahouvi d’un seul geste, mĂȘme si, au dĂ©but, ce changement de projet m’a perturbĂ©. Il est sorti de mon corps, en urgence, comme si je l’avais vomi ». C’était douloureux et merveilleux en mĂȘme temps. Je l’ai terminĂ© fin aoĂ»t 2021, ce n’est plus Adesh, mais Ahouvi. Le titre a changĂ© et l’histoire a pris sa libertĂ©. Bien Ă©videmment, la toile de fond est toujours la relation avec mon pays, IsraĂ«l. Mais cette fois-ci je veux en parler comme une relation plus intime, amoureuse, sentimentale. Et j’ai dĂ©cidĂ© de reporter Ă  plus tard la crĂ©ation de Adesh. Je suis un voleur, je vole la vie, la mienne et celle des autres et je les mĂ©lange avec la fiction. La fiction c’est ma libĂ©ration. En utilisant le trouble, l’humour et l’autodĂ©rision, mon nouveau rĂ©cit prend la forme fĂ©roce d’une histoire d’amour et relate la rupture d’un couple, France-IsraĂ«l en quelque sorte. Une histoire d’amour que j’ai vĂ©cu avec la France et en France depuis mon arrivĂ©e, depuis neuf ans. Une histoire qui raconte, de façon clandestine, ce que c’est que d’ĂȘtre Ă©tranger dans un pays, et les rĂ©percussions que cela peut avoir dans les relations ambiguĂ«s et irrĂ©guliĂšres avec son pays natal. Il s’agit d’affronter la violence quotidienne, cachĂ©e et discrĂšte, jusqu’au moment oĂč l’on devient notre propre ennemi. Il s’agit de vivre l’échec de cette histoire d’amour, d’un point de vue personnel et politique vivre l’écrasement de l’utopie et le dĂ©sintĂ©ressement puis l’abandon de la France depuis le processus de paix d’Oslo commencĂ© en 1993. Sur le plan diplomatique, le gouvernement français Ă©tait partagĂ© entre une amitiĂ© bienveillante et une franche hostilitĂ©. Les relations franco-israĂ©liennes ont toujours Ă©tĂ© marquĂ©es par l’opposition entre le besoin pour la France d’avoir de bons contacts avec un partenaire important au Moyen-Orient et celui de maintenir des relations correctes, voire mĂȘme privilĂ©giĂ©es, avec le monde arabe. Cette thĂ©orie permet de dĂ©mĂȘler les apparentes contradictions de la politique française Ă  l’égard d’IsraĂ«l. C’est la contradiction intĂ©rieure et la complexitĂ© dans la vie de ce couple qui m’intĂ©resse. Je ne suis pas lĂ -bas. Mais l’espace est toujours vivant dans mon corps. Ahouvi devient donc le troisiĂšme volet de la Quadrilogie de ma Terre. C’est le volet de l’amour, Ahouvi est une histoire d’amour. Le premier volet TBM – Tunnel Boring Machine traitait le conflit israĂ©lo-palestinien sous l’angle politique, le deuxiĂšme The Jewish Hour l’abordait sous l’angle de la rĂ©ligion. Enfin, le quatriĂšme, Adesh, nous parlera de l’aspect Ă©conomique de ce conflit et clĂŽturera la quadrilogie depuis lĂ -haut, depuis le ciel de la Cisjordanie. Ce sont quatre objets, quatre Ă©lĂ©ments utilisant le trouble, l’humour et l’autodĂ©rision, mon nouveau rĂ©cit prend la forme fĂ©roce de la rupture d’un couple. Une histoire d’amour que j’ai vĂ©cu avec la France et en France depuis mon arrivĂ©e, depuis neuf ans. Une histoire qui raconte, de façon clandestine, ce que c’est que d’ĂȘtre Ă©tranger dans un pays, et les rĂ©percussions que cela peut avoir dans les relations ambiguĂ«s et irrĂ©guliĂšres avec son pays natal. Il s’agit d’affronter la violence quotidienne, cachĂ©e et discrĂšte dans le couple, jusqu’au moment oĂč l’on devient notre propre ennemi. » – Yuval Rozman EXTRAIT Mais c’est ça l’amour tu comprends pas ?! Ça devient pas mieux, ça c’est l’amour, je te dis, on pĂšte ensemble sous la couette, on fait l’amour follement, je te prĂ©pare ton boudin blanc et tu appelles ma mĂšre quand j’en peux plus, ça c’est l’amour. » ©DR Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. Carte TO Plein tarif € EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit € EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs € Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes € ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres € TRIGGER WARNING lingua ignota Jeudi 24 et vendredi 25 novembre Ă  20h 3h58. Une chambre mansardĂ©e. Murs en briques grises. Une fenĂȘtre. Zed s’affale dans son lit, plaque son visage dans un coussin, puis relĂšve la tĂȘte. Des Ă©couteurs Ă  ses oreilles, des cheveux en pĂ©tard, roses, verts ou bleus, du fard Ă  paupiĂšres rose, vert ou bleu, un gros trait d’eyeliner, de longs faux-ongles noirs. Zed scrolle sur son smartphone. Le trigger warning, pratique rĂ©pandue dans les rĂ©seaux sociaux et les mĂ©dias fĂ©ministes, consiste en un avertissement Ă©crit prĂ©venant qu’un contenu Ɠuvre, article, post, vidĂ©o peut contenir des Ă©lĂ©ments susceptibles de dĂ©clencher ou rĂ©activer un traumatisme psychologique Ă  une personne. NOTE D’INTENTION Une partition sensorielle, plastique, qui suit la mécanique des réseaux sociaux en faisant descendre sur la page et prononcer à l’oral chacun des éléments apparaissant sur l’écran allumé, comme autant de fictions contenues entre les mains de Zed. Une partition qui utilise aussi, au sein du texte, de la musique contemporaine préexistante pour saisir un endroit de l’espace mental du personnage. Une partition pour différentes voix mais un seul corps et un seul objet, un seul corps qui se confond dans l’objet, qui tombe lorsque l’objet tombe, rayonne lorsqu’il s’éclaire. Car sous la matière épaisse du bloc qui forme la langue, il y a le personnage de Zed, et la fiction dont elle est le cƓur, et qui se joue entièrement dans ses doigts, dans les gestes de swipe, clique et verrouillage. Ce n’est pas simplement une expérimentation formelle, mais aussi le déploiement d’un personnage et de son corps, son récit – une tentative de travailler à la fois l’expérience poétique d’un côté, mais aussi l’incarnation, la pure fiction situationnelle, en temps rĂ©el, de 3h58 Ă  5h03 du matin. La fable qui apparaĂźt trĂšs progressivement, en soubassement, est celle d’une cavale tragique sur un smartphone, au cƓur de la nuit. L’histoire d’une tentative de fuite fuite d’une image qui court les rĂ©seaux, d’un raid de harcĂšlement qui rĂŽde, sous-jacent, dans les mains de Zed, fuite d’une relation toxique, d’une amitiĂ© consolatrice. Une fuite de soi, aussi, de ses assignations identitaires. Un Ă©lan pour s’éloigner du spectacle de la destruction de sa propre image, puis de son ĂȘtre, dans l’assaillement et le sacrifice. TRIGGER WARNING, c’est l’histoire d’un corps traquĂ© qui scrolle pour passer Ă  l’image suivante, espĂ©rant, par ce geste rĂ©pĂ©tĂ©, passer Ă  autre chose. » – Marcos CaramĂ©s-Blanco EXTRAIT En haut de l’écran, la croix est Ă  droite pour fermer l’appareil photo, un Ă©crou sur la gauche pour les rĂ©glages, l’éclair du flash est au centre, barrĂ©, un ensemble de pictogrammes orne le cĂŽtĂ© gauche, et sur tout le reste de l’image, le visage, qui comble l’espace du plan, desserrĂ©, laissant dĂ©sormais apparaĂźtre le cou et les Ă©paules, au-dessus du rond central blanc cerclĂ© de blanc clic long rond central le rond central s’emplit progressivement de rouge. Long silence. Wesh c’est Zed. Zed soupire. J’arrive pas Ă  dormir. Silence. Vous aussi quand vous arrivez pas Ă  dormir vous savez plus qui vous ĂȘtes ? Silence. Je sais pas. Zed marche dans la chambre. DĂ©couvrez la playlist du spectacle accessible ici DurĂ©e 1h20 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Les Enchantements Au cours de trois journĂ©es de canicule oĂč le temps s’étire, six personnages, trois hommes et trois femmes, dĂ©cident progressivement de ne plus subir la chaleur et de prendre les choses en main pour amĂ©liorer leur quotidien, et si possible en parallĂšle, faire de l’argent. Explorant une langue qui prend sa source dans le bĂ©ton et les barres d’immeuble, Les Enchantements raconte l’histoire d’une jeunesse qui se rĂ©invente face Ă  l’adversitĂ©. Elle parle de rires, d’embrouilles, mais surtout de dĂ©brouillardise, de solidaritĂ© et de la force surpuissante du collectif. EXTRAITS MAÏ – Ouais mais attends sur l’eau y a des moustiques de ouf SO – Les moustiques c’est les eaux stagnantes frĂšre tu racontes quoi MAÏ – ForcĂ©ment y a des flaques CHA – En vrai j’ai un truc bizarre avec les moustiques moi SO – Elle veut quoi elle encore CHA – Bah chkiffe les piqures de moustique chais pas MAÏ – Attends t’es en train dme dire tu kiffes qu’on tpompe le sang SO – Mais t’es tarĂ©e ma parole MAÏ – La go kiffe s’gratter toute la night MO – Ah ouais j’voulais savoir c’est vous qui avez défoncé la balançoire l’aut’fois nan ? LU – La rouge là ah ouais ouais mais attends chte raconte c’est quand on était avec les autres là ils cherchaient les histoires de ouf moi tu m’connais j’veux pas d’problèmes mais jamais il s’approche ça y est c’est bon il fait quoi alors c’est pas j’marche vers lui genre j’vais t’enculer MO – C’est pas ça qu’chte d’mande l’histoire j’la connais juste va réparer LU – Chuis quoi moi réparateur de balançoires MO – Tu casses tu répares LU – Mais t’as fumé toi j’ai autre chose à foutre MO – Tu casses tu répares Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. © tennysan_ DurĂ©e estimĂ©e 1h30 Petite Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Grand-duc Parlons d’amour. Parlons par la mĂȘme occasion de la mort, deux thĂšmes intimement liĂ©s. En l’occurrence, c’est Ă  travers la mort que l’on parlera d’amour. Un homme est retrouvĂ© mort dans sa baignoire. Ce mort parle mais est-il entendu ? Ă  l’inspecteur chargĂ© d’enquĂȘter. Une enquĂȘte donc, et des entretiens avec cellesceux qui l’ont connu. Entretiens sur les rapports qu’ilelles avaient et sur l’amour qu’ilelles se donnaient. Et Ă  travers ces entretiens, deviner le manque d’amour, le besoin de connexion, le besoin de sens ou de transcendance, deviner la solitude. À travers ces entretiens, chercher une vĂ©ritĂ©, s’il y en a une. NOTE D’INTENTION Alexandre HorrĂ©ard, sur son processus d’écriture Pour parler des rapports entre les gens, l’idĂ©e s’est imposĂ©e qu’il fallait jouer avec la narration. J’ai donc voulu un rĂ©cit portĂ© par un acteur seul, qui parle d’un endroit insolite, la mort, et qui navigue entre les regards croisĂ©s des personnages. Paroles rapportĂ©es, paroles rapportĂ©es Ă  l’intĂ©rieur de paroles rapportĂ©es, paroles rĂ©citatives, paroles injonctives, paroles performatives. Qui navigue Ă©galement entre les tons, entre le dĂ©sespĂ©rĂ© et l’ironique, entre l’intime et le lyrique, entre la fraternitĂ© et la mĂ©chancetĂ©. J’ai voulu suivre l’inspecteur pas Ă  pas, de prĂšs, prĂ©cisĂ©ment, dans les gestes anodins et les pensĂ©es intimes et les attitudes banales. Jouer avec cette prĂ©cision, jouer avec cette banalitĂ©, puis tomber peu Ă  peu dans les abĂźmes de l’angoisse. » – Alexandre HorrĂ©ard Laurent Charpentier, sur sa rencontre avec Alexandre HorrĂ©ard En 2016, je rencontre Alexandre HorrĂ©ard dans un cours de théùtre oĂč il est mon Ă©lĂšve. Nous nous lions d’amitiĂ©, lors de conversations souvent littĂ©raires Thomas Mann, Peter Handke, Georges PĂ©rec. Je le dĂ©couvre trĂšs attirĂ© par le théùtrerĂ©cit » et des formes théùtrales narratives innovantes auxquelles je travaille. Je lui conseille Crimp, Viripaev, Minyana. Quelques annĂ©es plus tard, je dĂ©couvre la premiĂšre piĂšce qu’il a Ă©crite Une grande Ă©tendue d’eau et j’y distingue une audace formelle, une maĂźtrise de la langue et un sens de la capture des dĂ©tails, des symptĂŽmes de l’existence. Plus tard encore, c’est le confinement, je lui suggĂšre en passant d’écrire une piĂšce que j’interprĂšterais. J’évoque mon goĂ»t pour Simenon ou Manchette, la littĂ©rature noire
 Fin du confinement. Alexandre passe me voir avec en main le texte Grand-duc, qui met en scĂšne un inspecteur de police sur une scĂšne de crime. [
] Mettre en scĂšne ce texte Ă©crit sur-mesure » m’a paru Ă©vident dĂšs la lecture, tant il rĂ©pond Ă  mes recherches d’acteur et Ă  mes prĂ©occupations théùtrales depuis plusieurs annĂ©es l’exploration du spectre entre l’incarnation et la narration, le dialogue de ces registres et, dans la variation des jeux, des rythmes et des corps du rĂ©cit, la crĂ©ation d’une théùtralitĂ© qui laisse du champ au regard du spectateur et Ă  son imaginaire. » – Laurent Charpentier Grand-duc a fait l’objet en juin 2021, d’une rĂ©sidence au Studio des auteurs, grĂące au soutien de Théùtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines et de la SACD. Texte Alexandre HorrĂ©ard Mise en scĂšne et interprĂ©tation Laurent Charpentier, assistĂ© de JĂ©rĂ©my Flaum Dispositif scĂ©nographique Gaspard Pinta Conception lumiĂšres LaĂŻs Foulc Conception sonore en cours Conseil chorĂ©graphique Alexandre Nadra Production En Votre Compagnie / Olivier Talpaert Carte TO Plein tarif 20€ 10€ Tarif rĂ©duit 14€ 8€ UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 8€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 8€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 12€ L’Âge de dĂ©truire Vendredi 18 et samedi 19 novembre Ă  20h Au dĂ©but des annĂ©es 1990, Elsa et sa mĂšre emmĂ©nage dans un nouvel appartement. Pour Elsa, sept ans, c’est la dĂ©couverte d’un autre dĂ©cor d’enfance. Pour la mĂšre, jusqu’alors locataire, c’est un changement de statut social auquel elle ne parvient pas Ă  s’adapter. Entre les murs de l’appartement, c’est la violence silencieuse, l’emprise, puis l’abus qui se dĂ©chaĂźnent. Vingt ans plus tard, quand sonne l’heure de quitter les lieux, vient aussi le moment de rĂ©gler ses comptes. Depuis sept ans, Justine Berthillot et Pauline Peyrade explorent les territoires de rencontre entre le mouvement et l’écriture littĂ©raire. L’Âge de dĂ©truire se construit en deux parties. La premiĂšre Ăąge un est une performance acrobatique, le portrait en mouvement d’une femme qui ne parvient pas Ă  occuper son lieu de vie. À Théùtre Ouvert, Justine et Pauline proposent une lecture de la deuxiĂšme partie Ăąge deux, le rĂ©cit d’une jeune femme confrontĂ©e Ă  la vente de l’appartement dans lequel elle a grandi. EXTRAIT Nous avons des mains identiques. Seule l’épreuve du temps permet de les distinguer. Elles prennent chacune leur caractĂšre, se blessent Ă  diffĂ©rents endroits. Nos articulations sont marquĂ©es, l’index et l’annulaire courbĂ©s vers l’intĂ©rieur, ils semblent vouloir se rejoindre. Sa paume est charnue, la mienne creusĂ©e, ses doigts sont plus Ă©pais, plus solides que les miens, frĂȘles encore et espacĂ©s, trop fins pour se toucher quand je les rassemble. Elle ne quitte plus les bagues qui lui viennent de ma grand-mĂšre, elles ont pris chair dans sa chair, comme si les pierres prĂ©cieuses avaient poussĂ© sur ses phalanges, le mĂ©tal coulĂ© de sa peau. Elles seront Ă  toi, un jour. Je ne la crois pas quand elle dit ça. Il faudrait les scier, dĂ©sincruster le mĂ©tal d’elle. Ce serait un carnage. L’Âge de dĂ©truire est une adaptation du premier roman de Pauline Peyrade, Ă  paraĂźtre aux Éditions de Minuit. Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. DurĂ©e estimĂ©e 50 minutes Petite Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ ZoĂ© et maintenant les vivants Lundi 14 et mardi 15 novembre Ă  20h titre provisoire L’écriture de ThĂ©o Askolovitch Ă©volue entre humour et tragique. Il dĂ©crit la vie telle qu’il la connaĂźt, avec un sourire. AprĂšs 66 jours, monologue sur le combat d’un jeune homme face au cancer créé Ă  Théùtre Ouvert, ThĂ©o Askolovitch poursuit son travail sur le thĂšme de la rĂ©paration. ZoĂ© et maintenant les vivants aborde le sujet du deuil, de la relation que l’on entretient avec les mortes, et avec cellesceux qui restent. Dix ans aprĂšs la perte d’un ĂȘtre cher, le pĂšre, la fille et le fils nous racontent avec dĂ©licatesse les Ă©tapes de leur reconstruction. Ilelles se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’aprĂšs et dressent le portrait intime d’une famille qui rĂ©sonne en chacune de nous. EXTRAIT Au loin la voiture se gare et en sortent les personnes en charge de transporter le cercueil. Nola – Papa je crois qu’il y a un problĂšme. Lucien – Quoi ? Nola – Regarde la tombe, c’est normal qu’il y ait une Ă©norme croix dessus ? Temps, les trois se regardent. Lucien – Putain ils se sont trompĂ©s ces cons. Sacha – Mais attends on fait comment lĂ , parce que si mamie elle voit ça elle va mourir elle aussi ! Nola – Faut la faire enlever. Sacha – Ouais mais on va pas ramener un pied de biche au milieu de toutes ces familles en deuil quand mĂȘme ! Lucien – Si on met un grand drap sur le cercueil peut-ĂȘtre que la famille de maman le verra pas. Sacha – T’es sĂ©rieux lĂ  papa ? Lucien – Mais non
 un peu. Nola – Ah mais regardez, il y a une famille qui va vers le cercueil. Sacha – Oh putain c’est pas le nĂŽtre. NOTE D’INTENTION ZoĂ© et maintenant les vivants – titre provisoire, est mon deuxiĂšme projet d’écriture. AprĂšs 66 jours – monologue et seul en scĂšne sur le combat d’un jeune homme face au cancer – c’était logique de continuer Ă  Ă©crire sur le thĂšme de la rĂ©paration, c’était une Ă©vidence. Cette fois-ci, j’ai voulu parler du deuil. De la rĂ©surrection. J’ai dĂ©cidĂ© d’axer l’écriture sur trois personnages le pĂšre, la fille et le fils. Dix ans aprĂšs la perte d’un proche, une famille nous raconte les Ă©tapes de leur reconstruction. Ils retracent leur passĂ© et racontent leur prĂ©sent. Ils se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’aprĂšs. Ils se rappellent avec bonheur les souvenirs de celle qui leur a Ă©tĂ© enlevĂ©e. Ils racontent. À quel point passer de l’enfance Ă  l’ñge adulte peut-ĂȘtre brutal ? Les trois personnages sont liĂ©s par leur histoire, mais chacun se rĂ©pare diffĂ©remment avec ses souvenirs. Le deuil est une pĂ©riode de cicatrisation, de guĂ©rison, d’un retour Ă  la vie. J’ai voulu travailler autour du prisme de chaque personnage, comment une mĂȘme situation peut ĂȘtre vĂ©cue de diffĂ©rentes maniĂšres, comment la rĂ©alitĂ© de chacun peut ĂȘtre dissemblable ? Ce rĂ©cit est un puzzle. Dans cette piĂšce, il n’y aura pas de chronologie entre les scĂšnes. Ce seront des moments de vie, qui bout Ă  bout formeront une histoire. Le texte alternera des monologues intimes de chaque personnage, des scĂšnes de vie entre les trois protagonistes, qui confrontent des idĂ©es et des scĂšnes de flashbacks qui retracent des moments de leur passĂ©. J’ai pour habitude d’alterner dans l’écriture l’humour et le tragique ». Raconter la vie comme je la connais, avec un sourire. C’est comme cela, je pense, que ces histoires peuvent rĂ©sonner en chacun. Depuis quelques annĂ©es, je crois qu’inconsciemment je me dirige vers des projets qui parlent de la famille. La famille. C’est peut-ĂȘtre ce qu’il y a de plus important pour moi. Ce texte est une suite logique. J’ai poussĂ© le curseur un peu plus loin. ZoĂ© et maintenant les vivants – titre provisoire est mon deuxiĂšme texte mais aussi ma quatriĂšme mise en scĂšne. AprĂšs Deux FrĂšres, La Maladie de la famille M textes de Fausto Paravidino et 66 jours., je souhaite aussi me recentrer sur la mise en scĂšne, proposer une scĂ©nographie plus lĂ©chĂ©e aprĂšs le plateau nu de 66 jours, tout en gardant le texte et les acteurs au centre. Ce texte parlera de la relation qu’on entretient avec nos morts, et avec ceux qui restent. » – ThĂ©o Askolovitch Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-France pour l’ÉPAT. Texte et mise en espace ThĂ©o Askolovitch Avec Marilou Aussilloux, StĂ©phane CrĂ©pon, Olivier Sitruk À partir de 12 ans DurĂ©e 1h20 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit 4€ EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 4€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 4€ Surface de rĂ©paration đŸ–€ Samedi 27 Ă  19h et dimanche 28 aoĂ»t Ă  17h Surface de rĂ©paration đŸ–€ CHANTIER DES AUTEURRICES DU 20 AU 28 AOÛT Avec Antoine Aresu, TimothĂ©e IsraĂ«l, Tatiana Gusmerini, Sarah Hassenforder, Mahaut Leconte, Azilys Tanneau Surface de rĂ©paration đŸ–€ propose un espace de recherche sur l’art du montage, une technique d’écriture Ă  l’Ɠuvre dans la pratique d’autrice/performeuse de théùtre de Sonia Chiambretto. Pendant huit jours Ă  Théùtre Ouvert, de jeunes auteurrices ont partagĂ© leur expĂ©rience de l’écriture et se sont confrontĂ©es Ă  la dramaturgie des unes et des autres. À partir de textes en cours qu’ilelles ont apportĂ© pour ce chantier collectif, ilelles ont Ă©laborĂ© ensemble un rĂ©cit commun, grĂące au montage poĂ©tique de la forme. Suvi de Lettre Ă  une jeune poĂ©tesse LECTURE PERFORMANCE de et par Sonia Chiambretto L’autrice prĂ©sente une lecture performance de sa lettre issue du recueil Lettres aux jeunes poĂ©tesses, paru aux Éditions de l’Arche en 2021. Le texte est paru aux Éditions de l’Arche, dans la collection Des Ă©crits pour la parole ». Sonia Chiambretto est reprĂ©sentĂ©e par L’Arche, agence théùtrale. _____________ ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION Billetterie en ligne 01 42 55 74 40 resa DurĂ©e estimĂ©e 1h Grande Salle Carte TO Plein tarif € EntrĂ©e libre Tarif rĂ©duit € EntrĂ©e libre UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs € Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes € ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres € JUILLET 1961 Été 1961. Chloé et Clarisse vivent dans le même quartier à la porte du centre-ville. Chloé se prostitue pour boucler ses fins de mois et ce jour-là, son client s’avère être un inspecteur de police à la recherche de son père. Clarisse, elle, rythme sa journée en naviguant entre son emploi du matin et celui du soir. Pendant ce temps, leurs filles Mary et Dani, explorent la ville jusqu’à assister à d’inévitables violences, des soulèvements qui remontent jusqu’à leur quartier dans un implacable tempo. NOTE D’INTENTION En 2017, je tombe sur un cliché pris par le photographe américain Garry Winogrand. Hantée par cette image, je plonge dans sa série de photographies prises durant les années 60. Un texte gonflait dans mon ventre nourrit par l’énergie, le mouvement, l’improvisation imposée par ces photos. C’est JUILLET 1961. Mais pourquoi 1961? Pourquoi pas 1963, 1964, 1968 ? Ces années frappantes, saillantes, socialement aux Etats-Unis. Je choisis 1961 parce que c’est une année qui semble plane, une année moins visibilisée. Le but est que l’époque ne prenne pas le dessus sur le texte, mais qu’on reste en conscience du contexte de la Grande Histoire dans le lieu que j’ai choisi Chicago. Cette ville est un personnage de JUILLET 1961. Elle cristallise les tensions sociales et ethniques, puisque c’est de cela qu’il s’agit, de même que les ambitions de consommation, de liberté, de rencontres par le jazz. À travers le regard de deux femmes, je veux interroger les mécanismes de l’immobilisme et du changement. Elles vivent sur le même territoire mais dans deux réalités parallèles. Écrasée par leurs besoins de travailler, elles déambulent dans la ville jusqu’à en devenir l’objet. Leurs enfants les confrontent à la réalité de leur condition sociale. Une génération qui dit non à la violence, et qui pour ce faire l’embrasse peut-être, cette violence. Jusqu’où serait-on prêt à aller pour s’émanciper de sa condition sociale ? De sa dite “assignation”? Le jazz sera au cƓur du projet grâce à mes partenaires le pianiste Roberto Negro et le batteur Sylvain Darrifourcq. Sur le plateau, Ecriture et Musique ne feront plus qu’un. L’axe musical sera travaillé à partir du texte sans en appuyer la narration. Modeler ensemble la prose et le son pour aboutir à une forme adaptable des grands théâtres au petit club, où l’on ne saurait plus dire si on assiste à un concert ou à une pièce de théâtre. En 2021, soixante ans se seront écoulés depuis 1961, une nouvelle génération se confronte à l’héritage historique de leurs parents. Ce spectacle pourrait être accompagné de témoignages, conférences et expositions. » – Françoise DĂŽ CrĂ©ation le 10 janvier 2022 au Théùtre de Vanves AVEC LE SOUTIEN de la Direction des Affaires Culturelles de la Martinique, du ministĂšre des Outre-mer, des Fonds d’aide aux Ă©changes artistiques et culturels pour les Outre-mer FEAC, de La ComĂ©die de Saint-Étienne – CDN, du Théùtre de Vanves – scĂšne conventionnĂ©e d’intĂ©rĂȘt national Art et crĂ©ation pour la danse et les Ă©critures contemporaines Ă  travers les arts, de Théùtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, du Printemps des comĂ©diennes dans le cadre du Warm up, de la CitĂ© internationale des arts de Paris, de Tropiques Atrium – ScĂšne Nationale de Martinique, de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon – Centre national des Ă©critures du spectacle, de ETC_CaraĂŻbes, des Francophonies – Des Ă©critures Ă  la scĂšne, de L’OdyssĂ©e – L’autre rive – ville d’Eybens, de la fondation FACE, et des services culturels de l’ambassade de France Ă  New-York pour la traduction en anglais par NathanaĂ«l. Remerciements Ă  Adrien Chiquet, Alfred Alexandre et son Ă©quipe d’ETC_CaraĂŻbe. DurĂ©e 1h10 Grande Salle Carte TO Plein tarif 20€ 10€ Tarif rĂ©duit 14€ 8€ UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 8€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 8€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 12€ Salle des fĂȘtes Pour Ă©pargner Ă  son frĂšre Samuel une Ă©niĂšme hospitalisation psychiatrique, Marion dĂ©cide avec sa compagne Lyn de l’associer Ă  leur nouveau projet de vie racheter le site d’une ancienne usine dans un petit village Ă  la campagne pour le rĂ©nover et l’habiter. En s’installant, le trio devient Ă©galement propriĂ©taire des trois Ă©cluses rattachĂ©es au domaine. Mais leur rĂȘve de dĂ©croissance et d’habitat partagĂ© va se heurter Ă  une rĂ©alitĂ© de terrain. La rĂ©gion faisant face Ă  une crue sans prĂ©cĂ©dent, cette acquisition devient le centre d’enjeux politiques auxquels ilelles ne s’étaient pas prĂ©parĂ©es. Dans le huis-clos de la salle des fĂȘtes du village, ilelles sont forcĂ©es d’interroger leur utopie et Ă  se confronter Ă  la complexitĂ© des rapports entre bien commun et propriĂ©tĂ© privĂ©e, ambitions Ă©cologiques et prĂ©caritĂ© sociale. NOTE D’INTENTION L’ailleurs est peut-ĂȘtre aujourd’hui moins l’espace de la conquĂȘte que celui du retour. Pour l’esprit aventurier contemporain, il convient finalement de trouver sa place, mais autrement. Salle des fĂȘtes propose ainsi une rĂ©flexion sur l’utopie comme cet autrement, mais aussi sur la dualitĂ© entre le fait d’agir et celui d’espĂ©rer. Quand il n’y a plus de bonnes solutions », l’espoir est-il pour autant Ă  proscrire ? » – Baptiste Amann EXTRAIT MARION – Alors c’est Ă©tonnant depuis quelques annĂ©es
 chaque fois que j’entends le nom d’une saison j’ai du Vivaldi dans la tĂȘte. En fait c’est pire j’ai la pub pour l’Opel Astra qui dĂ©file mentalement. J’ai un peu honte je dois dire. En matiĂšre de synesthĂ©sie c’est assez pauvre. J’aurais aimĂ© ĂȘtre plus surprenante. C’est tout de mĂȘme un sujet ça ! Ce fantasme Ă  cĂŽtĂ© duquel on marche, et dont on s’éloigne Ă  mesure qu’on grandit. Adolescente je voulais ĂȘtre Arthur Rimbaud sinon rien ; Rimbaud voyait des couleurs dans les lettres de l’alphabet. Moi, quand j’écoute Vivaldi, je vois juste une bagnole. » © Pierre Planchenault PRODUCTION L’ANNEXE COPRODUCTION La ComĂ©die de BĂ©thune – CDN Hauts-de-France, La ComĂ©die de Saint-Étienne, TnBA – Théùtre national de Bordeaux en Aquitaine, Le MĂ©ta – CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine, OARA – Office Artistique de la RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine, Théùtre Dijon-Bourgogne – CDN, Nouveau Théùtre de Montreuil – CDN, Le ZEF – scĂšne nationale de Marseille, Théùtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines AVEC LE SOUTIEN du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et RĂ©gion Sud, du Fonds SACD Théùtre. Ce texte est laurĂ©at de l’Aide Ă  la crĂ©ation de textes dramatiques – ARTCENA. L’ANNEXE est conventionnĂ©e par le ministĂšre de la Culture – DRAC Nouvelle-Aquitaine, subventionnĂ©e par la Ville de Bordeaux et la rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine. Baptiste Amann est associĂ© Ă  La ComĂ©die de BĂ©thune – CDN Hauts-de-France, au MĂ©ta – CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine ainsi qu’au Théùtre Public de Montreuil, Centre dramatique national 2022-2025. Il est Ă©galement artiste compagnon du TnBA – Théùtre national de Bordeaux en Aquitaine. Texte et mise en scĂšne Baptiste Amann Collaboration artistique AmĂ©lie Enon Avec Olivier Brunhes, Alexandra Castellon, Julien Geffroy, Suzanne Jeanjean, Lisa Kramarz, Caroline Menon-Bertheux, RĂ©mi Mesnard, Yohann Pisiou, Samuel RĂ©hault, Marion Verstraeten RĂ©gie gĂ©nĂ©rale François Duguest CrĂ©ation lumiĂšre Florent Jacob CrĂ©ation sonore LĂ©on Blomme Plateau et rĂ©gie scĂšne Philippe Couturier ScĂ©nographie Florent Jacob Construction dĂ©cor Ateliers de la ComĂ©die de Saint-Étienne Costumes Suzanne Aubert, Estelle Couturier-Chatellain Direction de production, diffusion Morgan HĂ©lou Mardi, mercredi 19h30 Jeudi, vendredi, samedi 20h30 Dimanche 16h Carte TO Plein tarif 20€ 10€ Tarif rĂ©duit 14€ 8€ UniversitĂ©s, lycĂ©es, collĂšgesgratuitĂ© pour les accompagnateurs 8€ Associations, groupesĂ  partir de 6 personnes 8€ ComitĂ© d'entreprise, adhĂ©rents Ticket-Théùtres 12€ Enfait, le personnage du mime fameux servit de prĂ©texte Ă  glorifier «le plus beau mĂ©tier du monde», celui de comĂ©dien. Élargissant le sujet, Sacha Guitry, qui Ă©tait alors brouillĂ© avec son pĂšre, en profita pour parler joliment de la relation pĂšre-fils (d’ailleurs, les deux hommes se rĂ©conciliĂšrent, et, dĂ©sormais, tous les rĂŽles de Lucien Guitry allaient ĂȘtre Ă©crits par son Album créé dans la bedetheque le 03/08/2017 DerniĂšre modification le 17/12/2020 Ă  0619 par choregraphe 1. Le Bien-aimĂ© Une BD de et Paolo Martinello chez GlĂ©nat - 2017 08/2017 23 aout 2017 64 pages 978-2-344-01613-8 Format normal 308435 Un monstre sacrĂ© du cinĂ©ma et du théùtre du XXe siĂšcle AprĂšs son divorce, le comĂ©dien Lucien Guitry enlĂšve Sacha, son fils de cinq ans et l’emmĂšne plusieurs mois Ă  Saint-PĂ©tersbourg oĂč il se produit devant la cour impĂ©riale. C’est ainsi que l’enfant Sacha Guitry dĂ©bute sur scĂšne devant le Tsar Nicolas. Ces premiers pas sur les planches lui donnent le goĂ»t du théùtre. TrĂšs jeune, et malgrĂ© une scolaritĂ© dĂ©sastreuse, il Ă©crit et interprĂšte ses propres piĂšces Ă  Paris et connait ainsi la gloire. Ami de Sarah Bernhard, Colette, Alphonse Allais, Jean... Lire la suite Note des lecteurs Currently 1 2 3 4 5 6 Note 3 votes
Lucienet Sacha Guitry, deux monstres sacrés du théùtre. Le pÚre, Lucien, haut en couleurs, coureur de jupons patenté, Sacha, le fils, créateur de nombreuses piÚces, dont le nom est associé à un humour mordant et misogyne. Leurs relations seront aussi passionnées qu'orageuses, leurs destins profondément distincts et intimement liés.
La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre G Les solutions ✅ pour LE PÈRE, C'ÉTAIT LUCIEN, LE FILS, C'ÉTAIT SACHA de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "LE PÈRE, C'ÉTAIT LUCIEN, LE FILS, C'ÉTAIT SACHA" 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires Historiquede tous vos messages depuis le 20 Juillet 2006. Photo : Notre Padre, en 1964, le PĂšre Aubert Lucien. PL : Afin de gagner de la place sur notre site, tous les trimestres, nous rassemblons, via un "Copier-coller", tous vos messages et nous les mettons en format "pdf". Sacha Guitry, de son nom complet Alexandre Georges-Pierre Guitry est un comĂ©dien, dramaturge, metteur en scĂšne de théùtre, rĂ©alisateur et scĂ©nariste de cinĂ©ma, nĂ© le 21 fĂ©vrier 1885 Ă  Saint-PĂ©tersbourg Russie, mort le 24 juillet 1957 Ă  Paris 72 ans. Auteur dramatique trĂšs prolifique, il a Ă©crit plus d’une centaine de piĂšces de théùtre et en a adaptĂ© lui-mĂȘme un grand nombre au cinĂ©ma. InterprĂšte de la quasi-totalitĂ© de ses films, il est l’auteur d’une Ɠuvre, riche de trente-trois films, qui comprend notamment Le Roman d’un tricheur, DĂ©sirĂ©, Mon pĂšre avait raison, Quadrille, Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, La Poison, Si Versailles m’était contĂ©, Assassins et voleurs. Biographie Du théùtre au cinĂ©ma Sacha Guitry est le fils de Lucien Guitry 1860 - 1925, grand comĂ©dien de théùtre, trĂšs cĂ©lĂšbre Ă  son Ă©poque, et de RenĂ©e Delmas dite de Pont-Jest[1], fille du journaliste RenĂ© de Pont-Jest. ÉlĂšve mĂ©diocre, Guitry se rĂ©vĂšle trĂšs tĂŽt brillant comĂ©dien et bien vite excellent auteur et metteur en scĂšne. Il Ă©crit lui-mĂȘme ses propres piĂšces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scĂšne et l’interprĂ©tation. Nono 1905 remporte un vif succĂšs. L’échec de La Clef, en 1907, dĂ©courage un temps Sacha Guitry et c’est le soutien indĂ©fectible de son grand aĂźnĂ© Octave Mirbeau qui lui donne le courage de continuer ; admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicite de lui une prĂ©face pour sa Petite Hollande en 1908 et, plus tard, lui consacre une piĂšce, Un sujet de roman, créée le 4 janvier 1924 par son pĂšre Lucien Guitry dans le rĂŽle du grand Ă©crivain. Sarah Bernhardt doit ĂȘtre aussi de la crĂ©ation, dans le rĂŽle d’Alice Regnault, mais la Divine meurt avant la premiĂšre. Il Ă©crit sur mesure pour sa deuxiĂšme Ă©pouse Yvonne Printemps plusieurs comĂ©dies musicales Ă  trĂšs grand succĂšs Mozart, L’amour masquĂ©... et sept revues avec son ami Albert Willemetz. Homme d’esprit Ă  l’humour caustique, c’est Sacha Guitry qui dĂ©couvre et lance Raimu dans Faisons un rĂȘve. Il fait les dĂ©lices du public mais s’attire Ă©galement la jalousie des critiques. Il est un peu l’opposĂ© du théùtre du Cartel des quatre créé notamment par Louis Jouvet et Charles Dullin. Sacha Guitry utilise dĂ©jĂ  au théùtre les techniques qu’il utilisera plus tard au cinĂ©ma s’approprier les rĂšgles, les codes d’un genre, les dĂ©tourner et les plier Ă  son propre style. Avec le cinĂ©ma, les rapports sont d’abord trĂšs tendus. Il fait une premiĂšre tentative en 1915, en rĂ©alisant Ceux de chez nous, en rĂ©action Ă  un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il filme certains amis de son pĂšre, Rodin, Claude Monet, Anatole France, Auguste Renoir, entre autres. Il note leurs paroles et les rĂ©pĂšte durant les diffusions publiques, inventant en quelque sorte, et avant l’heure, la voix off. Portrait de Sacha Guitry dans son bureau de l’avenue ElisĂ©e-Reclus en 1942, par LĂ©on Gard coll. AndrĂ© Bernard Comme Jouvet, il reproche au cinĂ©ma de ne pas avoir la mĂȘme puissance que le théùtre et ne s’y met qu’en 1935, sous l’influence de sa jeune Ă©pouse Jacqueline Delubac. Comprenant que le cinĂ©ma permet une survie, en fixant les images sur la pellicule, il dĂ©cide de mettre en boĂźte certaines de ses piĂšces de théùtre. D’abord Pasteur, Ă©crite par Sacha pour son pĂšre Lucien Guitry et interprĂ©tĂ©e par ce dernier, piĂšce qui donne libre cours Ă  sa passion pour l’histoire et les personnages historiques. ƒuvre prophĂ©tique car, dans une scĂšne, Louis Pasteur, jouĂ© par Sacha Guitry, dĂ©clare Ă  ses confrĂšres Messieurs, je sais que je n’utilise pas le style conventionnel auquel vous ĂȘtes habituĂ©s. » Phrase lourde de sens qui semble destinĂ©e aux critiques qui le dĂ©nigrent depuis qu’il fait du théùtre. La mĂȘme annĂ©e, il rĂ©alise Bonne chance ! et donne le premier rĂŽle fĂ©minin Ă  Jacqueline Delubac. Le style de Guitry s’y affirme un peu plus. En 1936, il tourne Ă  partir de la piĂšce qu’il a Ă©crite Le nouveau testament. Puis, toujours en 1936, il rĂ©alise Le roman d’un tricheur, pour beaucoup son chef-d’Ɠuvre. Dans ce film, presque sans dialogue, Ă  l’exception de quelques scĂšnes, Guitry met en scĂšne l’unique roman qu’il a Ă©crit, MĂ©moires d’un tricheur. Il est le narrateur du film, et dĂ©jĂ  son goĂ»t pour les histoires contĂ©es apparaĂźt. Si l’histoire peut sembler banale, elle est en fait un Ă©loge du cinĂ©ma, art de l’illusion. Tout Guitry est contenu dans ses quatre premiers films jeu avec les procĂ©dĂ©s filmiques, reconstitution d’évĂšnements ou biographie de personnages historiques, adaptations théùtrales. De 1935 Ă  1937, en trois ans, Guitry rĂ©alise dix films, dont au moins trois chefs-d’Ɠuvre[2]. À la fin des annĂ©es 1930, tout va pour le mieux dans la vie de Guitry. Le seul point noir est son divorce d’avec Jacqueline Delubac, mais il se console rapidement et Ă©pouse GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville qui est la seule de ses cinq Ă©pouses Ă  porter le nom de Guitry. À propos des femmes, Guitry a dĂ©clarĂ© Les femmes, je suis contre... tout contre. » Son nom est proposĂ© pour l’AcadĂ©mie française mais Guitry refuse la condition qu’on lui impose abandonner son activitĂ© de comĂ©dien. En 1939, il est Ă©lu Ă  l’AcadĂ©mie Goncourt et rĂ©alise Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, avec de nombreuses vedettes dont Elvire Popesco. Guitry y traite du mariage blanc, thĂšme Ă©ternel. Mais le film est en prise presque directe avec l’actualitĂ© car l’histoire part d’un dĂ©cret qui oblige les Ă©trangers Ă  quitter la France. Le lendemain de la premiĂšre de son film, la guerre Ă©clate. Les annĂ©es noires La situation se complique pour le Parisien Guitry qui ne veut pas quitter la capitale alors sous l’Occupation allemande. Pendant quatre ans, Ă  l’écart de toute pensĂ©e politique, il continue sa vie d’homme de théùtre et de cinĂ©ma, pensant ainsi assurer la prĂ©sence de l’esprit français face Ă  l’occupant allemand[3]. Il joue de son influence pour obtenir la libĂ©ration de personnalitĂ©s, notamment de l’écrivain Tristan Bernard et de son Ă©pouse, et parvient Ă  mettre en scĂšne Le Destin fabuleux de DĂ©sirĂ©e Clary, autour de la cĂ©lĂšbre fiancĂ©e de NapolĂ©on, film qui oppose la figure de l’Empereur aux visĂ©es de l’impĂ©rialisme allemand, et Donne-moi tes yeux, rĂ©flexion originale sur le regard masculin ». Son album 1429-1942 - De Jeanne d’Arc Ă  Philippe PĂ©tain, catalogue des gloires françaises, politiques et artistiques, tĂ©moigne, toutefois, d’un aveuglement politique assez permanent, au point de faire l’objet d’un film de prĂ©sentation, projetĂ© en mai 1944. Le 23 aoĂ»t 1944, lors de la LibĂ©ration de Paris, quelques heures aprĂšs avoir parlĂ© au tĂ©lĂ©phone avec son amie Arletty, il est arrĂȘtĂ© par un groupe de rĂ©sistants, agissant de leur propre initiative, qui lui reprochent son attitude Ă  l’égard de l’occupant allemand. Il est incarcĂ©rĂ© 60 jours sans inculpation. Il est alors dĂ©noncĂ© dans la presse - sur des rumeurs infondĂ©es - par des Ă©crivains comme Pierre Descaves ou certains journalistes du Figaro dirigĂ© alors par Pierre Brisson, dont il s’était fait un ennemi. Le juge d’instruction, ne sachant que lui reprocher, fait paraĂźtre dans les journaux, Ă  deux reprises, des annonces demandant qu’on lui communique les accusations contre Guitry. Il n’obtient aucune rĂ©ponse probante et classe le dossier[5]. Guitry obtient, en 1947, un non-lieu tardif il dira plus tard qu’il aurait prĂ©fĂ©rĂ© un procĂšs. Ses dĂ©tracteurs oublient qu’il s’est toujours opposĂ© Ă  ce que ses piĂšces soient jouĂ©es en Allemagne. Il s’en souviendra et lorsqu’il dĂ©clare Ă  Pauline Carton, dans le gĂ©nĂ©rique de La Poison, que le dĂ©cor de la cellule a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  partir de ses souvenirs, on sent poindre l’amertume dans sa voix. Tentant de prendre la chose avec humour, il dĂ©clare La LibĂ©ration ? Je peux dire que j’en ai Ă©tĂ© le premier prĂ©venu. » Il publiera ses souvenirs sous forme de deux rĂ©cits Quatre ans d’occupations un pluriel significatif pour la pĂ©riode de 1940 Ă  aoĂ»t 1944 et 60 jours de prison pour les deux mois pĂ©nibles et humiliants qui suivirent. Il commente, en filigrane, son comportement dans Le Diable boiteux, biographie de Talleyrand qui soutint plusieurs rĂ©gimes avec toujours comme seul but de servir la grandeur de la France. RĂ©habilitation Les annĂ©es 1930 ont Ă©tĂ© des annĂ©es de rĂȘves et les annĂ©es 1940 des annĂ©es noires ; les annĂ©es 1950 vont ĂȘtre une synthĂšse des deux dĂ©cennies Ă©coulĂ©es. Il rĂ©dige le scĂ©nario d’AdhĂ©mar ou le jouet de la fatalitĂ© mais, malade, il en confie la rĂ©alisation Ă  Fernandel, qui a dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© un film. Devant le rĂ©sultat, Guitry s’estime trahi et intente un procĂšs Ă  Fernandel. ProcĂšs qu’il perd. Ce film annonce la suite de l’Ɠuvre du cinĂ©aste. Le ton est plus mĂ©lancolique Le comĂ©dien, Deburau, Le TrĂ©sor de Cantenac, parfois caustique Je l’ai Ă©tĂ© trois fois, La Poison, La Vie d’un honnĂȘte homme, mais toujours comique ToĂą, Aux deux colombes, Tu m’as sauvĂ© la vie. Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de grosses productions historiques Si Versailles m’était contĂ©, NapolĂ©on, Si Paris nous Ă©tait contĂ©. Mots d’esprits et distribution prestigieuse font le charme de ces fresques. Il n’oublie pas son arrestation et rĂ©alise le trĂšs caustique Assassins et voleurs emmenĂ© par le duo Jean Poiret-Michel Serrault et dans lequel Darry Cowl fait ses dĂ©buts avec une scĂšne pratiquement improvisĂ©e mais hilarante. Les trois font la paire est le dernier film qu’il rĂ©alise avec l’aide de l’acteur-producteur-rĂ©alisateur ClĂ©ment Duhour, car la maladie l’a beaucoup affaibli. Film-somme sur le cinĂ©ma de Guitry oĂč l’on retrouve tout ce qui fait le sel de son Ɠuvre jeu avec les procĂ©dĂ©s filmiques, fidĂ©litĂ© avec certains acteurs, humour caustique. Son testament artistique est le scĂ©nario de La Vie Ă  deux qu’il rĂ©dige et oĂč il refond plusieurs de ses piĂšces ; c’est ClĂ©ment Duhour qui le rĂ©alisera aprĂšs la mort du cinĂ©aste, avec une plĂ©iade de vedettes venues rendre hommage au maĂźtre. Sacha Guitry repose au cimetiĂšre de Montmartre, Ă  Paris, avec son pĂšre Lucien Guitry, son frĂšre Jean, mort en 1920, et sa derniĂšre Ă©pouse Lana Marconi, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1990. Sacha Guitry incarnĂ© par Denis PodalydĂšs Ă  la CinĂ©mathĂšque française le 15 dĂ©cembre 2007 Sacha Guitry et les acteurs Sacha Guitry tient le rĂŽle principal de presque tous ses films. Mais il sait parfois s’effacer lorsque cela est nĂ©cessaire, comme dans le film Ă  sketch Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, avec de grands noms au gĂ©nĂ©rique Saturnin Fabre, Elvire Popesco, Gaston Dubosc. L’homme est un ami fidĂšle et Pauline Carton est de pratiquement tous ses films, Guitry lui inventant parfois des rĂŽles. Il confie le rĂŽle principal de La Poison et de La Vie d’un honnĂȘte homme Ă  Michel Simon, ainsi que celui de son dernier film Les trois font la paire que Simon n’aime pas mais qu’il accepte de jouer par amitiĂ© pour Guitry alors mourant. Acteur mais Ă©galement metteur en scĂšne, il sait dĂ©tecter les nouveaux talents Louis de FunĂšs, Darry Cowl, Michel Serrault, Jacqueline Delubac pour ne citer que ceux-lĂ , sont lancĂ©s par Guitry. Raimu, reconnaissant envers celui qui l’a lancĂ©, accepte de jouer gratuitement dans Les Perles de la couronne, et Guitry Ă©crit sur mesure, pour Fernandel, le scĂ©nario d’AdhĂ©mar. Il sollicite souvent Gaby Morlay pour jouer des piĂšces de théùtre, et deux de ses films. Parmi les grands noms dĂ©jĂ  citĂ©s, signalons Ă©galement Erich Von Stroheim, Orson Welles, Jean Cocteau, Jean Gabin, GĂ©rard Philipe, Jean Marais, Danielle Darrieux, MichĂšle Morgan, Pierre Larquey, Jean-Louis Barrault, Arletty, Édith Piaf, Robert Lamoureux, Yves Montand, Jean-Pierre Aumont, Luis Mariano, Jacques Varennes, Suzanne DantĂšs, Saturnin Fabre, Brigitte Bardot... Tout au long de son Ɠuvre, Guitry se fait le chantre du comĂ©dien, de son pĂšre en particulier. Il rĂ©alise une biographie, Le comĂ©dien, et une adaptation théùtrale, Mon pĂšre avait raison. Pour lui, Lucien Guitry et Sarah Bernhardt sont les deux plus grands acteurs du monde et il ne manque pas de le rappeler dans les nombreux articles qu’il signe. Du reste, certains de ses films semblent ĂȘtre conçus pour les acteurs Les Perles de la couronne, Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, Le TrĂ©sor de Cantenac, ou encore sa trilogie historique. Sacha Guitry et la critique Avec la critique, Sacha Guitry a toujours entretenu des relations conflictuelles, et ce dĂšs son travail au théùtre. Guitry invente un style qui lui est propre, basĂ© sur des dialogues incisifs et percutants, souvent dĂ©clamĂ©s par lui. C’est son statut de comĂ©dien et d’auteur complet, son apparente facilitĂ© et le succĂšs constant qu’il obtient pendant plus de vingt ans, qui le rendent insupportable aux yeux des critiques. Du reste, Guitry se venge tout au long de son Ɠuvre et ne cesse de railler cette profession qui n’a jamais voulu faire l’effort de le comprendre. On reproche Ă  ses films de n’ĂȘtre que du théùtre filmĂ© ». Mais Guitry, comme Marcel Pagnol, autre auteur dramatique de théùtre et de cinĂ©ma, impose son style, se construit un univers Ă  part entiĂšre. Souvent, les critiques reprochent Ă  Guitry de dĂ©voiler les artefacts du tournage. Le cinĂ©aste, en montrant son style, appose sa griffe et empĂȘche quiconque de le copier. Le summum est atteint avec Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires Ă  la fin du film, Guitry mĂ©lange rĂ©alitĂ© et fiction en faisant croire Ă  l’amant sĂ©rieux » d’Elvire Popesco que tous deux sont en train de tourner un film. La rĂ©alitĂ© va plus vite que la fiction. Et le film se fait descendre par la critique, malgrĂ© des rĂ©actions positives. Parmi les critiques les plus virulentes, on retrouve rĂ©guliĂšrement l’accusation de mĂ©galomanie, de prĂ©tention. Lorsque Guitry met en scĂšne Si Versailles m’était contĂ©, film montrant le chĂąteau de Versailles de sa naissance Ă  nos jours, on lui reproche d’ĂȘtre passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de son sujet et d’avoir rĂ©alisĂ© une visite au musĂ©e GrĂ©vin. La critique dĂ©molit le film et oublie que Guitry est rĂ©alisateur avec toutes les responsabilitĂ©s que cela implique, mais Ă©galement scĂ©nariste, dialoguiste et acteur. Peu de cinĂ©astes assument autant de charges. PrĂ©cisons qu’Orson Welles, qui a jouĂ© dans Si Versailles m’était contĂ© et NapolĂ©on, considĂ©rait Guitry comme son maĂźtre. Du reste, il existe plusieurs points communs entre les deux artistes tous deux hommes de théùtre, de radio, fĂ©rus de littĂ©rature, ayant le mĂȘme sens de l’humour. Une autre hypothĂšse peut ĂȘtre envisagĂ©e pour expliquer ses rapports tendus avec la critique la virtuositĂ© et l’évidente facilitĂ© avec laquelle le MaĂźtre se meut dans l’univers filmique. Lorsqu’il rĂ©alise Le Destin fabuleux de DĂ©sirĂ©e Clary, il place le gĂ©nĂ©rique en plein milieu du film et s’offre le luxe de changer plusieurs interprĂštes avec une finesse rare. Du cinĂ©ma, Guitry a dĂ©clarĂ© C’est une lanterne magique. L’ironie et la grĂące ne devraient pas en ĂȘtre exclues. » Une autre anecdote rĂ©sume le personnage lors du tournage de NapolĂ©on film, 1955, un technicien, en visionnant les rushes, fait remarquer Ă  Guitry que l’on voit une camĂ©ra dans le champ. Le cinĂ©aste lui rĂ©pond Mon ami, le public se doute bien que nous avons utilisĂ© des camĂ©ras pour rĂ©aliser ce film. »[6] DĂ©sinvolture, Ă©lĂ©gance, finesse et humour alliĂ©s Ă  une solide maĂźtrise technique. Cela a de quoi attirer les mĂ©disances et les jalousies. Il est rĂ©habilitĂ© par la Nouvelle Vague[7] et François Truffaut[8] en particulier, qui voit en lui l’auteur complet, comme Charlie Chaplin. Un pseudo-misogyne, mariĂ© cinq fois MalgrĂ© sa posture de misogyne, Sacha Guitry a Ă©tĂ© mariĂ© cinq fois, et uniquement avec des actrices encore que les deux derniĂšres ne le soient devenues qu’à son contact. On lui connaĂźt en outre de nombreuses liaisons avec des comĂ©diennes et artistes, parmi lesquelles la danseuse Belle Époque » Jane Avril, la comĂ©dienne Arletty, qui a refusĂ© de l’épouser J’allais pas Ă©pouser Sacha Guitry, il s’était Ă©pousĂ© lui-mĂȘme ! », citĂ© par Francis Huster, les actrices Simone Paris qui consacre un chapitre de ses mĂ©moires, Paris sur l’oreiller, au rĂ©cit dĂ©taillĂ© de leur romance, Mona Goya et Yvette Lebon, etc. Cinq Ă©pouses donc 1. Charlotte LysĂšs 1877 - 1956, qu’il Ă©pouse le 14 aoĂ»t 1907 Ă  Honfleur, au grand dam de Lucien Guitry, ex-amant de Charlotte... Elle crĂ©e 19 piĂšces de son mari et reprend Nono en 1910. SĂ©parĂ© depuis avril 1917, le couple divorce le 17 juillet 1918. 2. Il Ă©pouse Yvonne Printemps 1894-1977 Ă  Paris le 10 avril 1919, avec comme tĂ©moins Sarah Bernhardt, Georges Feydeau, Lucien Guitry avec qui il vient juste de se rĂ©concilier et Tristan Bernard. Yvonne Printemps crĂ©e 34 piĂšces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et interprĂšte un de ses films, Un roman d’amour et d’aventures 1918. Yvonne Printemps ne sait pas ĂȘtre fidĂšle elle a des aventures avec Jacques-Henri Lartigue, Maurice Escande, Pierre Fresnay, d’autres... Le 15 juillet 1932, Yvonne Printemps quitte Sacha Guitry pour Pierre Fresnay lequel de son cĂŽtĂ© quitte pour elle la comĂ©dienne Berthe Bovy, mais ne l’épouse jamais. Le divorce entre Sacha et Yvonne est prononcĂ© le 7 novembre 1934. 3. Il se marie avec la jeune Jacqueline Delubac 1907-1997, de 22 ans sa cadette, le 21 fĂ©vrier 1935 Ă  Paris. Comme il a 50 ans, il annonce leur mariage en dĂ©clarant J’ai le double de son Ăąge, il est donc juste qu’elle soit ma moitiĂ© », rajeunissant lĂ©gĂšrement et galamment la mariĂ©e et dĂšs lors, pour la beautĂ© du mot et l’exactitude des comptes, Jacqueline prĂ©tendra ĂȘtre nĂ©e en 1910 et non en 1907. Elle joue 23 piĂšces de son mari, dont 10 crĂ©ations et 13 reprises Ă  Paris et en tournĂ©e, et interprĂšte 11 de ses films. SĂ©parĂ©s depuis le 15 dĂ©cembre 1938, les deux Ă©poux divorcent le 5 avril 1939. 4. Son mariage avec GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville 1914-1963 est cĂ©lĂ©brĂ© les 4 et 5 juillet 1939 Ă  Fontenay-le-Fleury. GeneviĂšve crĂ©e 5 piĂšces de son mari Ă  Paris, en reprend 4 autres Ă  Paris ou en tournĂ©e et interprĂšte 5 de ses films. Le couple se sĂ©pare en avril 1944 et leur divorce est prononcĂ© le 25 juillet 1949. 5. Il Ă©pouse enfin Lana Marconi 1917-1990 le 25 novembre 1949 Ă  Paris. Elle crĂ©e 7 piĂšces de son mari, en reprend 2 autres et interprĂšte 13 de ses films. Guitry a souvent Ă©voquĂ© sa prĂ©dilection pour les femmes La vie sans femme me paraĂźt impossible ; je n’ai jamais Ă©tĂ© seul, la solitude c’est ĂȘtre loin des femmes », mais il s’est acquis une rĂ©putation de misogyne que bien des rĂ©pliques de ses piĂšces semblent confirmer. Ses Ă©pouses, cependant, qui lui ont reprochĂ© bien des choses, ne lui ont jamais fait le reproche d’ĂȘtre misogyne mais Ă©voquent au contraire son amour pour les femmes, sa sĂ©duction et sa finesse. Dans Faut-il Ă©pouser Sacha Guitry ?, Jacqueline Delubac Ă©crit À la femme il refuse la logique de l’esprit, pas celle du sexe ! Traduction il ne suffit pas que la femme dispose, il faut qu’elle propose. C’est le caprice de Sacha de tout attendre du caprice des femmes » ; et plus loin Sacha, tu es un diable Ă©lectrique ! Tu connais les escaliers cachotiers du cƓur ! Les drĂŽles de coin ! ». GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville, dans Sacha Guitry mon mari, Ă©voque les causeries de Sacha sur l’amour et les femmes et avance une hypothĂšse Parler des femmes et de l’amour n’est-il pas devenu, pour lui, une sorte de jonglerie dans laquelle son cƓur ne joue aucun rĂŽle, mais seulement son aisance dans l’ironie, son goĂ»t excessif du paradoxe ». Avec les salves de misogynie de quelques-unes de ses piĂšces, Guitry se venge sans doute, avec des mots, des infidĂ©litĂ©s, des maux, que certaines de ses compagnes ont pu lui faire subir, Yvonne Printemps notamment. Mais Dominique Desanti, dans la biographie qu’elle lui a consacrĂ©e, remarque aussi, Ă  propos de N’écoutez pas Mesdames, piĂšce tissĂ©e de railleries contre les femmes Sous les rĂ©pliques spirituelles court l’angoisse de l’homme vieillissant face Ă  une femme trop jeune qui lui Ă©chappe... ce qu’il trouve Ă  la fois insupportable et naturel ». Guitry lui se justifie en disant Tout ce mal que je pense et que je dis des femmes, je le pense et je le dis, je ne le pense et je ne le dis que des personnes qui me plaisent ou qui m’ont plu ». Ce n’est d’ailleurs pas tant avec les femmes qu’il a un problĂšme, qu’avec le mariage Le mariage, c’est rĂ©soudre Ă  deux les problĂšmes que l’on n’aurait pas eu tout seul ». La sĂ©duction a certainement pour lui plus de charme que le quotidien Ă  deux. Il Ă©crit cependant Il faut courtiser sa femme comme si jamais on ne l’avait eue... il faut se la prendre Ă  soi-mĂȘme ». Si l’on peut citer bien des rĂ©pliques et des "bons ? mots" misogynes dans ses piĂšces et dans ses causeries, aucun tĂ©moignage ne donne d’exemple de propos semblables dans l’intimitĂ© et encore moins de gestes ou d’attitudes qui pourrait laisser penser que l’homme Sacha Guitry ait Ă©tĂ© un misogyne. Selon Francis Huster, fin connaisseur de Sacha On dit souvent que Guitry est misogyne ; c’est n’importe quoi. Dans ses piĂšces, c’est l’homme qui trompe, pas la femme. Il Ă©tait fou des femmes. Elles n’ont malheureusement jamais Ă©tĂ© folles de lui. Peut-ĂȘtre parce qu’il n’a jamais su les entendre, mĂȘme s’il savait leur parler[9] ». Divers * Sacha est le diminutif russe d’Alexandre. Le tsar Alexandre III Ă©tait en effet son parrain. * Comme il l’explique dans son discours de cent lignes, prononcĂ© lors du banquet du centenaire de Janson-de-Sailly, il fut expulsĂ© de 11 lycĂ©es diffĂ©rents. Il explique dans un de ses ouvrages que c’était en raison des dĂ©placements de son pĂšre qu’il redoubla sa sixiĂšme 10 fois. En effet, Ă  l’époque, on recommençait l’annĂ©e si l’on changeait d’établissement, ce qui Ă©tait pĂ©riodiquement son cas. Il fĂȘta ses 18 ans en sixiĂšme et arrĂȘta lĂ  ses brillantes Ă©tudes. * Durant l’hiver 1889, alors que Sacha a 4 ans, son pĂšre, Lucien Guitry, qui est en train de se sĂ©parer de son Ă©pouse, sort un moment avec Sacha pour chercher des gĂąteaux au coin de la rue, et de coin de rue en coin de rue car la pĂątisserie la meilleure est plus loin, il l’entraĂźne en fait jusqu’en Russie, lieu de ses futures reprĂ©sentations. En Russie, Sacha joue enfant devant le Tsar et la famille impĂ©riale. C’est lĂ -bas qu’il entend que son pĂšre va jouer tous les soirs pour travailler ». * MalgrĂ© le vif soutien de Tristan Bernard et de nombreuses personnalitĂ©s de la RĂ©sistance, Sacha Guitry est injustement soupçonnĂ© de collaboration Ă  la LibĂ©ration, et incarcĂ©rĂ© pendant 60 jours d’oĂč son livre 60 jours de prison. Un non-lieu complet est prononcĂ©. Il n’y avait donc pas lieu ! », commenta ironiquement Sacha Guitry, qui dĂ©clara par ailleurs La LibĂ©ration ? Je peux dire que j’en ai Ă©tĂ© le premier prĂ©venu. » Pour la petite histoire, c’est Alain Decaux qui Ă©vite le pillage de sa maison car il est Ă  l’époque mobilisĂ© et, connaissant Guitry, il demande Ă  surveiller sa maison. En souvenir de ce beau geste, Lana Guitry lui offre l’émeraude que Sacha portait et qui trĂŽne dĂ©sormais sur la poignĂ©e de son Ă©pĂ©e d’acadĂ©micien. De son arrestation, il dit Ils m’emmenĂšrent menottĂ© Ă  la mairie. J’ai cru qu’on allait me marier de force ! » * Le divorce par consentement mutuel n’étant pas reconnu Ă  une Ă©poque, des lettres d’injures mutuelles Ă©taient exigĂ©es de la part des deux parties pour en obtenir le prononcĂ©. Dans les divorces concernant Sacha Guitry, notamment celui soldant son mariage avec Yvonne Printemps, on reconnaĂźt nettement sa patte d’humoriste dans les lettres fournies par les deux » parties. * Collectionneur avisĂ©, il possĂ©dait dans son hĂŽtel particulier du Champ de Mars, 18 avenue ÉlisĂ©e-Reclus une splendide collection d’Ɠuvres d’art peintures, sculptures, lettres autographes... dont il souhaitait faire, Ă  sa mort, un musĂ©e. Malheureusement, les Ɠuvres furent peu Ă  peu dispersĂ©es Ă  sa mort et son projet ne vit jamais le jour. MalgrĂ© les protestations de ses nombreux amis l’hĂŽtel fut dĂ©moli en 1963. * À l’occasion de son jubilĂ© sa premiĂšre piĂšce ayant Ă©tĂ© jouĂ©e le 16 avril 1902 au Théùtre des Mathurins l’éditeur Raoul Solar rĂ©alisa gracieusement en 1952 un ouvrage intitulĂ© simplement 18 avenue ElisĂ©e Reclus, commentĂ© par Sacha lui-mĂȘme. Il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le catalogue de l’exposition de ses collections, exposition faite au bĂ©nĂ©fice des Ɠuvres charitables de la SociĂ©tĂ© des auteurs et compositeurs dramatiques SACD. ƒuvre théùtrale * Le Page 1902, piĂšce en un acte, en vers ; * Le 1905 ; * Nono 1906, piĂšce en trois actes ; * Chez les Zoaques 1906 ; * La Clef 1907, qui connut un four ; * Petite Hollande 1908, prĂ©face d’Octave Mirbeau ; * Le Veilleur de nuit 1911 ; * La Prise de Berg-Op-Zoom 1912 ; * La PĂšlerine Ă©cossaise 1914 ; * Deux Couverts 1914 ; * Une paire de gifles ; * La Jalousie 1915 ; * Faisons un rĂȘve 1916 ; * Jean de La Fontaine 1916 ; * L’Illusionniste 1917 ; * Un soir quand on est seul 1917 ; * Deburau 1918 ; * Pasteur 1919 ; * Le Mari, la Femme et l’Amant 1919 ; * Mon pĂšre avait raison 1919 ; * BĂ©ranger 1920 ; * Je t’aime 1920 ; * Comment on Ă©crit l’histoire 1920 ; * Le ComĂ©dien 1921 ; * Le Blanc et le Noir 1923 ; * L’Amour masquĂ© 1923, comĂ©die musicale, musique de AndrĂ© Messager ; * L’Accroche-cƓur ; * Un sujet de roman 1924, piĂšce inspirĂ©e par le couple d’Octave Mirbeau et Alice Regnault ; * Mozart 1925, comĂ©die musicale ; * DĂ©sirĂ© 1927 ; * Mariette ou Comment on Ă©crit l’histoire 1928, comĂ©die musicale ; * Histoires de France 1929 ; * Franz Hals 1931 ; * Villa Ă  vendre 1931 ; * Françoise 1932 ; * Les Desseins de la providence 1932 ; * ChĂąteaux en Espagne 1933 ; * Ô, mon bel inconnu 1933, comĂ©die musicale ; * Un tour au paradis 1933 ; * Florestan Ier, prince de Monaco 1933 ; * Le Nouveau Testament 1934 ; * Quand jouons-nous la comĂ©die ? 1935 ; * La Fin du monde 1935 ; * Le Mot de Cambronne 1936 ; * Quadrille 1937 ; * Dieu sauve le roi 1938 ; * Un monde fou 1938 ; * You’re telling me 1939 ; * Florence 1939 ; remaniĂ© en 1949 sous le titre ToĂą * Une paire de Gilles 1939, en un acte ; * Une lettre bien tapĂ©e 1939, en un acte ; * Fausse Alerte 1939, en un acte ; * Le Bien-aimĂ© 1940 ; * Vive l’empereur 1941 ; * N’écoutez pas, mesdames 1942 ; * Talleyrand 1947 ; * Aux deux colombes 1948 ; * ToĂą 1949, c’est Florence remaniĂ©e ; * Tu m’as sauvĂ© la vie 1949 ; * Beaumarchais 1950, piĂšce qui n’a pas Ă©tĂ© jouĂ©e ; * Une folie 1951. Filmographie RĂ©alisateur Tous les films sauf exception en tant que scĂ©nariste, dialoguiste et acteur. Les mentions d’adaptation de ses propres piĂšces, et leurs dates de premiĂšre reprĂ©sentation, restent Ă  relever. * 1914 Oscar rencontre Mademoiselle Mamageot - film de famille, inĂ©dit, de 3mn 50’ - * 1915 Ceux de chez nous documentaire La premiĂšre version muette, durait 22 mn ; elle Ă©tait destinĂ©e Ă  ĂȘtre projetĂ©e accompagnĂ©e d’une causerie de Guitry. La version sonorisĂ©e date de 1939. La version finale remaniĂ©e, en 1952, dure 44 mn et crĂ©dite FrĂ©dĂ©ric Rossif comme collaborateur. * 1922 Une petite main qui se place - court Ă©pilogue filmĂ© de la piĂšce homonyme - * 1934 DĂźner de gala aux ambassadeurs - Documentaire de 5 mn * 1935 Pasteur co-rĂ©alisation avec Fernand Rivers * 1935 Bonne chance ! * 1936 Le Nouveau Testament co-rĂ©alisateur Alexandre Ryder * 1936 Le Roman d’un tricheur * 1936 Mon pĂšre avait raison * 1936 Faisons un rĂȘve * 1937 Le Mot de Cambronne - moyen mĂ©trage * 1937 DĂ©sirĂ© * 1937 Les Perles de la Couronne co-rĂ©alisateur Christian Jaque * 1937 Quadrille * 1938 Remontons les Champs-ÉlysĂ©es collaboration technique Robert Bibal * 1939 Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires * 1941 Le Destin fabuleux de DĂ©sirĂ©e Clary, collaboration technique RenĂ© Le HĂ©naff * 1942 La Loi du 21 juin 1907 - court-mĂ©trage * 1944 De Jeanne d’Arc Ă  Philippe PĂ©tain, mise en film du livre homonyme, 58 mn * 1943 Donne-moi tes yeux * 1943 La Malibran * 1947 Le ComĂ©dien * 1948 Le Diable boiteux * 1949 Aux deux colombes * 1949 ToĂą * 1950 Tu m’as sauvĂ© la vie * 1950 Le TrĂ©sor de Cantenac * 1951 Deburau * 1951 La Poison * 1952 Je l’ai Ă©tĂ© trois fois * 1953 La Vie d’un honnĂȘte homme narrateur * 1953 Si Versailles m’était contĂ©... * 1955 NapolĂ©on * 1955 Si Paris nous Ă©tait contĂ©... * 1957 Assassins et voleurs n’apparaĂźt pas dans le film * 1957 Les trois font la paire Sacha Guitry apparaĂźt pour la derniĂšre fois, et seulement au gĂ©nĂ©rique ScĂ©nariste liste non exhaustive * Le Blanc et le Noir 1931, de Robert Florey et Marc AllĂ©gret ; * L’Accroche-cƓur 1938, de Pierre Caron ; * AdhĂ©mar ou le jouet de la fatalitĂ© 1951, rĂ©alisĂ© par Fernandel - Sacha Guitry malade n’a pas pu superviser l’Ɠuvre selon ses souhaits scĂ©nariste et dialoguiste seulement ; Documents * 1935 Poste Parisien Premier spectacle de tĂ©lĂ©vision de Maurice Diamant-Berger - court mĂ©trage - * 1951 Le musĂ©e de Sacha Guitry de StĂ©phane Prince - court mĂ©trage - ƒuvre Ă©crite liste non exhaustive * 1910 La Correspondance de Paul Roulier-Davenel, Dorbon aĂźnĂ©. Réédition Éditions Bernard de Fallois, prĂ©vue janvier 2009 * 1930 Lucien Guitry racontĂ© par son fils, Raoul Solar * 1931 La Maison de Loti, Paillart * 1935 MĂ©moires d’un tricheur, Gallimard NRF * 1947 Quatre ans d’occupation, Éditions de l’Élan * 1947 Toutes rĂ©flexions faites, Éditions de l’Élan * 1949 60 jours de prison fac-similĂ© du manuscrit, illustrĂ© par des dessins de l’auteur, Éditions de l’Élan * 1979 Le petit carnet rouge et autres souvenirs inĂ©dits, Perrin Adaptations de son Ɠuvre Liste non exhaustive * La Vie Ă  deux 1958, de ClĂ©ment Duhour, adaptĂ© de cinq piĂšces de Sacha Guitry ; DĂ©sirĂ©, L’Illusionniste, Une paire de gifles, Le Blanc et le Noir et Françoise reliĂ©es entre elles par un scĂ©nario-prĂ©texte. On ne sait quelle fut la part exacte de Guitry dans l’écriture des sĂ©quences de liaison probablement le fait de son secrĂ©taire StĂ©phane Prince, lequel se cacherait derriĂšre le mystĂ©rieux Jean Martin crĂ©ditĂ© par le gĂ©nĂ©rique comme coscĂ©nariste. Les affiches du film prĂ©sentent La Vie Ă  deux comme le dernier film de Sacha Guitry... lequel mourut prĂšs d’un an avant le dĂ©but du tournage ; * Au voleur ! 1960, de Ralph Habib, d’aprĂšs un scĂ©nario original inĂ©dit, remaniĂ© et adaptĂ© par Jean-Bernard Luc ; * Beaumarchais l’insolent 1995, d’Édouard Molinaro, adaptĂ© de la piĂšce inĂ©dite Beaumarchais et du scĂ©nario inĂ©dit lui aussi Franklin et Beaumarchais ; * DĂ©sirĂ© 1996, de Bernard Murat, d’aprĂšs la piĂšce et le film Ă©ponymes ; * Quadrille 1997, de ValĂ©rie Lemercier, d’aprĂšs la piĂšce et le film Ă©ponymes ; * Le ComĂ©dien 1996, de Christian de Chalonge, d’aprĂšs la piĂšce et toutes proportions gardĂ©es le film Ă©ponymes ; * Un crime au paradis 2000, de Jean Becker, remake du film La Poison, avec Josiane Balasko, Jacques Villeret et AndrĂ© Dussolier. L’action a Ă©tĂ© librement transposĂ©e du dĂ©but des annĂ©es 50 Ă  l’aube des annĂ©es 80. Autres participations Sacha Guitry apparait Ă©galement en tant qu’acteur au gĂ©nĂ©rique de deux films muets, l’un de 1917 Un roman d’amour et d’aventures, dont il a Ă©galement Ă©crit le scĂ©nario et l’autre de 1922 Ă©pilogue filmĂ© de sa piĂšce Une petite main qui se place, mais encore, si l’on s’en rĂ©fĂšre Ă  un article paru dans la presse tĂ©lĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1980 et Ă  la filmographie Ă©tablie par Claude Gauteur et AndrĂ© Bernard dans la réédition 1984 de l’ouvrage Sacha Guitry, le CinĂ©ma et Moi, dans La HuitiĂšme Femme de Barbe-Bleue Blue Beard’s Eighth Wife 1938, d’Ernst Lubitsch. Ces deux sources mentionnent Ă©galement la prĂ©sence de GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville aux cĂŽtĂ©s de son futur mari durant ce camĂ©o furtif. NĂ©anmoins, dans la copie de la version amĂ©ricaine sous-titrĂ©e, le couple n’apparaĂźt pas Ă  l’image. Citations * Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d’eux, ils en diraient bien davantage ! * Je n’ai qu’une seule ambition ne pas plaire Ă  tout le monde. Plaire Ă  tout le monde c’est plaire Ă  n’importe qui. * On peut faire semblant d’ĂȘtre grave, on ne peut pas faire semblant d’avoir de l’esprit. * Ce qui ne me passionne pas m’ennuie. * Etre riche ce n’est pas avoir de l’argent - c’est en dĂ©penser. * Il y a des gens sur qui on peut compter. Ce sont gĂ©nĂ©ralement des gens dont on n’a pas besoin. * On n’est pas infaillible parce qu’on est sincĂšre. * A quoi bon apprendre ce qui est dans les livres, puisque ça y est ?. * -Me donneriez-vous vingt-cinq ans ? - Si j’avais vingt-cinq ans, je les garderais pour moi. * On parle beaucoup trop aux enfants du passĂ© et pas assez de l’avenir - c’est-Ă -dire trop des autres et pas assez d’eux-mĂȘmes. * Le jour oĂč l’on vous traitera de parvenu, tenez pour certain le fait que vous serez arrivĂ©. Notes et rĂ©fĂ©rences 1. ↑ Pourquoi je suis nĂ© » [archive] 2. ↑ a b Sacha Guitry, cinĂ©aste. Ed Yellow Now, 1993 3. ↑ Dominique Desanti Ă©voque une rĂ©ussite maintenue Ă  travers l’horreur de l’occupation, comme si de prĂ©server les succĂšs et le luxe de Guitry Ă©tait nĂ©cessaire Ă  la survie de la France ». Sacha Guitry. Grasset, 1982 4. ↑ Plus que les goĂ»ts mĂȘme de Guitry, c’est plutĂŽt comme une vaste dĂ©clinaison de gloires que ce film apparaĂźt, et l’assez naĂŻf rempart de leur protection. » Philippe Arnaud, Sacha Guitry, cinĂ©aste. Ed Yellow Now, 1993 5. ↑ Dominique Desanti. Sacha Guitry. Grasset, 1982 6. ↑ Alain Keit. Le cinĂ©ma de Sacha Guitry. VĂ©ritĂ©s, mensonges, simulacres. Éditions du CĂ©fal, 2002 7. ↑ Cahiers du CinĂ©ma, N°173, dĂ©c. 1965, SpĂ©cial Guitry-Pagnol 8. ↑ Sacha Guitry fut un vrai cinĂ©aste, plus douĂ© que Duvivier, GrĂ©millon et Feyder, plus drĂŽle et certainement moins solennel que RenĂ© Clair. Guitry est le frĂšre français de Lubitsch ». F. Truffaut, Les Films de ma vie. 1975 9. ↑ Journal du Dimanche, Jeudi 10 janvier 2008 Eneffet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de CodyCross Le pĂšre, c’était Lucien, le fils, c’était Sacha. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă  trouver Ă  partir de leurs dĂ©finitions.
Marcel Zannini, 28 juin 2017 Marcel Zannini, dit Marcel Zanini, est un musicien de jazz saxophone tĂ©nor, clarinette, chant nĂ© le 7 septembre 1923 Ă  Constantinople Empire ottoman. Sommaire 1 Lien avec Marc-Édouard Nabe 2 Citations Marcel sur Nabe Nabe sur Marcel 3 IntĂ©gration littĂ©raire 4 Notes et rĂ©fĂ©rences Lien avec Marc-Édouard Nabe Marcel Zannini est le pĂšre de Marc-Édouard Nabe, conçu Ă  New York, oĂč Marcel et sa femme Suzanne vivaient entre 1954 et 1958. À cette pĂ©riode, Marcel travaille dans une boutique d’anches et rencontre de grands musiciens de jazz, dont John Coltrane, Charlie Parker et Billie Holiday. En mars 1955, Zanini prend les derniĂšres photos de Charlie Parker jouant au Birdland avec Bud Powell, Charles Mingus et Art Blakey. De retour en France en 1958 pour la naissance d’Alain Zannini, il continue sa vie de chef d’orchestre Ă  Marseille puis, en montant Ă  Paris, connaĂźt un succĂšs fulgurant en janvier 1970 avec Tu veux ou tu veux pas ?, avant que Brigitte Bardot n’enregistre sa propre version du titre. Zanini fera profiter au futur Nabe de sa pĂ©nĂ©tration du monde du showbiz aprĂšs son tube », ce qui permettra Ă  l’écrivain Ă  venir d’emmagasiner tout un tas de connaissances du milieu du music-hall et de la chanson française. Zanini intĂšgrera son fils dans diffĂ©rentes Ă©missions de radio et de tĂ©lĂ©vision ainsi que des sĂ©ances photos. Zanini et les camarades de classe d’Alain, tous portant un masque de son pĂšre, sauf un... Boulogne-Billancourt, 1971 Amateur de peinture Matisse, Modigliani, LĂ©ger.., Zanini est surtout un passionnĂ© de Picasso dont il a transmis le goĂ»t trĂšs tĂŽt Ă  son fils. En littĂ©rature, totalement autodidacte, Zanini sera un lecteur de Montherlant, Giraudoux, Pirandello, Wilde et Tchekhov... Mais c’est surtout CĂ©line qui domine totalement sa culture ». Et c’est bien sĂ»r grĂące Ă  Zanini que Nabe lira l’auteur de Rigodon. Musicalement, ayant fait baigner le futur Nabe dans le jazz avant mĂȘme sa naissance, il a encouragĂ© et suivi le parcours instrumental de son fils, passĂ© du piano au trombone, du trombone Ă  la batterie, et de la batterie Ă  la guitare. Le pĂšre engagera le fils dans son orchestre dĂšs l’ñge de 17 ans, ce qui permettra Ă  Nabe de pratiquer la guitare, de cĂŽtoyer les musiciens et d’approfondir sa connaissance du jazz de l’intĂ©rieur avec notamment Sam Woodyard et François Rilhac.... Pendant des dĂ©cennies, bien des aventures pas toutes racontĂ©es encore dans les livres de Marc-Édouard Nabe ont eu lieu entre les deux personnages. Le Zanine », comme l’appelle Nabe dans son Ɠuvre, a fait d’abord l’objet de tout un chapitre du RĂ©gal, TempĂȘte sous une moumoute », et a plus largement une place particuliĂšre dans toute l’Ɠuvre de l’écrivain les journaux intimes surtout. Zannini est transposĂ©, sans nom, en clown dans Le Bonheur 1988[1] et en aveugle dans Je suis mort 1998[2]. Il apparaĂźt, Ă  l’ñge de 92 ans, plusieurs Ă©pisodes de la sĂ©rie des Éclats de Nabe » en 2015. Citations Marcel sur Nabe Fais gaffe... » La VĂ©ritĂ© n°3, janvier 2004 Nabe sur Marcel Lundi 29 aoĂ»t [1983]. - Deux jours aprĂšs Lester, c'est au tour de Parker d’avoir pu avoir soixante-trois ans ! Un jeune retraitĂ© qui soufflerait ses bougies Ă  la mitrailleuse ! Cette commĂ©moration intime est l’occasion pour le Zanine de ressortir ses souvenirs d’AmĂ©rique que je connais par cƓur et qui me ravissent toujours. Pour mon pĂšre, la vie est une extase. Et l’art en est le seul responsable toutes les misĂšres sont sans importance pour un artiste. L'artiste amateur ou crĂ©ateur est sauvĂ© d’avance parce qu’il a la chance d’apprĂ©cier les choses de la beautĂ©. La Nature lui a donnĂ© ce sens alors qu’elle le refuse Ă  bien d’autres, qui n’ont pas plus de raison de vivre que de mourir. LArt, pour Marcel, rend futile la pire des agonies. L’Art, cest la libertĂ© en soi, pour toujours. La plus fantastique machine d'exaltation et de bien-ĂȘtre c’est le plus beau des remĂšdes. Je suis loin de cette idĂ©e, inutile de le dire. C’est une conception de musicien. » Nabe’s Dream, 1991, p. 83 Samedi 8 octobre [1983]. — 21 ». ArchibourrĂ© Ă  craquer. Les gens attendent dehors pour descendre Ă©couter Grif. Je suis devenu le prince ici. Un oiseau dans la jungle. Marcel arrive. Il m’apporte des affaires propres. Je vais dans les chiottes me mettre en costume noir et nous Ă©changeons nos cravates. Je passe par cƓur en Aristide Bruant morbide. La foule s’accroĂźt. Charlie a le tiroir-caisse qui fait des sauts pĂ©rilleux arriĂšre. Slim Gaillard est encore lĂ , nous plaisantons ensemble. Au deuxiĂšme set, mon pĂšre, mort de peur, est invitĂ© par Griffin pour une jam. Les gens hurlent de joie. Ils attaquent Just friends et trĂšs gentiment Grif laisse le Zanine dĂ©vider ses chorus mal assurĂ©s mais pleins de son. Tout cela est vidĂ©ofilmĂ©. AprĂšs le triomphe, le petit gĂ©ant insiste pour que Marcel continue. Beaucoup plus dĂ©contractĂ©, il se lance alors dans un blues en sol formidable oĂč la rythmique tourne comme une table hantĂ©e. C’est l’hystĂ©rie dans le club. LĂ  papa joue vraiment trĂšs bien. Beau dĂ©coupage lesterien, bonne mise en place, bonne anche. Je crois rĂȘver. Le fils mettant le pĂšre sur un coup ! Jouer avec Griffin a certainement Ă©mu profondĂ©ment Marcel. C'est une de mes rares satisfactions depuis plus de deux mois. Slim le fĂ©licite aussi sur son mĂ©lange de Lester et de Byas. Ça vibre pour le petit pĂšre. Baume. » Nabe’s Dream, 1991, pp. 133-134 Mardi 1er novembre [1983]. — Marcel drague au restaurant un cageot immonde comme lui seul en a le goĂ»t. J’ai honte d’arriver au Petit Journal avec une telle fille. C’est sa spĂ©cialitĂ© ! DĂšs qu’il y a une belle femme, il fait le timide ; les ailes ne lui poussent que lorsqu’une caisse est assez tordue pour mordre Ă  ses minauderies ridicules de crooner vieillot. » Nabe’s Dream, 1991, p. 156 Samedi 7 janvier [1984]. - Bonne discussion avec mon pĂšre au sujet de Mesdames, Messieurs qu’il trouve un peu trop aigri. Je suis comme le prince de ce conte qui fit pendre le peintre de son royaume parce qu’il montrait dans ses tableaux une trop belle vision du monde. Ce sont les enfances trĂšs heureuses qui font les malheureux j’en suis sĂ»r... Le Zanine trĂšs en verve me parle de l’art et de sa stagnation universelle, de l’histoire du jazz, de l’oreille faussĂ©e de la jeunesse pernicieusement humiliĂ©e par le boum-boum de la nouvelle musique populaire le rock, des thĂšmes dĂ©modĂ©s de Parker si c’est pas lui qui les joue, des bienfaits artistiques des guerres, du trio du siĂšcle Parker-Picasso-CĂ©line, et de l'espĂ©rance de nouveaux messies quĂ­ se font attendre... Nabe’s Dream, 1991, p. 213 Mercredi 25 janvier [1984]. — De retour de province, Marcel ramĂšne de trĂšs vieux et prĂ©cieux 78 tours que la veuve d’un vieil ami lui a confiĂ©s. Nous Ă©coutons religieusement ces reliques Ă©raillĂ©es de concerts marseillais des annĂ©es 50 oĂč Marcel, Arvanitas, LĂ©o Missir et Jean-Pierre accompagnent Don Byas ! Ils n'avaient peur de rien ! Allen’s alley ; Robin’s Nest, en pleine fraĂźcheur ! Zanine Band and Byas !... Quels souvenirs ! Ils avaient tous dans l'orchestre douze mois d’instruments dans les doigts. Marcel a bien gardĂ© sa sonoritĂ© on dirait Zoot Sims sur certains sillons il perd un peu les pĂ©dales dans les tempos rapides... These foolish things, How high the moon, Whispering, All the things you are sont encore Ă©tayĂ©s d’arrangements un peu prĂ©somptueux... C’est le bop de la pĂ©tanque ! Les grands moments sont les tonitruantes entrĂ©es de Don Carlos, ses cascades lyriques sous les ponts des anatoles, et une belle version touffue de la dĂ©chirante Laura ! Je lis Ă  pleine voix les arrangements de postures du cher DolmancĂ© ! Ma mĂšre se bouche les oreilles pendant que Marcel s’écroule de rire ça marche, comme sur Jean-Pierre... Tous les hommes doivent rire, c’est le test, le test d’humour! Les femmes ne peuvent pas rire de Sade, d'abord parce qu’elles n’ont ni humour ni imagination, et surtout parce qu elles ne peuvent pas jouir. » Nabe’s Dream, 1991, p. 237 Vendredi 24 fĂ©vrier [1984]. – Je rĂ©cupĂšre Rubis que javais demandĂ© Ă  Marcel de m’apporter pour Henric. En nous ramenant en voiture, il m’avoue qu’il a lu les premiĂšres pages, s’autorisant un droit que je lui ai toujours refusĂ© ! Et c'est lui qui crie au scandale. Il a apprĂ©ciĂ© le dĂ©but de l’aventure, mais a dĂ» s’arrĂȘter net, dĂ©goĂ»tĂ© et rebutĂ© par ma stance au sujet de StĂ©phane Grappelli, anodine griffure qui rĂ©prouve violemment “TrĂšs bon musicien de caf’ conc’, mais pas de jazz. Il a gĂąchĂ© tous les enregistrements de Django Reinhardt ! Je ne peux pas le supporter avec ses chemises bariolĂ©es "ça-va-avec-tous-les-repas" et ses envolĂ©es pompelardes de prĂ©cieuse ridicule ! Heureusement, il n'en a plus pour longtemps son violon sent le sapin.” — C’est la Diffamation qui t’attend ! EnlĂšve ça ! C'est une honte ! Son violon sent le sapin... Tu ne te rends pas compte ! me lance-t-il en dĂ©marrant. HilaritĂ© d’HĂ©lĂšne, Est-ce ma faute Ă  moi si je prĂ©fĂšre Ray Nance ? » Nabe’s Dream, 1991, p. 291 Au dĂ©but, on peut croire Ă  une absence, une distraction gĂ©nĂ©rale comme ça qui se pose sur sa frĂ©quence de rĂ©alitĂ©, par trous divers, par brouillages ainsi, mais bien vite on voit qu’il s’agit d’une fuite, d’un refus voulu depuis si longtemps qu’il ne le maĂźtrise mĂȘme plus. DĂšs que vous lui adressez la parole, il se dĂ©branche. Au bout, de deux secondes, il n’y a plus d’yeux, vous le voyez chavirer, c’est fini. Il a les yeux qui ne vont pas avec le regard. C’est instinctif chez lui Ă  peine quelqu’un lui parle qu’il se dĂ©connecte, il enlĂšve une prise en lui, il se met dans une incapacitĂ© d’écouter, de comprendre, de rĂ©agir Ă  ce qu’on lui dit qui le protĂšge de tout. Quelle merveilleuse technique ! Mon pĂšre ne se fait pas chier dans l’existence. Ce que les autres disent ne l’intĂ©resse absolument pas il connaĂźt d’avance. Seule le rassemble la musique le reste, ça le laisse s’envoler, s’éparpiller, s’effilocher filandreusement dans l’atmosphĂšre comme une blanquette mentale... C’est quelque chose qui donne la chair de poule. À peine on commence Ă  parler, il s’éteint. Il ne faut pas essayer de lui faire comprendre, le persuader, le convaincre, encore moins lui raconter quelque chose les rĂ©cits, c’est physique, il dĂ©croche immĂ©diatement, vertigineusement... Byzance, c’est un homme qui ne participe Ă  rien de la vie. Il n’écoute pas. Il ne voit rien. C’est l’inattentif par excellence. Il ne fait mĂȘme pas semblant d’écouter. Il fuit en courant devant le moindre effort. On dirait Ă  voir sa mine Ă©ternellement sinistre qu’il est plein de soucis. Il se demande simplement comment gagner sa vie le lendemain. Nous avons toujours vĂ©cu vraiment au jour le jour. Il a la chance de gagner sa vie avec sa clarinette, car il fait partie de ces types – j’en suis un atroce autre plus dĂ©cidĂ©, plus butĂ©, plus ingrat – qui sont incapables d’autre chose. Miraculeusement, depuis quarante ans, il ne s’est jamais arrĂȘtĂ©. Il n’y a jamais eu de problĂšme d’argent chez nous quand Byzance revient d’une gĂąche, il balance les liasses sur la table chacun se sert ma mĂšre est la reine de la gĂ©rance, sans elle on serait sous le pont de l’Alma... On prend les miettes qui restent, de quoi acheter un disque de Miles ou la PlĂ©iade de VallĂšs ! ... C’est ça le plus beau tout infirme mental qu’il est, il reste encore le plus lucratif, le plus utile, le plus populaire et le plus disponible. C’est qu’il se rĂ©gale, rĂ©solument. Proportionnellement Ă  l’angoisse nausĂ©euse de la vie, de tous les ĂȘtres humains qui essaient de s’en sortir on se demande pour entrer oĂč ?, c’est mon pĂšre qui s’amuse le plus. Avec sa clarinette il oublierait tout s’il avait encore quelque chose Ă  oublier mais tout a Ă©tĂ© oubliĂ© d’avance. DĂšs qu’il souffle, il ne pense plus Ă  rien. Et quand il ne joue pas, il ne pense qu’à une chose Vivement que je joue pour ne penser Ă  rien. » Il ne se passe plus rien dans sa tĂȘte quand il souffle ses notes d’ébĂšne d’une dĂ©licatesse quasi rĂ©pugnante. Il est arrivĂ© Ă  vivre de sa clarinette, c’est-Ă -dire qu’on le paie pour ne penser Ă  rien ! De plus, il est plus viril que moi. A la fois pratique et fou. Il ne comprend rien et oublie tout, il ne peut pas aligner deux phrases, ni raconter quelque chose, il distrairait la Distraction elle-mĂȘme, il est excessivement dĂ©tachĂ© de certaines contingences torrides, et par-dessus tout ça, il arbore un bon sens insupportable, une logique d’une mauvaise foi rĂ©voltante, un raisonnement d’un fonctionnel et d’une impeccable cohĂ©rence il peut rĂ©soudre tous les problĂšmes d’ordre pratique, maĂźtriser les lieux et les dates, les croisements et les rendez-vous c’est son plaisir. Il est passionnĂ© par les horaires, par exemple des journĂ©es entiĂšres il travaille comme un savant fou Ă  ça, les gens viennent lui demander des conseils sur leurs ennuis de trains, d’avions, comment faire correspondre les changements, le chemin le plus rationnel, la meilleure heure pour les bouchons... Pour la fĂȘte des soi-disant pĂšres, je lui ai offert les ƒuvres complĂštes de la et d’Air Inter avec les vols bleus et tout ! huit volumes... ... Mon pĂšre, c’est quand mĂȘme un monde. C’est un cas de force majeure. Sa tĂȘte Ă  la Edgar Poe, tragique et engloutie, emmerdĂ©e de soucis Ă©nigmatiques, est l’une des choses qui me font le plus rire au monde. DĂšs que je le vois, je vais mieux. Dans quelque Ă©tat oĂč je me trouve, dĂšs qu’il m’apparaĂźt j’ai un rire nerveux qui me pince le cƓur. Sa philosophie roublarde d’odieux dĂ©tachement est si clairement affichĂ©e, que je suis heureux d’avance des catastrophes, des agacements, des malentendus et des dĂ©routes qu’elle va provoquer. Quand il y a des soirĂ©es, on nous met aux deux bouts de la table, surtout pas ensemble sinon on dĂ©noue nos codes, on se fait rire, on dĂ©conne trop ça vous casse un dĂźner ! Byzance n’a pas de vie intĂ©rieure. Il n’a aucun problĂšme psychologique. Il a une vie parallĂšle qui suit son cours, imperturbable et majestueuse de dĂ©tachement complet, totalement Ă  cĂŽtĂ© de ce qui se passe, Ă  chaque instant. Il est dĂ©courageant. ... Byzance, qui peut ĂȘtre le type le plus drĂŽle du monde, retombe entre deux traits d’esprit dans l’abrutissement sinistre d’un inspecteur de la RĂ©pression des fraudes. Il est trĂšs bon dans les mots courts. C’est pas un long conteur, encore moins un “foisonnant” il s’épuise vite, il digresse, il se perd dans les relatives et les conjonctions surtout dĂšs qu’il fait attention Ă  sa propre subtilitĂ©, ça l’émeut, il perd le fil. Ariane elle-mĂȘme, lasse de le voir hĂ©siter, se saque vite au loin, hop ! C’est pas un lyrique mon pĂšre, pas du tout c’est pas un descriptif. Incapable de dresser un dĂ©cor, des personnages, de jouer avec son pouvoir d’évocation, de composer ses nuances. ZĂ©ro. Aucun goĂ»t non plus de la mĂ©taphore ou du lieu commun comme ma mĂšre. C’est le roi de la remarque piquante recouverte d’une tonne de sucre, et qui fait mouche. Loukoums empoisonnĂ©s ! Je n’ai jamais vu quelqu’un remarquer Ă  quel point ses petits mots pseudo-anodins peuvent ĂȘtre blessants. Parce qu’il ne faut pas croire trop fainĂ©ant pour ĂȘtre mĂ©chant, mon pĂšre n’a pas moins en lui une sorte de mĂ©pris dĂ©guisĂ© en humilitĂ©, un orgueil naĂŻf, une certitude d’avoir raison, pas du tout affichĂ©e, et enrobĂ©e lĂąchement par une gentillesse trĂšs lĂ©gĂšrement Ă©cƓurante par laquelle il se rĂ©concilie pour un cĂŽtĂ© Ă  la crouillasserie de sa nature ! Ça lui suffit pour ne plus douter de sa “violence”. Il a une maniĂšre de virilitĂ© de la sympathie, et il dit des choses Ă©normes qui passent trĂšs bien. Vexer Ă  cĂŽtĂ© de la plaque lui suffit pour se sentir fort, non enculĂ© par le monde. TempĂȘte sous une moumoute, L’Être au pair », Au rĂ©gal des vermines, 2012 1985, pp. 185-187 + 191 + 192-193 Mardi 26 mars 1985. — SĂ©ance d’enregistrement du quatriĂšme trente-trois tours de Marcel. Le jour n’est pas trĂšs bien choisi. Le quartet revient d’une semaine harassante. Sam est une momie, lente et bougonne. Chebel a baisĂ© toute la nuit sa basse sur sur les genoux... Rilhac et moi, on s’occupe Ă  peine de monter ses caisses que Sam est dĂ©jĂ  au bar du coin Ă  s’enwhiskycocaliser... Pourtant il ne s’enivre pas ce sont les alcools qui s’enivrent de lui. Il s’en pare. Ils sont ses eaux de Cologne. C’est le type qui va au bistro fĂȘter la fin de sa cure de dĂ©sintoxication. AprĂšs chaque morceau il traverse la rue et rĂ©apparaĂźt un peu plus titubant aprĂšs une demi-heure d’absence. Les nerfs de Marcel hĂ©sitent un peu Ă  lĂącher, puis ma bonne humeur et mes sarcasmes parviennent Ă  les retendre, les rĂ©accorder Ă  la situation il Ă©tait un peu bas quand mĂȘme, comme son barillet... Sam n’est pas seul fautif Marcel a une conception dĂ©testable de la maniĂšre d’enregistrer un disque n’ayant absolument rien prĂ©parĂ©, il en fait un bƓuf plus filandreux encore que les autres, une espĂšce de concert pour personne. Un live mort... L’ambiance du studio pĂ©trifie toute spontanĂ©itĂ©. De la musiquette en bocal. Pris Ă  froid vers les 14 heures, nous sommes lĂ  pour jouer les Ă©ternels mĂȘmes thĂšmes ! Ce n’est pas trĂšs stimulant. Sam l’a bien senti qui s’acharne sur l’absurditĂ© de rĂ©pĂ©ter et d’accumuler les prises de Rosetta ou de My Buddy !!! Finalement, mon pĂšre est, par sa paresse, son indĂ©cision, son bordel interne et sa sinistre routine, un grand explorateur de la grĂące rarement mieux que lĂ , je me rends compte que c’est lui qui prend le plus de risques, qui donnant Ă  l’improvisation tout son sens suicidaire. Ce ne sera pas un bon disque, mais il faut se mĂ©fier avec le Zanine, on ne sait jamais il y a des Ă©quilibres que le funambule ne trouve qu’en tombant. » Tohu-Bohu, 1993, p. 952 C’était le 7 septembre. J’avais choisi ce jour-lĂ  pour m’évanouir dans l’atmosphĂšre car c’était l’anniversaire de mon pĂšre. Quel plus beau cadeau aurais-je pu lui faire que celui de ma disparition ? “Tu reviendras dans deux semaines, prophĂ©tisa-t-il stupidement comme pour masquer son futur manque de moi. C’est comme quand tu meurs, on te pleure trois jours, puis on t’oublie. Regarde-moi, si je mourais, tu ne pleurerais pas six mois !” Je laissai papa Ă  ses soixante-dix-sept ans. “DĂ©sormais, je ne pourrai plus lire Tintin...” Et c’est dans cette derniĂšre phrase que mon pĂšre, qui s’appelait Marcel, mit toute la mĂ©lancolique ironie dont il avait Ă©tĂ© incapable pour commenter mes adieux. » Alain Zannini, 2002, p. 12 IntĂ©gration littĂ©raire Au rĂ©gal des vermines 1985 L’Âme de Billie Holiday 1986 Le Bonheur 1988 Nabe’s Dream 1991 Tohu-Bohu 1993 Inch’Allah 1996 Je suis mort 1998 Coups d’épĂ©e dans l’eau 1999 Kamikaze 2000 Alain Zannini 2002 Le Vingt-septiĂšme Livre 2009 Les Porcs tome 1 2017 Patience 3 2017 Aux Rats des pĂąquerettes 2019 Notes et rĂ©fĂ©rences ↑ Marc-Édouard Nabe, Chapitre XXIII ”Papa, ta mĂšre est morte !” », Le Bonheur, DenoĂ«l, 1988, pp. 413-430. ↑ Marc-Édouard Nabe, Je suis mort, Gallimard, 1998, pp. 80-84. v mMarc-Édouard Nabe Livres Au rĂ©gal des vermines 1985 Zigzags 1986 Chacun mes goĂ»ts 1986 L’Âme de Billie Holiday 1986 Le Bonheur 1988 La Marseillaise 1989 Nabe’s Dream 1991 Rideau 1992 Visage de Turc en pleurs 1992 L’Âge du Christ 1992 Petits Riens sur presque tout 1992 Nuage 1993 Tohu-Bohu 1993 Lucette 1995 Inch’Allah 1996 Je suis mort 1998 Oui 1998 Non 1998 Loin des fleurs 1998 et autres contes 1999 Coups d’épĂ©e dans l’eau 1999 Kamikaze 2000 Une lueur d’espoir 2001 Alain Zannini 2002 Printemps de feu 2003 J’enfonce le clou 2004 Le Vingt-septiĂšme Livre 2009 L’Homme qui arrĂȘta d’écrire 2010 L’EnculĂ© 2011 Les Porcs, tome 1 2017 Aux Rats des pĂąquerettes 2019 Les Porcs, tome 2 2020 Presse L’ÉternitĂ© 1997 La VĂ©ritĂ© 2003 - 2004 Patience 2014 - ... Nabe’s News 2017 - ... Tracts Zidane la racaille 24 juillet 2006 Les Pieds-blancs 24 octobre 2006 Et Littell niqua Angot 23 novembre 2006 ReprĂ©sente-toi 1er mars 2007 La Bombe de DamoclĂšs 31 octobre 2007 Le ridicule tue 15 avril 2008 Sauver SinĂ© 20 septembre 2008 Enfin nĂšgre ! 20 janvier 2009 Textes non repris en volume La jambe 1986 Le courage de la fraĂźcheur 1996 La jungle de Bernstein 1997 Les tournesols de Dovjenko printemps 2000 Celui qui a dit merdre mai 2000 Mon meilleur ami juin 2000 Anthony Braxton Ă  l’instant mĂȘme juillet 2000 La mort de Polac automne 2000 L’athlĂšte de la larme 2001 Le Klaxon du fanfaron mars 2003 Le flou Baumann octobre 2003 Glauque Story novembre 2003 Je ne faisais pas bander Chanal novembre 2003 En 2003, le cinĂ©ma est mort dĂ©cembre 2003 L’Oiseau de Dieu mars 2005 Le temps de voir et d’aimer Sirk octobre 2005 Le HuitiĂšme ciel dĂ©cembre 2005 Le vingt-septiĂšme Chorus juillet 2006 Pastorius Ă  mort septembre 2007 Le cauchemar Duvivier mars 2010 L’Eunuque raide printemps 2014 Sur Nabe L’Affaire Zannini 2003 Morceaux choisis 2006 Personnages Georges Ibrahim Abdallah Albert Algoud François Angelier Christine Angot Thierry Ardisson Paco Balabanov Bernard Barrault Jean-Dominique Bauby Guy Bedos Nicolas Bedos FrĂ©dĂ©ric Beigbeder Georges-Marc Benamou Pierre BĂ©nichou Jackie Berroyer Jean-Paul Bertrand Patrick Besson Paul-Éric Blanrue François Boisrond Laurent Bosc GĂ©rard Bourgadier Anthony Braxton Lisa Bresner Renaud Camus Bertrand Cantat Carlos Catsap RenĂ© Caumer François Cavanna Pierre Chanal Jacques Chancel Professeur Choron Kenny Clarke Pierre ClĂ©menti Thomas Codaccioni Daniel Cohn-Bendit Lucien Combelle Marc Dachy Maurice G. Dantec Guy Debord
LucienBodard, nĂ© le 9 janvier 1914 Ă  Chongqing en Chine et mort le 2 mars 1998 en son domicile du 7 e arrondissement de Paris, est un Ă©crivain et un journaliste français ancien grand reporter Ă  France-Soir et rĂ©compensĂ© par le Prix Goncourt en 1981 et le Prix interalliĂ© en 1973.. Une enfance en Chine. Fils d'Albert Bodard et d'Anne-Marie Greffier, Lucien Bodard est nĂ© en 1914 Ă  Il a dessinĂ© des publicitĂ©s pour la mode, des tableaux, des couvertures pour plus de cent livres. Grand collectionneur, il conçoit aussi des dĂ©cors et des meubles. Rencontre avec un artiste peu connu, aussi atypique que son ami Patrick Modiano. Affiche dessinĂ©e par Pierre Le-Tan 1998 Pierre Le-Tan ? Son nom ne vous dit sans doute rien, mais vous connaissez ses dessins. De fins traits noirs, des ombres hachurĂ©es, le tout rehaussĂ© d'un peu d'aquarelle. Il a dessinĂ© les couvertures de plus de cent livres en France et aux États-Unis. IllustrĂ© des publicitĂ©s pour les Galeries Lafayette, Suez, Gucci, Lanvin et mĂȘme la Jouvence de l’AbbĂ© Soury. Il a aussi imaginĂ© les drĂŽles de dĂ©cors de Quadrille, le film de ValĂ©rie Lemercier. À cela s'ajoutent des tableaux, des affiches de cinĂ©ma, deux livres conçus avec Patrick Modiano et une quinzaine d'ouvrages signĂ©s de son seul nom, texte et images. De vrais bijoux, Ă©tincelants de finesse et d'ironie. Le MusĂ©e national d'Art moderne de Madrid lui a consacrĂ© une grande rĂ©trospective il y a deux ans. Mais rien de tel en France oĂč Pierre Le-Tan reste dans l'ombre. Au point que, flairant la supercherie littĂ©raire, certains ont cru qu'il s'agissait d'une invention de Modiano, comme Ajar avec Gary ! D'autres ont pensĂ© avoir affaire Ă  un vieillard. Comment imaginer qu'un homme de moins de 80 ans consacre son temps Ă  tracer des portraits de Gide, Colette, du couturier Jacques Fath, de l'ex-empereur Bao-DaĂŻ et autres figures parfois bien oubliĂ©es ? La rumeur l'a aussi donnĂ© pour homosexuel, vu le nombre de jeunes marins, de gigolos et d'amateurs du sexe fort que l'on trouve au fil de ses dessins. Rien de tout cela, pourtant. Ce matin-lĂ , quand on sonne Ă  la porte de son appartement parisien, en face du Palais-Bourbon, c'est son dernier fils, Édouard, 3 ans, qui ouvre. Crayon en main. Le-Tan arrive dans la foulĂ©e, finissant de boutonner une chemise rayĂ©e rose, sur un pantalon de la mĂȘme couleur. Il a 56 ans, les cheveux poivre et sel. Jeune pĂšre, jeune grand-pĂšre aussi. " J'ai changĂ© de vie il y a quatre ans, dĂ©mĂ©nagĂ©, et je travaille moins ", nuance-t-il. Mais tout de mĂȘme. Un ou deux livres en gestation. Des meubles peints et des dĂ©cors Ă  inventer pour quelques particuliers fortunĂ©s. Dans l'ancien pied-Ă -terre de Jean Cocteau au Palais-Royal, il a rĂ©cemment habillĂ© l'escalier d'un vaste trompe-l'oeil, avec de faux tableaux reprĂ©sentant les amis du poĂšte Colette, le dĂ©corateur de théùtre Christian " BĂ©bĂ© " BĂ©rard, Jean Desbordes... Des traits d'une Ă©lĂ©gante sĂ©cheresse, nimbĂ©e de nostalgie. " Notre Ă©poque d'ordinateurs et de tĂ©lĂ©phones portables est quelque chose qui m'est totalement Ă©tranger, dit-il. Avec l'Ăąge, je suis de plus en plus mĂ©lancolique. Comment exprimer cela ? Tristesse... Regrets... Le temps qui passe... " Comme son ami Modiano, il laisse ses phrases en suspens. " On n'a pas forcĂ©ment des pensĂ©es trĂšs... " Une enfance bourgeoise et artistique Comme Modiano aussi, Le-Tan scrute avec sa plume ou son stylo l'Ă©poque de la jeunesse de ses parents. À la recherche peut-ĂȘtre de secrets enfouis ou du paradis perdu. Son pĂšre, Le-Pho, peintre vietnamien, fils d'un vice-roi du Tonkin, vient en Europe en 1931 pour terminer ses Ă©tudes aux Beaux-Arts et visiter les musĂ©es. Il s'y installe dĂ©finitivement en 1937 et Ă©pouse aprĂšs la guerre la fille d'un officier français. NĂ©s dans les annĂ©es qui suivent, Pierre Le-Tan et son frĂšre vivent une enfance bourgeoise et artistique rue de Vaugirard, Ă  Paris. " J'Ă©tais un garçon un peu bizarre, qui prĂ©fĂ©rait les musĂ©es et les antiquaires au foot, se souvient-il. Je regardais mon pĂšre peindre. En guise de jouets, il me donnait des cartes postales de tableaux ou d'estampes japonaises, ainsi que de vieux livres chinois ou japonais. C'est en regardant tout cela que j'ai appris Ă  dessiner. J'ai Ă©tĂ© imbibĂ©. TrĂšs tĂŽt, j'ai su que, pour moi, c'Ă©tait cela et pas autre chose le dessin, et les objets d'arts. " Le dessin, avant tout. À 17 ans, sur les conseils d'un ami de sa mĂšre, amĂ©ricain, il envoie ses premiĂšres vignettes au New Yorker. Le prestigieux magazine de l'intelligentsia amĂ©ricaine en retient quelques-unes avant de publier deux couvertures de Le-Tan. " J'avais dix-neuf ans, j'habitais encore chez mes parents et je n'ai mĂȘme pas pensĂ© Ă  toucher les chĂšques... " C'est le dĂ©marrage en fanfare d'une jolie carriĂšre amĂ©ricaine. Tout en habitant Paris, il collabore rĂ©guliĂšrement au New Yorker et prend pour agent Ted Riley, qui reprĂ©sente Ă©galement SempĂ© et Steinberg. Il alimente ainsi en dessins les Ă©diteurs, journaux et magazines d'outre-Atlantique, du New York Times Ă  Vogue en passant par Fortune. Il publie aussi sur place plusieurs albums pour enfants et commence Ă  crĂ©er des couvertures de livres pour les recueils d'anecdotes de son ami John Train, auteur notamment de Famous Financial Fiascos. De nombreuses suivront, pour Marcel AymĂ©, Mario Soldati, Harry Mathews, Peter Carey, Raymond Carver... et, bien sĂ»r, Patrick Modiano. Couverture dessinĂ©e par Pierre Le-Tan Leur rencontre date de 1978. Une histoire Ă©tonnante. " J'ai dĂ©couvert ses livres, il y avait des ambiances qui me touchaient", raconte Le-Tan. Et pour cause... Car quand il en parle Ă  son pĂšre, celui-ci lui rĂ©pond " Modiano ? Mais oui, j'ai trĂšs bien connu ses parents Ă  Paris, pendant la guerre... Nous nous frĂ©quentions. " Les familles s'Ă©taient ensuite perdues de vue. Autant dire que lorsque Pierre Le-Tan prend contact avec le jeune Ă©crivain, ils sont en terrain de connaissance. Dans Memory Lane, le premier livre qu'ils concoctent ensemble, ils mettent en scĂšne une galerie de personnages mais aussi de lieux qui ont hantĂ© leurs enfances. Le Corner Bar, boulevard Malesherbes. Une villa au cap d'Antibes. La façade lĂ©zardĂ©e d'un bottier de luxe... " Je sentais que tout cela allait disparaĂźtre et qu'il fallait le fixer ", explique Le-Tan. Un bon rĂ©sumĂ© de son travail, qui rappelle souvent celui de SempĂ©. Nostalgique, il sait aussi se Un sac Le-Tan montrer fĂ©roce. Un exemple ? Les Lettres de Marik Loisy Aubier. Un pastiche qui rĂ©unit les Ă©crits " les plus Ă©mouvants " d'un hypothĂ©tique grand homme " qui marqua profondĂ©ment tant d'Ă©minents esprits de sa gĂ©nĂ©ration ". C'est du moins ce qu'affirme la prĂ©face. Car les neuf courtes missives qui suivent se rĂ©vĂšlent plus banales les unes que les autres. Comme celle-ci, adressĂ©e " Ă  Monsieur et madame Congre " " Nous passons d'excellentes vacances Ă  Bonneville. Le temps est malheureusement maussade. Le casino est fermĂ©. Tant pis. Bien Ă  vous, Marik. " En regard de la lettre, une assez sinistre vue de la promenade du bord de mer Ă  Bonneville. MĂ©lange de tendresse et de cruautĂ© Tout Le-Tan est lĂ , qui se penche sur ses personnages "comme un entomologiste qui examine les insectes, avec un mĂ©lange de tendresse et de cruautĂ© ", confie-t-il. L'insignifiant Marik Loisy se retrouve ainsi Ă©pinglĂ© comme un papillon pĂąlot. Plusieurs ouvrages de la mĂȘme veine paraĂźtront. Paris de ma jeunesse, Épaves et dĂ©bris sur la plage... Son chef-d'oeuvre Album, un magnifique scrapbook trĂšs colorĂ© dans lequel Le-Tan rĂ©unit souvenirs de voyages, photos d'amis disparus, trĂšs jolis textes Ă©crits Ă  la main et, bien sĂ»r, des centaines de dessins, le tout dans un savant dĂ©sordre. On y croise Greta Garbo et Christian Lacroix, Marie-Laure de Noailles et Mick Jagger. On passe de Menton Ă  Macao, avec un crochet par l'Angleterre, pour visiter l'ancienne maison du photographe Cecil Beaton, avec ses extravagants meubles "nĂ©o-rococo". Au dĂ©tour d'une page, on tombe sur une " boĂźte Ă  mĂ©gots " créée par Picasso, de surprenantes chaussures en forme de pieds signĂ©es Cardin ou encore une chaise percĂ©e trouvĂ©e Ă  Versailles. Les objets, c'est l'autre passion de Pierre Le-Tan. Il a commencĂ© Ă  les collectionner Ă  7 ou 8 ans, sous les encouragements de son pĂšre. Le feu n'est toujours pas Ă©teint. " Il est capable de disparaĂźtre plusieurs jours Ă  la recherche d'un buste antique dont on lui a parlĂ© ", tĂ©moigne Patrick Modiano dans un texte qu'il a consacrĂ© Ă  son ami. Il y a dix ans, aprĂšs avoir amassĂ© plusieurs centaines d'oeuvres de BĂ©rard, Le-Tan a cĂ©dĂ© l'essentiel de sa collection nĂ©o-romantique et surrĂ©aliste chez Sotheby's, Ă  Londres. " Les gens se remettaient Ă  parler de cet artiste trĂšs oubliĂ©, et cela m'intĂ©ressait moins. Tout Ă  coup, les choses deviennent vulgaires... Aujourd'hui, j'ai le catalogue de la vente, avec des notes trĂšs bien faites, cela me suffit. " Depuis, il s'est lancĂ© dans d'autres quĂȘtes, Ă©cumant les magasins d'antiquitĂ©s et les enchĂšres Ă  la recherche de tableaux, statues et autres vestiges de l'art religieux du xvie siĂšcle. Mais oĂč caser ses nouvelles acquisitions, alors que l'appartement dĂ©borde dĂ©jĂ  de beaux livres, de gravures, de terres cuites, de bustes en marbre ? L'entretien est fini, le carnet de notes rangĂ©. Une derniĂšre question, tout de mĂȘme, sur le Vietnam, et voilĂ  Le-Tan qui devient soudain volubile. " Non, je ne suis jamais allĂ© dans ce pays. Je prĂ©fĂšre rester sur un Vietnam un peu mythique. En revanche, je me sens trĂšs asiatique. J'habite Ă  Paris, j'ai trois grands enfants juifs de nationalitĂ© britannique, un petit dernier Ă  moitiĂ© africain ; mais ĂȘtre asiatique, pour moi, c'est un fait. J'ai un physique d'Asiatique. Je me comporte comme un Asiatique, avec cette façon d'ĂȘtre, cette rĂ©serve propre aux Asiatiques. Je suis aussi asiatique dans ma façon de dessiner des choses plutĂŽt simples, avec des traits prĂ©cis, minutieux, mĂȘme quand il s'agit de reprĂ©senter le flou. " Et derriĂšre ses lunettes d'Ă©caille rondes, comme dans l'Indochine des annĂ©es trente, il plisse les yeux en souriant... Pierre Le-Tan, dessinateur asiatique ? Pourquoi pas. Il esquisse souvent des paysages trĂšs occidentaux, des avenues haussmaniennes dĂ©sertes, les quais du port de Dublin, l'enseigne d'un bar de nuit qui brille au fond d'une rue sans nom, une cour d'immeuble, un garage en banlieue. Mais Ă  chaque fois figure un petit personnage solitaire et fragile, comme un voyageur sous une ombrelle trouĂ©e. Ce promeneur mĂ©lancolique, c'est Cosnard
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Alexandredit « Sacha » Guitry est le fils du comĂ©dien Lucien Guitry (1860-1925). Il naĂźt dans la capitale de l’Empire russe, oĂč son pĂšre a signĂ© un contrat de neuf ans avec le théùtre Michel pour la saison d’hiver. Ses parents se sĂ©parent en 1885. Le divorce est prononcĂ© en fĂ©vrier 1889 et Sacha est confiĂ© Ă  sa mĂšre, ce qui n’empĂȘche pas Lucien d’enlever son fils en

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